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LE CAUCHEMAR GEOPOLITIQUE ET LES ARRANGEMENTS EUROPEENS SUR L ENERGIE
Publie le mardi 6 juin 2006 par Open-PublishingJe vais le faire en zig-zags tout en gardant le cap. Je ne garderai des articles cités que leur partie la plus intéressante et en synthétisant l’information , vous renvoyant vers le site cité pour d’autres développements que vous pourriez trouver utiles.
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LE CAUCHEMAR GEOPOLITIQUE ET LES ARRANGEMENTS EUROPEENS SUR L ENERGIE
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par F. William Engdahl
Partie I : La désintégration de la présidence Bush
En attirant l’attention vers l’Irak et sur le vrai role que le pétrole joue aujourd’hui dans la politique US, l’administration Bush- Cheney a réussi le tour de force d’attirer l’attention des puissances internationales sur le déficit en énergie en matière de pétrole. L’économie du monde en paie les conséquences avec un baril à $75.Maintenant cela tourne au cauchemar géopolitique , comme le disait un ancien secrétaire à la défense des USA.
La création par l’administration Bush- Cheney- Rumsfeld et consorts d’un cauchemar politique est le meilleur moyen pour comprendre le dérapage dramatique de l’ établissement US ces six derniers mois, loin de la présidence Bush Mettez Bush/ Cheney et leur bande de va- t -en- guerre en relation avec les surcapacités d’ Israël en Irak et à travers le Moyen Orient.
Le but était de fournir aux USA un but stratégique qui était de contrôler les robinets de pétrole de manière mondiale, pour s’assurer que le rôle US de primauté mondiale durerait au moins dix années et au- delà. Non seulement ils ont failli à s’assurer de cet objectif mais ont aussi menacé les bases mêmes de l’hégémonie US telle que la définit Rumsfel “une dominance de plein spectre”. Les décisions du président Bolivien Evo Morales, en suite à ses rencontres avec Hugo Chavez et Fidel Castro, en vue de s’assurer le contrôle national sur le pétrole et le gaz n’est que la dernière démonstration du déclin de la puissance des USA.
LE FUTUR DE LA DOCTRINE BUSH EN BALANCE
Comme la réalité de la politique US est de défendre la “démocratie” en toile de fond d’une rhétorique sans fin, il est nécessaire de rappeler que la politique US depuis l’effondrement de l’ URSS a été claire et précise. Elle est de prévenir à tout prix la formation d’un bloc d’une ou plusieurs nations qui pourraient contester la domination des USA. Ceci est la doctrine US élaborée dans le discours de W.Bush en juin 2002 dans son discours de West Point.
Là é le président définissait un départ radical dans deux aires vitales : Une politique de guerre préventive, une fois que les USA se sentiraient menacés par des terroristes ou des états “voyous” engagés dans la production d’armes de destruction massive. La seconde
Qui est le droit des USA à l’auto défense de lancer des attaques préventives contre des agresseurs POTENTIELS, les détruisant avent qu’ils ne soient à même de le faire.
La nouvelle doctrine US , la doctrine Bush, proclame aussi, ‘la nécessité pour les USA de poursuivre par une action militaire quand des solutions multilatérales acceptables ne peuvent être trouvées.’
Cela est allé plus loin dans la mesure où la politique US a décrété que les ‘USA onté et entendent garder des forces militaires qui ne peuvent être concurrencées.’ Les USA alors prendrait les actions nécessaires en vue de garder son statut de seule superpuissance militaire.
Ceci ressemble à l’Empire Britannique avant la première guerre mondiale..
Cette politique inclut aussi un changement pro actif de régime tout autour de la terre sous le slogan de ‘l’extension de la démocratie ‘.
Comme Bush le constatait à West Point, ‘L’ Amérique n’a pas d’Empire et n’a pas l’Utopie d’en établir un. Nous souhaitons pour les autres ce que nous souhaitons pour nous mêmes - de la sûreté à la place de la violence, les récompenses de la Liberté,
Et l’espoir d’une vie meilleure.’
