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LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales
Publie le lundi 12 mai 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, pour
une société de citoyens
http://lubnan.attac.org/spip.php?article127
A propos de l’escalade de violence dans les rues de Beyrouth, analyse
d’attac Liban.
La violence dans les rues de Beyrouth est l’aboutissement de la
violence verbale qui s’estt accumulée depuis deux ans, plus
rapidement que la dette nationale. L’origine de cette violence de rue
est à chercher dans les discours des chefs communautaires et des
politiciens, les mêmes qui contrôlent le système politique et
économique du Liban.
* D’une part, l’opposition a utilisé l’appel à la grève de la
Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) pour servir
ses propres objectifs : elle a instrumentalisé les revendications des
travailleurs pour exercer une pression politique sur ses adversaires
du gouvernement. La direction de la Confédération s’est laissée ainsi
entraîner par les desseins politiques de l’opposition. De fait, dès
qu’ils ont été dans la rue, les « protestataires » ont tout oublié
des revendications des travailleurs.
* D’autre part, le gouvernement a appliqué sans état d’âme et
dans son propre intérêt une politique allant dans le sens de la
vision américaine du Nouveau Moyen-Orient [1]. Ses dirigeants ont
encadré l’effondrement des structures de l’Etat, les institutions ont
été paralysées, et les députés, communautaristes, ont fait du
parlement une institution moribonde et sans utilité. Le gouvernement
parle de majorité et de minorité comme si on était dans un régime
laïc, alors qu’il a contribué à renforcer ce système communautaire
qui ne représente d’aucune façon les réalités démographiques et
politiques du Liban.
Attac Liban avait vu dans la grève générale une occasion unique pour
tous les travailleurs du Liban de faire pression sur le gouvernement,
en vue de l’augmentation du salaire minimum et de la satisfaction des
besoins vitaux des citoyens du pays. De plus en plus nombreux vivent
dans des conditions de pauvreté, de malnutrition et d’insécurité
économique, politique et sociale, à une époque de « tsunami
économique » global.
Attac Liban dénonce l’utilisation systématique des revendications
sociales et économiques par l’opposition, à des fins politiques
(politiciennes). N’est-il pas étonnant que les revendications des
ouvriers, des paysans et des catégories les plus pauvres aient
disparu des discours des dirigeants de l’opposition ? N’est-il pas
étrange que la Confédération générale du travail n’ait pas condamné
les milices, pour avoir anéanti ce qui aurait pu se transformer en
une action de masse capable de faire pression sur ce gouvernement
néolibéral, et de freiner sa politique économique opportuniste et
suicidaire ?
Attac Liban exprime avec force sa conviction que la crise a été
précipitée par le régime communautaire. La pratique politique
communautaire s’est reconfigurée à l’époque de la globalisation et de
la reconstruction pour laisser le champ libre à l’élite des nantis et
des puissants, pour livrer un peu plus les droits inaliénables du
peuple aux intérêts des firmes multinationales, et pour fabriquer une
société qui fonctionne à l’encontre d’une logique de reconstruction
du Liban sur la base des principes de la démocratie, de la justice
sociale et de l’équité économique.
Nous, militants d’Attac Liban, réaffirmons que le système
communautaire libanais institutionnalise la pauvreté, la concurrence,
la pénurie, quand les chefs communautaires se posent en
intermédiaires entre le gouvernement et les affamés de leur
communauté. L’élite au pouvoir devient le seul recours face aux
difficultés sociales et économiques causées par les politiques
néolibérales de privatisation et d’érosion des systèmes de protection.
Attac Liban condamne les actions de rue de toutes les milices. Ces
actions manifestent leur mépris flagrant de la sécurité et du bien
être de dizaines de milliers de Libanais innocents. Mais nous
reconnaissons que leur comportement est surpassé par la culpabilité
de leurs leaders communautaires.
Dans ce déferlement de violence, comme dans la violence quotidienne
rampante causée par la négligence économique de l’Etat depuis la fin
de la guerre civile, nous, militants d’Attac Liban, exerçons notre
droit démocratique de ne pas choisir entre : le parti néolibéral et
ses politiques antisociales, qui ont entrainé le creusement du fossé
entre les riches et les pauvres ; et le parti qui prétend être
solidaire du mouvement social, mais qui exploite l’injustice
économique et l’absence de représentation démocratique dans le sens
de ses intérêts propres.
Attac Liban défend une culture laïque et démocratique. Nous appelons
à l’ouverture d’un débat national, excluant les (actuelles) élites
politiques qui devraient être bannies de la vie politique. Le débat
national devrait rassembler des représentants de toutes les régions
du Liban, y compris du monde ouvrier, des coopératives agricoles, des
organisations environnementalistes, des organisations de la société
civile, des associations locales, des militants pour les droits des
femmes et les droits humains, des Palestiniens des camps de réfugiés,
des organisations de défense des droits des enfants, des minorités,
des étudians, des intellectuls, des universitaires et des artistes.
