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LETTRE OUVERTE AUX PRAGMATIQUES COMORIENS A PROPOS DE MAYOTTE

Publie le mercredi 9 décembre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Il est de bon ton dans une tranche de la classe politique comorienne de parler de pragmatisme, de louer celui du ,, Président Sambi, voire de se prosterner devant lui, d’appeler au géo-réalisme et de denoncer les quelques purs nationalistes, groupusculaires dit-on , coupables surtout de ne savoir se compromettre et de ne pouvoir se faire entendre à force de censure. Un état, deux administrations disent-ils, ça c’est le pragmatisme : que la puissante France continue d’administrer Mayotte et qu’elle nous gratifie de quelques miettes pusillanimes en échange de laisser flotter notre drapeau sur l’île.

En 1940, aussi il y eut le combat des pragmatiques et des nationalistes. En 1940, dans une France vaincue, écrasée, dont l’armée était décimée, l’économie désorganisée, dont une grande partie du territoire était occupée, pendant que la population errait sur les routes, il y eut des pragmatiques, ceux qui décidèrent de prendre acte de la défaite, de la force de l’adversaire, et qui crurent sauver les apparences en créant un état fantoche, complice et collaborateur, en livrant leur population aux caprices et aux exactions de l’ennemi.

Puis il y eut aussi les autres, ceux qui surent sublimer le sentiment national, à Londres, dans les obscurs maquis, dans les les caches secrètes, qui surent s’unir, s’organiser, créer une logistique, parfois même mourir. ils furent les vainqueurs. Parce que la cause était juste, parce que l’honneur survivait, ils surent trouver et susciter les alliés nécessaires.

Aujurd’hui les pragmatiques comoriens ont déjà trahi et ridiculisé leurs alliés. Aujourd’hui, comme ceux de 1940 en France ils appellent à la collaboration, au renoncement, au reniement.
L’histoire pour eux est aveugle et sourde. Pour eux, une cause qui rallie la justice, le droit , l’honneur ne peut survivre...... tant pis s’ils assassinent l’embryon patriotique qu’une jeune nation porte en elle. Les intérêts qu’ils en attendent sont trop loins, trop aléatoires. Comme en 1940, ils exhortent le peuple à la soumission, ils l’exhortent même à la révérence........

Ils espèrent sans doute que demain l’histoire retiendra leur sagesse, mais dores et déjà pour ceux qui luttent pour l’intégrité territoriale de leur pays, ils portent les stigmates de la collobaration et l’histoire le leur rendra !

ZAID

Messages

  • Je suis réellement attristé par cette « lettre » ouverte. Jusqu’ici, même si je ne partageais pas ses analyses, je trouvais ses interventions riches, argumentées, fécondes mais là je ne le reconnais plus. Son pseudo aurait-il été usurpé !? . Mais « les dés sont jetés » alors …
    Manifestement sa lettre est principalement adressée au Comité Maore, « les pragmatiques … qui ont trahi …(et sombré) dans la collaboration, opposé aux « purs nationalistes … coupables de ne pas savoir se compromettre… » … c’est-à-dire Zaid et à certains patriotes de la diaspora.
    Sur quoi se fonde Zaid pour se dire pur et nous traiter de pourris : la position des uns et des autres face à la proposition du Président Sambi « un état deux administrations » comme voie de résolution de la question de l’île comorienne de Mayotte ! Et le voilà lancé dans des accusations délirantes : « ils (c’est-à-dire nous) exhortent le peuple à la soumission, … (il est, toujours pour nous bien sûr) de bon ton …de louer le pragmatisme du Président Sambi, voire de se prosterner devant lui »
    Il convient de clarifier les choses pour ceux qui n’ont pas volontairement fermé les yeux et les oreilles.
    1- Tous les Comoriens ont leurs positions politiques et ils se battent pour, chacun suivant ses moyens, la force de ses convictions, etc. Mais tous devraient se retrouver sur la question de l’île comorienne de Mayotte. Ils sont quelques uns à ne pas le comprendre. D’un coté, ceux qui comme Zaid ne veulent nullement entendre parler de front uni avec Sambi et de l’autre ceux qui comme Jaffar, Ministre des Affaires étrangères ne veulent pas de front uni avec quiconque n’est pas du camp politique de Sambi. Moi par exemple, je suis contre la politique du Président Sambi. Le Comité pour le Rassemblement des patriotes et démocrates comoriens auquel j’appartiens, combat fermement la politique du Président Sambi. C’est ce comité qui durant les législatives en cours, a le mieux, à mon humble avis bien sûr, mise en lumière tous les dangers que Sambi et les siens font peser sur le pays. Mais il n’en reste pas moins que sur la question de l’île comorienne de Mayotte, le Président Sambi a permis d’importants pas en avant. Le Comité Maore auquel j’appartiens aussi, ne peut que se réjouir de ces avancées, se ranger derrière le Président sur cette question et aider à faire avancer les choses. Il en a été ainsi du combat comorien pour l’inscription de la question à l’ordre de la 64ème session et il faut continuer dans le sens d’une présentation par les Comores d’une proposition de résolution condamnant la France. Situation complexe, difficile à assumer mais qu’il faut néanmoins affronter
    2- Qui peut penser à un retour de Mayotte dans l’Etat comorien sans transition. Les amalgames des « purs nationalistes » ferment la porte à toutes les issues. L’aventurisme des puristes fait le jeu de l’ennemi et conduit fatalement à une capitulation objective. Un « état deux administrations » propose une solution judicieuse : une administration commune comoro-française de l’île durant la transition. Il faut supprimer le visa Balladur et mettre en place cette transition. Mais en insistant sur la « seule administration française » les « puristes » rejoignent ceux qui voudraient revenir « à la location ». En niant la volonté comorienne d’une négociation internationale, ils font le jeu de la France qui cherche à ranimer le sinistre GTHN, etc. Nos puristes sont contre productifs, ils jouent un rôle nuisible
    Inscription de la question de l’île comorienne de Mayotte à l’OJ de l’ONU, malgré les ambiguïtés qui persistent encore, le pays triomphe de quinze ans d’obstruction française (et des puristes se livrent à une analyse de texte insensée du discours du Dr Toihir). Formulation d’une proposition de solution à discuter dans un cadre international, malgré tout ce qui peut l’entourer, c’est un pas immense. Rien n’est pur dans ce bas monde, les voies ne peuvent être que sinueuses, voilà pourquoi les patriotes sincères devraient puiser en eux la force nécessaire à leur rassemblement pour peser de tout leur poids sur le cours des événements.
    Idriss 11/12/2009