Ces fragments politiques furent réunis dans une politique officielle en septembre 2002,sous la forme d’un texte du NSC ( National Security Council) intitulé la stratégie du NSC des USA. Ce texte fut établi sous forme de brouillon par le chef du NSC de l’époque ( Condi Rice) et soumis à la signature du président.
Elle se servit alors d’un document établi plus tôt sous le père de George W. Bush par le néo conservateur Paul Wolfowitz.
La doctrine Bush de Rice a été délimitée en 1992 dans un projet de la défense établi par le sous secrétaire de la defense d’alors, Paul Wolfowitz, et connu depuis sous le nom de doctrine Wolfowitz . Wolfowitz déclarait alors, que puisque le danger d’une attaque de l’URSS avait disparu, les USA étaient la seule superpuissance et devraient poursuivre
Son agenda global incluant une guerre préemptive et des actions de politique unilatérale.
[ il s’agit donc du même projet, mais canalisé astucieusement sous une forme hégélienne dont une des bornes renvoie à la démocratie, l’autre à l’axe du mal]
Une fuite interne des projets par le New York Times conduisit alors le président Bush senior d’annoncer qu’il s’agissait d’un “brouillon” et non de la politique US officielle.’ En 2002 c’était devenu la politique officielle des USA...
La doctrine Bush constatait que l’ action préemptive était justifiée lorsque la menace “émergeait” ou “suffisante” même si l’incertitude demeurait en ce qui concerne le temps et l’endroit de l’attaque ennemie. Cela laisse un trou suffisant pour que les tanks Abrams écrasent cette menace, selon les critiques. L’ Afghanistan, fut déclaré une cible légitime pour le bombardement US , parce que le régime taliban avait dit qu’il ne livrerait Osama bin Laden que lorsque les USA auraient fourni la preuve qu’il était derrière les attaques du 11 septembre 2001. Bush ne donna pas les preuves. Il engagea une guerre préemptive. A l’époque peu s’inquiètent des joyeusetés de la Loi Internationale.
La doctrine Bush était et reste une doctrine néo conservative de guerre préventive et préemptive. Cette doctrine a prouvé être une catastrophe stratégique pour les USA en tant que seule superpuissance. C’est l’arrière plan afin e comprendre tous les événements d’aujourd’hui qui se déplient autour de Washington.
Le future de cette doctrine de politique étrangère et en fait de la capacité future des USA, en tant que seule superpuissance depend des enjeux autour du future de la présidence Bush .Nous rappelons que le brouillon de cette politique fut écrit par l’adjoint du secrétaire à la défense Wolfowitz en 1992 pour le compte du secrétaire d’alors, Dick Cheney.
L’ADMINISTRATION BUSH EN CRISE
L’indication la plus fascinante d’un changement gigantesque de l’établissement politique US réside dans le débat entraîné par la publication d’un rapport de 83 pages , publié sur le site official de Harvard, critiquant le rôle dominant d Israel dans le façonnement de la politique US.
Ce rapport fut initialement mis à la poubelle par l’ADL du B’nai Brith et les néo conservateurs, comme étant ‘anti-sémite’, ce qu’il n’est pas, et comme un des commentateurs essaya de le démolir en disant qu’ ‘il faisait écho aux vues de l’ancien leader du KKK ( klu-klux-klan ou clan du cercle du grec kyklos )et ancien avocat du pouvoir blanc, l’avocat David Duke,’ qui fut aussi attaqué par le lobby israélien’. Cependant, combien significatif est le fait qu’à cette époque, des media d’importance, incluant Richard Cohen du Washington Post ,sont venus à la défense de Walt et Mearsheimer.
Même des médias d’Israel en ont parlé.[ et Kissinger n’a pas manqué de parler de ce travail] Le tabou de parler publiquement de l’agenda pro israel des néo conservateurs a été brisé officiellement. Cela suggère que la vieille garde de l’établissement des affaires étrangères, comme Zbigniew Brzezinski et Brent Scowcroft et leurs alliés, vont remonter pour reprendre le leadership des affaires étrangères.
Les néo cons ont prouvé avoir commis des erreurs monumentales dans leur défense des intérêts réels stratégiques des USA.
