Accueil > L’humiliation au quotidien
Au sujet de "l’accueil" des étrangers dans les préfectures
Ce matin des représentants du Collectif 76 des Salariés du Secteur Social et Médico Social, et du DAL accompagnaient une jeune sans papiers, pour récuperer un recipissé à la Prefecture de Rouen.
Ce récépissé aurait du lui être fourni au guichet, à sa première visite, ce qui lui a été refusé. Il permet en cas d’arrestation de prouver qu’elle a déposé un recours, à ce titre elle ne peut être arrêtée, placée en retention et expulsée.
Pourquoi les fonctionnaires lui ont-ils refusé ce document ? par zèle excessif ? ont ils des consignes ?
Ce matin une trentaine d’étangers se trouvaient devant la préfecture de Rouen dès 6 heures du matin. Parfois certains dorment sur place en attendant l’ouverture. A 9 heures trois policiers entrouvrent les grilles de 30 centimètres, pour laisser passer les étrangers au compte goutte et les fouiller.Ils consentent à ouvrir la grille normalement à cause des jeunes mères avec des pousettes.
C’est la ruée vers les tickets, pour ces hommes femmes et enfants, après ces trois heures d’attente dans le froid, parfois sous la pluie, avec des bébés qui pleurent , s’enervent.
Les étrangers respectent la file, à la consternation générale, seules quinze personnes seront reçues. Les autres, devront revenir. Il aurait suffi simplement au premier rendez vous de déliver à la jeune que nous avons accompagnée le document auquel elle avait droit, et ne pas l’avoir fait constitue une violation de la loi.
Si les étrangers souhaitent un rendez-vous rien ne sera possible avant le 24 fevrier 2007. Vous avez bien lu ! Sinon il faut recommencer la galère chaque jour des 6 heures du matin, en espérant être dans les quinze premiers.
Devant ces conditions d’accueil déplorables, nous avons vivement protesté.Il nous a été répondu que le mercredi le personnel était en sous effectif, et que quotidiennement 80 étrangers "étaient reçus à la chaine".une employée nous a expliqué que ça n’amusait personne de voir ces gens attendre des heures dans le froid, pour rien.
Pourquoi humilier, discriminer de la sorte si ce n’est pour glaner des bulletins de vote pour l’ordre et la sécurité !
Sophie.L
Messages
1. > L’humiliation au quotidien, 16 novembre 2006, 08:27
Parmi les professionnels qui participent, bon gré mal gré, à de tels dispositifs, n’y en a-t-il aucun qui proteste contre le rôle qu’on leur fait jouer ?.
Les fonctionnaires ont aussi une mission citoyenne de service public, quels que soient les ordres reçus.
Allons-nous rééditer Vichy ?
MC