    • Une chose est sûre, je ne me bats pas contre des personnes, je me bats pour des convictions et parmi celles-ci :

        un refus absolu du colonialisme, de ses stigmates, de toutes les formes pernicieuses qu’il peut prendre, et MAYOTTE est une colonie française. En tant qu’habitant conscient de la planète, le seul et unique objectif qui me tient à cœur est sa libération. MAYOTTE est une île qu’on acculture, qu’on dénature, et surtout qui sert de tête de pont à toutes les tentatives de déstabilisation de notre nation, une arche néocoloniale qui corrompt notre pays .Mayotte est une île ou l’on assassine notre âme et notre liberté Je ne te ferai pas l’injure d’énumérer tout ce que nous devons à la France, ( non pas au peuple français qui n’a guère eu son mot à dire) depuis que nous avons notre drapeau, notre hymne, nos institutions…. Tellement je n’ose dire notre indépendance, conscient des perversions qu’elle a subies.

      Ne sommes nous pas avertis de ce que nous pouvons attendre de la France, de sa mauvaise foi, du cancer françafricain qui la ronge, au point d’oser envisager de pouvoir aménager pour elle les principes de liberté, d’autonomie qui fondent le droit international.

      Je conçois et j’admets qu’on puisse ou doive envisager des solutions réalistes (et non pragmatiques) capables de faire avancer le problème, car le réalisme sait concilier les principes et la réalité, alors que le pragmatisme conduit à s’adapter à la seule réalité. Je crois même que la solution d’une île libre et indépendante détachée des Comores peut en être une, d’une façon transitoire, tellement je suis persuadé que les liens naturels, traditionnels sont le ciment qui pourrait nous réunir un jour,
      Quand à la fameuse proposition dont on ne sait si elle émane du Comité Maoré ou de l’opportunisme de Sambi , alors même que pas une fois, pas une seule fois, il n’ a osé définir le contour qu’il comptait lui donner, que pas une fois, pas une seule fois, il n’ a même employé le terme de cogestion » nouvellement apparu dans le concept, et bien différent tu dois l’avouer de celui d’ « administration », il ne saurait être question , à la lumière des trahisons et lâchetés dont il s’est rendu coupable de lui accorder la conduite des manœuvres à négocier.

      Il est bien évident que le périmètre qu’il entend donner à ce concept serait issu de négociations avec le France, et bien moi, je pense que si négociations il doit y avoir, une fois admis que la France occupe d’une manière coloniale et illégale cette île, c’est avec les maorais que nous devons négocier les liens qui nous uniront. Union, ou coopération, le temps et l’histoire prendront acte de ce que nous avons en commun, qui est infiniment plus probant que ce que Mayotte peut avoir avec la France, et l’identité mahoraise avec l’identité française.