Nous allons revenir sur la coalition pour une « politique réaliste des Affaires Etrangères des USA » dont font partie Kissinger, Walt et Mearsheimer, Bent Scowcroft et Brzezinski.. Le website de cette Coalition déclare,
‘Contre l’arrière plan d’un conflit encore plus sanglant en Irak, la politique US se déplace de plus en plus vers une direction qui implique l’idée d’Empire.
Des tendances inquiétantes vers l’Empire sont apparentes dans la stratégie du NSC de l’administration Bush. Ce document plaide pour maintenir la dominance US dans le monde et il le fait de telle sorte que d’ autres nations sont encouragées à former des coalitions et des alliances contraires dans le monde. Nous pouvons nous attendre et nous sommes témoins de cela, de multiples balances de puissances qui se forment contre nous. Les gens ressentent et résistent à la domination, peu importe qu’elle soit « bégnine ».
Les auteurs Walt et Mearsheimer notaient aussi que Richard Perle et Douglas Feith [ tous deux bilderbergers]ont mis leur nom sur un plan de 1996 pour le gouvernement entrant alors de Benjamin Netanyahu en Israel, intitulé, ‘Une cassure propre : Une nouvelle stratégie pour sécuriser la réalité [Israel].’
Dans ce document, Perle et Feith conseillaient Netanyahu que la reconstruction du Sionisme devait abandonner toute idée d’échanger du territoire contre de la paix, c’est à dire rejeter les accords d’Oslo.Ensuite, Saddam Hussein devait être renversé et la démocratie instituée en Irak, ce qui se révélerait contagieux parmi les voisins arabes d’Israël. Cela se passait en 1996, sept ans avant que Bush ne lance une guerre unilatérale pour un changement de régime en Irak.
Quand Tim Russert de NBC TV dans son entretien largement regardé ‘Meet the Press’ demanda à Perle au sujet de sa liste au sujet du nettoyage géopolitique pour le bénéfice d’Israël, Perle répondit, ‘ Qu’y a t’il de mal à cela ?’
Cela aurait il marché, Perle et Feith écrivaient, ‘Israel aurait gagné un support large de l’ Amérique.’ Pour s’assurer de ce support, ils conseillèrent le premier ministre d’Israël d’utiliser le language familier d’Israël ‘en se servant des schemas passes des administration US de la guerre froide qui s’appliquent aussi bien à Israël.’ Un journaliste de Ha’aretz accusa Perle et Feith de, ‘parcourir une belle ligne’ entre ‘leur loyauté envers les gouvernements américains et les intérêts d’Israël.’
Aujourd’hui, Perle a été oblige de garder un profil bas à Washington après avoir été à latête du Bureau de la Politique de Défense de Rumsfeld au Pentagone. Feith fut oblige de quitter le département d’ Etat pour aller dans le secteur privé il y a moins d’un an.
LA VAGUE DES DEMISSIONS ET DES LICENCIEMENTS DE L ADMINISTRATION BUSH
Maintenant que le Chef d ‘Etat Major qui était un homme avec une histoire de loyauté envers les Bush durant 25 années, Andrew Card, a quitté son poste, et l’annonce qui a été faite
À l’occasion de son départ a choqué des éperviers néo conservateurs comme William Kristol, a été suivi immédiatement par le départ le 5 mai 2006 de la tête de la CIA de Porter Goss, qui a brusquement annoncé sa démission dans un communiqué d’une ligne.
[... voir le site pour d’autres développements]
La démission de Goss a suivi les appels publics pour obtenir la démission du secrétaire à la défense Rumsfeld sur la debacle militaire en Irak selon les attaques de plusieurs anciens généraux US ayant pris leur pension. Le dernier événement ayant trait à Rumsfeld s’est déroulé le 4 mai à Atlanta où Rumsfeld parlait devant aune audience favorable à ses thèses. Ray McGovern, un vétéran de 27 années au sein de la CIA qui donnait antérieurement au président Bush son briefing quotidien du matin attaqua Rumsfeld. Il demanda pourquoi Rumsfeld avait insisté avant l’invasion de l’ Irak sur les liens liant Saddam Hussein à Al Qaeda.
