Accueil > La FED crée-t-elle l’agflation ?
Cet article des Echos défriche la question mais n’aborde pas l’essentiel : la FED en baissant ses taux offre-t-elle plus de capitaux aux spéculateurs pour pousser les prix agricoles mondiaux à la hausse ?
Les opportunités de l’« agflation »
[ 10/12/07 ]
En constatant la hausse des prix agricoles, les économistes de la banque Merrill Lynch ont récemment inventé le terme d’« agflation » pour désigner l’impact de cette augmentation dans l’inflation. L’hebdomadaire « The Economist » se penche, lui, sur « la fin de la nourriture bon marché ». Les prix agricoles ont augmenté de 75 % depuis 2005, après avoir fortement baissé au cours des trois décennies précédentes. Les prix élevés devraient se maintenir pendant des années. Un Chinois mange en moyenne 50 kilos de viande par an, contre 20 kilos en 1985, d’où une augmentation de la demande de plantes fourragères. Les Etats-Unis ont accru les subventions à l’éthanol, conduisant leurs agriculteurs à produire de plus en plus de maïs au détriment des autres céréales.
« Des prix alimentaires plus chers ont la capacité de faire un bien immense et un mal extrême », affirme « The Economist ». Pour les pauvres citadins dans les pays déshérités, cette augmentation est lourde à supporter. En revanche, pour les agriculteurs et les communautés rurales, même dans les pays pauvres, il s’agit d’une aubaine. Trois quarts de la population mondiale vivent toujours en zone rurale. Dans ces conditions, l’hebdomadaire de la City préconise deux grandes mesures. D’abord, mettre un terme aux subventions agricoles dans les pays riches et abaisser les barrières commerciales aux échanges de produits agricoles. Ensuite, aider le milliard de pauvres vivant dans les villes ou de paysans sans terre en leur versant des subventions pour encaisser le choc de l’« agflation ». L’ultime récompense, conclut l’hebdomadaire, est de créer « un monde plus riche et plus juste ». « The Economist » reprend sans la nommer une vieille notion qui date des années 1920, celle de la « crise des ciseaux », évoquée lors de la nouvelle politique économique (NEP) en Russie. A la différence près que, à l’époque, les prix agricoles baissaient et que les prix industriels montaient.