L’objectif de ce débat devrait être de forger un nouveau système
politique pour le Liban, qui représente les intérêts des catégories
les plus larges de son peuple, et non ceux des élites au pouvoir, des
nantis ou des investisseurs internationaux.
Messages
1. LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, 12 mai 2008, 15:16, par un pacifiste qui deplore ce qui arrive
on dirait que l’auteur vit a des années lumières du liban et de sa region géopolitique
1. LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, 13 mai 2008, 10:23
Pour les auteurs sont libanais et militants dans leur pays. Et toi tu vis ou ?
2. LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, 13 mai 2008, 14:44, par du Liban
à des années lumières...???,
vaut mieux monsieur le pacifiste de s’abstenir de se prononcer sur des sujets dont vous ne maitrisez apparemment rien...je ne m’étonnerai pas non plus de savoir que vous n’avez jamais mis les pieds dans la région, et encore moins au liban
2. LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, 12 mai 2008, 15:27
C’est bien là qu’est le problème, comme dans le conflit israélo-palestinien, à savoir que les factions sont dans l’incompréhension mutuelle car quand les uns argumentent concrètement, ce que permet une société laïque et démocratique, donc plurielle et ouverte, l’autre faction répond par l’irrationnel, guidé par les voix entendues venant du ciel, donc fermée, hermétique à tout ce qui ne lui ressemble pas.
A ce train-là, les conflits peuvent durer longtemps, hélas.
Je me demande si Kouchner avec son histoire "d’ingérence" (malveillante ???), au nom de quoi d’ailleurs s’est-il autorisé d’intervenir au Liban pour choisir un président qui soit agréé par la France, n’a pas mis le feu aux poudres ? C’était tellement incongru !
3. LIBAN : Contre la logique communautaire et les politiques néolibérales, 12 mai 2008, 16:56
KOUCHNER L’ISRAÉLIEN
Bernard Kouchner, on le sait, est un adepte de l’interventionnisme "tous azimuts". Même en Birmanie, ravagée par un cyclone, on le sent prêt à partir en campagne, un sac de riz sur le dos, un paquet de grenades en bandoulière. C’est un "médecin de campagne" très particulier. Mais d’où lui vient cette manie interventionniste ? Il me revient alors en mémoire un souvenir très personnel. Certes, Kouchner fut un étudiant "communiste" qui rejoignit la "Ligue communiste révolutionnaire" d’Alain Krivine, au moment de l’expulsion des étudiants du PC dans les années 60.
Il créa alors, avec d’autres, le "secours rouge" qui s’agita beaucoup en Mai 68 et après. Tout le prédisposait donc à revenir... vers Israël ! C’est ici que se situe mon "souvenir".
Nous avions un ami qui habitait Courbevoie, Charles Kalflèche, militant de la CFDT de l’édition, ancien de chez Larousse. Un très chic type, dévoué, généreux et sincère. On sortait souvent ensemble, avec les anciens de Mai. Malade du coeur, il subit un triple pontage à l’hôpital américain de Neuilly, commune voisine de Courbevoie. C’était au lendemain de la guerre du Kippour.
Revenu en pleine forme de son opération, il me raconta, connaissant mes sentiments "anti-israéliens" - J’aurais aimé que tu sois là. Figure-toi que j’avais à côté de moi, dans notre chambre de convalescence, la soeur de Bernard Kouchner ! Elle a un grade dans l’armée israélienne.Elle a été blessée pendant la guerre du Kippour, et elle venue se faire soigner ici. Son frère venait la voir, et la dernière fois, je les ai entendus se disputer. Elle lui reprochait de rester en France - "C’est maintenant que tu dois venir en Israël, c’est notre pays, et il est menacé, comme tu viens de le voir". Il s’est défendu en lui disant "qu’il considérait Israël comme son pays, qu’il y était attaché autant qu’elle, mais qu’il avait compris, depuis Mai 68, que c’est en restant en France qu’il le servirait le mieux". Un détail ? me dira-t-on, des propos échangés avec une petite soeur blessée, qui venait de risquer sa vie, et qui ne comprenait pas pourquoi son frangin restait "à l’abri", loin de son pays qui avait tant besoin d’être défendu, les armes à la main ? Mon ami, Charles Kalflèche, en était tout retourné :" C’est vrai, me dit-il, c’est bien Israël leur pays..."
Peut-on y voir là une explication à cette manie interventionniste qui caractérise le "discours généreux" de Bernard Kouchner ? Se doute-t-il qu’un jour il faudra aller défendre Israël, et qu’il faudra y entraîner la France ? Est-ce cela qui le faisait "rêver" du Quai d’Orsay ? En tout cas, avec Nicolas Sarkozy, il est bien sur la même longueur d’ondes...
Gabriel Enkiri
http://wwwkerlegan.blogspot.com/2008/05/kouchner-lisralien.html