‘Etait ce un mensonge, Mr. Rumsfeld, ou cela avait il été fabriqué autre part ? Parce que tous mes collègues ont contesté cela et la commission sur le 11 septembre le fit aussi,’ McGovern demanda à un Rumsfeld étonné. ‘Pourquoi nous avez vous menti pour nous entraîner dans une guerre qui n’était pas nécessaire ?’
Significatif aussi la façon dont l’incident a été reporté dans les médias au sujet de Rumsfeld, Cheney et Bush , voici comment l’incident est traité dans le Los Angeles Times :
‘Au début de l’échange, Rumsfeld reste calme, insistant, "je n’ai pas menti ; je ne mentais pas alors," avant de lancer une défense vigoureuse de l’administration sur les armes de destruction massives de l’ Irak.
Mais Rumsfeld devint muet de façon non habituelle lorsque McGovern le pressa sur les prétentions du secrétaire à la défense au sujet de la localisation des armes de destruction
"Vous avez déclar que vous saviez où elles étaient," dit McGovern .
"Non. J’ai declare que je savais où étaient les sites suspects," répondit Rumsfeld .
McGovern alors lut de communiqués qu’avait écrit le secrétaire à la defense que les armes se trouvaient près de Tikrit, Irak, et Bagdad...’
Rumsfeld eut un silence de pierre. L’épisode a été filmé et montré sur les réseaux de TV. Les jours de Rumsfeld sont clairement comptés. Les rumeurs disent que Karl Rove est à quelques jours d’être inculpé avec l’aide de Cheney, Lewis Libby pour l’affaire de fuite sur Valerie Plame .
Une politique étrangère désastreuse avec la Chine
Dans ce contexte, l’insulte diplomatique de Bush au président chinois Hu Jintao venu en visite, est désastreuse pour les Etats-Unis sur la scène internationale. Bush a agi selon un script écrit par des néo conservateurs anti Chine, délibérément rédigé pour insulter et humilier Hu à la Maison Blanche.
D’abord, il y a eu l’incident au cours duquel un journaliste de Taiwan, un membre du Falungong, présent dans une salle de conférence de la Maison Blanche dont les entrées sont passées au peigne fin, a déclamé une tirade contre les violations par la Chine des droits de l’homme, et ce, pendant plus de trois minutes, sans qu’on n’essaie de le faire sortir, à une conférence de presse filmée.
Puis, l’hymne national chinois a été joué pour Hu, présenté comme l’hymne national de la République de Chine - Taiwan. Ce n’était pas un lapsus de la part des responsables du protocole à la Maison blanche, mais un effort délibéré pour humilier le dirigeant chinois.
Le problème, c’est que l’économie américaine est devenue dépendante des importations chinoises, également du fait que les chinois détiennent des bons du trésor américains. La Chine est actuellement celui qui détient le plus de ces réserves américaines soit environ 825 billions de dollars. Si Beijing décide de sortir du marché des bons américains, même seulement en partie, cela provoquerait une chute du dollar et l’effondrement du marché immobilier de 7 trillions de dollars, une vague de banqueroutes, et un chômage massif. C’est une option réelle, même si elle est peu probable actuellement.
Hu, n’a cependant pas perdu son temps à déplorer les affronts faits par Bush. Il est allé immédiatement en Arabie Saoudite, pour une visite d’état de 3 jours, pour signer des accords commerciaux, de défense, et de sécurité. Ceci n’est pas une petite claque à la figure de Washington lancée par la famille royale saoudienne traditionnellement « loyale » aux USA.
Hu a signé un accord pour que la SABIC (Saudi Basic Industries Corp) un puissant congloméra industriel saoudien, construise une raffinerie de pétrole et réalise un projet de pétro chimie d’une valeur de 5,2 billions. Au début de cette année, le roi d’Arabie Saoudite, Abdullah, a fait une visite d’état à Beijing.
Depuis l’accord passé entre la maison des Saud et l’administration américaine sous F. Roosevelt offrant une concession exclusive à Aramco, entreprise américaine, et non aux anglais, pour développer le pétrole saoudien en 1943, l’Arabie Saoudite était considérée par Washington comme sphère d’intérêt stratégique commun.