      Il n’y a pas qu’une seule forme de réalisme, contrairement à celle que vous prônez qui veut passer par la légitimation de la présence française et par des concessions. Si, concessions, il doit y avoir, elles doivent être faites aux mahorais et non pas à la France, comme celles qu’à du faire l’Etat Comorien, lors de la mise en place de notre Constitution Actuelle qui a reconnu et mis en exergue les autonomies insulaires, constitution que Sambi au prétexte d’alléger les institutions a dénaturé.

      De quels pas en avant veux-tu parler au sujet de la question de Mayotte ? du fait qu’en séance plénière aux Nations Unies, on évoquera la question de Mayotte sans la traiter ?? Qu’est ce que cela veut dire, quand on constate que c’est la formule : « un état, deux administrations » qui sera posée, et non pas les principes de la décolonisation, du respect des droits des peuples autochtone, de la libre circulation des comoriens dans leur archipel ! Quel genre de pragmatisme autorise ainsi à occulter les grands principes du droit international, pour avaliser la loi du plus fort, de la mauvaise foi et du mépris le plus évident devant la Communauté Internationale, car l’attitude de la France n’ est que mépris depuis l’usage de son droit de véto du 5 février 1976 devant le Conseil de Sécurité , ce qui en lui-même dénote une hérésie du droit qui permet à une nation partie prenante de l’étouffer.

      Alors, ces nationalistes que tu qualifies « d’ennemis de la nation », comme si la vérité n’appartenait qu’à vous, sont quand même ceux qui par leur ténacité et la tienne ont réussi à réintroduire la question dans le seul débat national, et ce n’est pas rien. Plus encore que leur volonté, ce sont les 7000 morts dans les passes mahoraises qui ont parlé .Il y a des moments où le jusqu’auboutisme produit des effets. Se rendre à l’ennemi au prétexte de sa force légitime son mépris et ses exactions, récompense les manœuvres qu’il utilise, comme si demain face à la puissance israélienne, face à la force brutale, les palestiniens se devaient d’abandonner le droit à un état.

      C’est de bien plus que la question, de Mayotte qu’il s’agit, il s’agit du respect que se doivent les Nations, du respect des peuples et de la souveraineté à laquelle ils aspirent. Il m’importe peu que tu puisses qualifier le respect de ces idéaux d’aventurisme, car la solution de la décolonisation des Comores n’appartient pas seulement aux obscurs cabinets qui abritent des négociations, elle appartient au peuple comorien, à ses institutions comme l’affirme notre Constitution, et n’est pas censé passer par une question dénaturée introduite en catimini aux Nations unies sans que la représentation nationale en soit informée. Mais tu as donné la réponse, il est nuisible de s’offusquer de cette transgression.

      Tu n’as jamais manqué d’évoquer les précédents historiques qui valideraient ta position, que comptes tu dire aux peuples qui demain se heurteront à leurs occupants, trop heureux de brandir l’exemple mahorais ? Les traiteras tu de nuisible, d’ennemis ? Nous sommes, et pour ma part j’en suis fier, l’ennemi de quelques intérêts !
      Pour te rassurer, je te dirais enfin que je n’ai que faire du discours de Toihir, de ses termes et de sa forme sémantique. La seule chose qui m’interpelle, ce sont les résultats, et ils ne sont pas là, la question ne sera pas traitée…….la seule chose qui m’interpelle, c’est qu’il est allé soumettre une solution qu’aucune institution populaire n’a agréée, il s’est fait le porte parole de votre lobby et non pas du peuple, et particulièrement de tous ceux qui ont perdu des êtres chers dans notre océan, car il me semble bien que tu as admis un jour que la question de Mayotte n’appartenait ni au Président, ni au Comité Maoré, mais à la nation. Je dirais qu’elle appartient aussi à tous les peuples opprimés et en lutte. N’est ce pas jouer avec le feu que de réclamer un front uni avec quelqu’un dont on ignore toutes les intentions, quelqu’un qui déjà nous a menti et trahi ? Qui est irresponsable ?

      Nul ne doute que tu conçois qu’on est irresponsable dès lors qu’on est minoritaire ? L’histoire est pleine de ces minorités qui ont résisté et fini par avoir raison ; Ta stratégie est désormais de nous désigner comme des ennemis visibles de notre pays. Il nous aurait suffi que tu nous désignes comme des ennemis des manœuvres françaises dans notre pays ; En cela, tu adoptes les méthodes populistes du Président. J’espère que tu es conscient que les Sambi, Dossar, Jaffar ne sont pas eternels. Un jour, ils seront tous remplacés, avec ou sans l’aide de la France…….. Tout ce que nous souhaitons c’est qu’il ne soit pas trop tard, et c’est en cela que nous nous rejoignons sans doute…. Notre impossibilité maîtriser le temps