LE DERNIER COUP PORTE A LA LIBERTE D’EXPRESSION A DRANCY ?

Nous sommes arrivé un peu après 10h sur le marché de Drancy pour notre table de presse habituelle. Comme d’habitude ce modeste rassemblement était pour Mumia Abu-Jamal, contre la peine de mort (dont notre député maire est favorable) et pour exprimer les frustrations de notre jeunesse en ce moment.

En arrivant à cet endroit que nous occupons depuis maintenant deux ans, les militants du PCF et de la LCR nous ont avertis de ce qui s’était passé pendant notre absence. Le placier de Drancy avait prévenu les partis politiques présent qu’ils ne pouvaient plus vendre leurs journaux ici sans payer de taxe comme les autres commerçants du marché. Une première dans l’histoire drançéenne à notre connaissance. Ce placier est revenu un peu plus tard pour nous faire la même remarque alors que nous ne vendons strictement aucun produit. Pendant notre conversation courtoise avec celui ci, il nous a précisé que c’était un ordre de la mairie. Exactement comme les autres partis politiques nous avons demandé à cette personne de revenir avec un papier du maire.

Alors que nous reprenions nos occupations habituelles, quelques minutes plus tard ce fut autour de la police municipale de nous accoster. Ils nous ont demandé d’un ton tout aussi courtois que le placier précédent si nous étions prévenus de la requête de la municipalité. Ils ont reçus toujours la même réponse de notre part « nous attendons un papier officiel de la municipalité ».

Et enfin, pour couronner le tout, ce fut aux alentours de midi que la gérante du marché venait spécialement nous demander si nous avions payer notre emplacement... Cela tient presque de l’acharnement. On avait beau lui dire que nous n’étions pas commerçant, par conséquent il nous paraissait aberrant de payer un emplacement, cette personne restait sur ses positions. Au bout de quelques minutes, le prétexte du prix à payer était mis de coté pour prendre l’argument que notre stand gênait du point de vue sécurité. Pourtant depuis deux ans que nous sommes ici, à aucun moment nous n’avons empêché ou ralenti les secours d’intervention. A noter que cette personne n’attaquait plus tous les partis politiques présents ici mais seulement notre association. Pendant la discussion agitée avec cette personne, une dizaine de passant se sont arrêtées pour avoir le triste spectacle de ce qu’il restait de la liberté d’expression à Drancy.

Après avoir longuement échangé avec cette personne elle est parti en nous disant implicitement que nous la reverrons la semaine prochaine. A cela nous lui avons fait comprendre à notre tour qu’elle nous reverrait la semaine prochaine mais beaucoup plus nombreux, cette fois-ci. Avec la bourse du travail, le marché est le seul endroit où nous pouvons publiquement nous exprimer à Drancy. Nous n’avons pas d’autre choix que de défendre notre emplacement. Ce combat ne concerne plus seulement notre association mais tout simplement la défense de ce qui reste de la liberté d’expression à Drancy. Si nous n’avons presque plus de salles pour nous exprimer, nous comptons bien nous battre pour que la rue reste libre.

Prochaine table de presse : Dimanche 20 Novembre à 10h

Solidarité 93 http://solidarite93.free.fr