Puis Hu est allé au Maroc, au Niger, et au Kenya, tous vus comme des « sphères d’intérêts américains ». Il y a seulement 2 mois, Rumsfeld était au Maroc pour offrir des armes. Hu offre de financer l’exploration de sources d’énergie dans ces pays.
LE SCO ET LES EVENEMENTS AVEC L IRAN
Les derniers développements concernant l’Organisation de Coopération de Shanghai (Shanghai Coopération Développement, SCO) et l’Iran, montre une fois de plus les changements dramatiques concernant la position géopolitique des Etats-Unis.
Le SCO a été crée à Shanghai en juin 2001, par la Russie et la Chine, avec 4 autres républiques d’Asie Centrale de l’ancien Union soviétique : le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Uzbekistan. Avant le 11 septembre 2001, et la déclaration par les USA de « l’Axe du Mal » en janvier 2002, le SCO était juste un groupe de discussion sur la toile de fond géopolitique pour Washington.
Aujourd’hui, le SCO, dont évitent de parler les medias influents américain, est entrain de définir une nouvelle politique de contrepoids à l’hégémonie américaine et son monde « unipolaire ». Au prochain rendez vous du SCO, le 15 juin, l’Iran sera invité à devenir un membre à part entière.
Et le mois dernier à Téhéran, l’ambassadeur chinois Lio G Tan a annoncé qu’un accord pétrolier et sur le gaz était en voie d’être signé entre la Chine et l’Iran.
Cet accord porte sur 100 billions de dollars, et comprend le développement du vaste champ pétrolifère de Yadavaran. La compagnie chinoise Sinopec serait d’accord pour acheter 250 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié pendant 25 ans. Pas étonnant que la Chine ne se précipite pas pour soutenir Washington contre l’Iran au Conseil de Sécurité de l’ONU. Les Etats-Unis ont essayé de mettre une forte pression sur Bejing pour arrêter l’accord, pour des raisons géopolitiques évidentes, mais sans succès. Une autre défaite majeure pour Washington.
L’Iran avance aussi d’autres plans pour délivrer du gaz naturel via un pipeline au Pakistan et à l’Inde. Les ministres de l’énergie des trois pays se sont rencontré à Doha récemment et on prévu de se revoir ce mois ci au Pakistan.
Les progrès concernant le pipeline est un mauvais coup contre les efforts de Washington d’écarter les investisseurs de l’Iran. Ironiquement, l’opposition américaine poussent ces pays dans les bras les uns des autres, « un cauchemar géopolitique pour Washington ».
A la réunion du SCO le mois prochain, l’Inde, que Bush essaie personnellement de booster comme un « contre poids « à la Chine sur la scène géopolitique asiatique, sera aussi invitée à se joindre à l’organisation, de même que la Mongolie et le Pakistan. Le SCO est entrain de gagner de manière conséquente en poids géopolitique.
Le député ministre des affaires étrangères iranien Manouchehr Mohammadi a dit à Itar -Tass (agence de presse russe ndt) à Moscou le mois dernier que la position de membre du SCO de l’Iran pourrait « faire que le monde soit plus juste ». Il a aussi parlé de la construction d’un arc pétrole gaz Iran Russie, dans lequel les deux grands producteurs d’énergie pourraient coordonner leurs activités.
LES ETATS UNIS SONT LAISSES EN ZONE FROIDE EN ASIE
L’admission de l’Iran au sein du SCO ouvre beaucoup d’options pour l’Iran et la région. Du fait d’être membre du SCO, l’Iran pourra participer aux projets de celui-ci, ce qui veut dire en retour avoir accès à une technologie très recherchée, aux investissements, au développement du commerce et des infrastructures. Ceci aura des implications majeures pour la sécurité énergétique mondiale.
Le SCO a mis sur pied une commission de travail comprenant des experts avant la réunion au sommet de juin pour développer une stratégie commune du SCO en Asie, discuter des projets de pipelines, d’exploration pétrolière et d’activités liées. L’Iran se trouve sur la deuxième plus importante réserve de gaz du monde, et la Russie a la plus grande. La Russie est le deuxième plus important producteur de pétrole après l’Arabie Saoudite. Tout ceci, ce ne sont pas de petits mouvements.
L’Inde a désespérément besoin d’un accord avec l’Iran pour son approvisionnement en énergie, mais est aussi sous pression de Washington de ne pas le faire.
L’année dernière, l’administration Bush a essayé d’obtenir le « statut d’observateur » au SCO mais sa demande a été repoussée. Ceci, avec les demandes du SCO que Washington réduisent sa présence militaire en Asie Centrale, la coopération plus profonde entre la Russie et la Chine, et les déboires de la diplomatie américaine en Asie Centrale - ont accéléré une réévaluation de la politique de Washington.
Apres son tour en Asie centrale en octobre 2005, Rice a annoncé une réorganisation du bureau de l’Asie du sud du département d’état, pour inclure les états d’Asie centrale, et un nouveau plan américain d’ « Asie centrale élargie ».
Washington essaie d’éloigner les états d’Asie centrale de la Russie et de la Chine. Le gouvernement du président Hamid Karzai à Kabul n’a pas répondu aux ouvertures faites par le SCO. Etant donné ses liens avec Washington, il a peu de choix.
Gennady Yefstafiyev, un ancien général des services secrets russes a dit : « les objectifs à long terme américains en Iran sont évidents : de provoquer la chute du régime actuel, d’établir son contrôle sur le pétrole et le gaz, et d’utiliser le territoire iranien comme la route la plus courte pour le transport des hydrocarbures sous contrôle américain des régions d’Asie centrale et de la mer caspienne, en contournant la Russie et la Chine. Ceci sans oublier la signification stratégique et militaire de l’Iran.
Washington a basé sa stratégie sur le fait que le Kazakhstan soit son partenaire clé en Asie centrale. Les Etats-Unis veulent étendre leur contrôle physique sur les réserves en pétrole de ce pays, et concrétiser le transport du pétrole Kazakh via le pipeline Baku-Ceyhan, de même que se créer un rôle dominant dans la sécurité de la mer Caspienne. . Mais le Kazakhstan ne joue pas le jeu. Le président Nursultan Nazarbayev s’est rendu à Moscou le 3 avril pour réaffirmer sa dépendance continue aux pipelines russes. De même, la Chine passe des accords importants en matière d’énergie et de pipeline avec le Kazakhstan.
Pour rendre pire les problèmes géopolitiques de Washington, bien que s’étant assuré d’un accord militaire d’utilisation d’une base en Uzbekistan après septembre 2001, les relations de Washington avec l’Uzbekistan sont désastreuses. Les efforts de Washington pour isoler le président Islam Karimov, en utilisant les mêmes tactiques de la « révolution orange » ukrainienne, ne fonctionnent pas. Le premier ministre indou Manmohan Singh s’est rendu à Tashkent le mois dernier.
De même, le Tajikistan dépend étroitement du soutien de la Russie. Au Kirghizstan, malgré des tentatives clandestines de créer des dissensions au sein du régime, l’alliance du président Kurmanbek avec le premier ministre Félix Kulov qui a le soutien de Moscou, tient.
En l’espace de 12 mois, la Russie et la Chine ont réussi à bouger leurs pièces sur l’échiquier géopolitique d’Eurasie de telle sorte que ce qui était au départ un avantage géostratégique en faveur de Washington devienne l’opposé, avec des Etats-Unis de plus en plus isolés.
C’est potentiellement la plus grande défaite stratégique de projection de la puissance des Etats-Unis de la période post seconde guerre mondiale. C’est aussi la toile de fond de la ré-émergence de cette soi disante faction réaliste dans la politique US.
F. William Engdahl
Article paru le 9 mai 2006 sous le titre « The US’s géopolitical nightmare « sur la site Asia times on line www.atimes.com. Copyright Asia Times traduction bénévole pour information à caractère non commercial par MD pour Planète Non Violence.
F.William Engdahl est auteur de « A Century of War : Anglo-American Oil Politics and the New World Order, Pluto Press Ltd.
Pour le contacter : www.engdahl.oilgeopolitics.net.
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