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La Guadeloupe donne le ton, le vent de la révolte vient des Antilles !

Publie le dimanche 8 mars 2009 par Open-Publishing
15 commentaires

C’est enfin signé ! Depuis plus d’un mois la tempête sociale soufflait sur la Guadeloupe, le calme est revenu, mais cette fois-ci, et c’est assez rare pour être souligné, ce sont les travailleurs qui ont gagné !

L’accord reste fragile mais la victoire est réelle, le LKP n’a jamais cédé et montre ainsi que le rapport de force est possible face à l’Etat et au patronat.

Cette lutte est exemplaire et doit faire sens aujourd’hui.

Le miroir médiatique a tenté l’explication ethnique, la criminalisation de la violence. Personne n’est dupe ! Il n’en est rien. En Guadeloupe c’est le camp des exploités qui se battait.

Il se battait avec la seule arme que possèdent les travailleurs : la grève générale !

Nos camarades, plus pauvres que la moyenne des métropolitain, prouvent qu’avec le courage de leurs convictions, celles et ceux qui luttent sont capables de tenir cinq semaine pour diviser le patronat et obtenir les revendications du premier jour, sans rien lâcher au passage !

Les guadeloupéens sont les premiers à avoir ressenti les effets de la crise, et pour cause, elle est une réalité quotidienne depuis bien longtemps : vie chère, chômage explosifs, exploitation, monopoles patronaux, jeunesse désespérée... Notre combat doit être le même : l’inégalité est juste moins visible en métropole...

La journée du 29 janvier a montré que la mobilisation était possible ! Alors qu’attendons-nous ? Et surtout avons-nous le choix ? Face aux offensives libérales, face à la crise qui ne touchera que les plus faibles, face à la mollesse de certaines directions syndicales c’est à la base que nous devons décider la grève générale reconductible ! Comme pour nos camarades antillais, ce ne sera pas facile, ce sera long mais ils nous montre que tout est possible lorsqu’on s’en donne les moyens !

C’est donc aujourd’hui, dès le 19 mars, que notre résistance doit prendre corps : participons ensemble aux assemblées générales, mobilisons nous dans les manifestations, reprenons la parole sur nos lieux de travail, organisons-nous pour montrer, comme en Guadeloupe, que seule la lutte paie !

La Martinique a repris le relais, bientôt la Réunion, cessons l’attentisme et montrons que les océans ne peuvent pas séparer les travailleurs lorsqu’ils luttent pour la justice et l’égalité !

Tout est à nous ! Mais tout reste à prendre !

Chiche ?!

CNT STE 92

http://www.cnt-f.org/fte/rubrique.php3?id_rubrique=187

Messages

  • Bonjour.

    Oui il faudrait, mais nous ici en métropole nous sommes trop imbriqué dans notre bourgeoisie.

    Donc, malheureusement ici en métropole le 19 oui il y aura une grève, mais une grève pour une journée histoire de quémandé. (sic)

    Désolée nous sommes passé d’un peuple de veaux à un peuple de mouton et finalement à un peuple de lâche.

    j’espère sincèrement me trompé ; mais non.

    Amicalement avec vous j’y serai pour le 19 mais je n’y croie pas pour la suite.

    Hyoo

  • Une petite nuance à ce texte, la lutte n’est absolument pas terminée à la Guadeloupe camarades et je m’étonne qu’un membre de la CNT puisse écrire une telle contre vérité.

  • Le ton braillard, et l’absence de proposition concrète dans et pour l’action caractèrise ce qu’est devenu la CNT. Effectivement la lutte n’est pas terminée en Guadeloupe, ni en Martinique.
    On aurait pu s’attendre en fin de compte à ce que la CNT, en cette période de crise et de révoltes, énonce la nécessité d’une reprise en mains par les travailleurs eux-mêmes des outils de production, notion qui fait partie de ses statuts. Il n’en est rien. De même on se contente de brailler des slogans généralistes qui apparaissent à priori peu compréhensibles si l’on a pas établi des objectifs concrèts : vie chère, hausse des salaires, maintien des revenus, etc.

    • La Guadeloupe a donné le ton,
      l’esprit LKP doit gagner partout ailleurs !

      Bien bon,

      Les choses ne sont pas gagnées en Guadeloupe même si de grandes avancées se sont faites (à consulter les dizaines de points de l’accord).

      Par contre de grands enseignements sont tirables :

      Le sentiment d’une grande victoire, le sentiment d’une grande confiance en soi, d’une grande force, comme une odeur de 1936, plane parmi les travailleurs et le peuple de Guadeloupe.

      Ils chantent et se congratulent et une de mes vieilles tantes me disait il y a longtemps combien en 1936 régnait un climat de fête et d’espérance, un sentiment de plénitude et de victoire parmi le peuple et la classe ouvrière.

      Toutes époques relativisées, à regarder les visages déterminés, chantant, des dernières mobilisations guadeloupéennes, la solidarité de bloc qui a accompagné le mouvement et sa conclusion provisoire , c’est un peu une odeur de 1936 qui y plane.

      Cette odeur de 1936 est extrêmement importante et éclaire tout ce que tentera la bourgeoisie pour éviter que ça ne serve d’exemple :

      1) Réprimer, bastonner, emprisonner, afin d’essayer de faire régner un climat de peur tant en Guadeloupe qu’en Martinique ou ailleurs.

      2) Utiliser au maximum les hauts-parleurs que tient la bourgeoisie pour donner propagande sur le thème que ce mouvement a tué l’économie de la Guadeloupe, que les gens vont être au chômage parce que jamais les patrons ne pourront payer de telles revendications "exorbitantes" (ils vont être obligé de revendre le 2e 4X4 Cheyenne, vous ne vous rendez pas compte ???). A remarquer accessoirement que ce sont plutôt les plus gros qui n’ont pas voulu signer....

      3) Essayer, vis à vis de la métropole, parce qu’en Guadeloupe ça risque de ne pas trop marcher, de présenter les travailleurs en lutte comme des racistes....

      Ainsi le noir tabassé, exclu, deviendra un horrible raciste, portant en son être intérieur, les camps de la mort, l’-antisémitisme, bref cette mécanique propagandiste bien connue mais qu’il faut pointer quand elle montre le bout de son groin.

      Cette logique vise de fait à enfoncer un coin entre le peuple en France et le peuple en Guadeloupe, logique construite sur l’accentuation des différences entre les deux situations (elles existent mais là on parle de leur instrumentalisation). Une variante s’appuie sur la mise en exergue de la question de l’indépendance des Antilles, question qui n’est pas dans le programme de lutte, qui n’est pas à l’ordre du jour (ils ont dû lire Trotsky sur les revendications transitoires....appliquées là à la question indépendantiste) .

      4) La bataille féroce, sur tous les terrains, va exister pour empêcher que cette lutte s’étende et gagne ailleurs, des confettis de l’empire jusqu’à la métropole, voir pour d’autres étatx (l’effet mondial de cette lutte percole car elle a été suivie de plus en plus intensément par des médias du monde entier).

      Dans cette bataille il est juste d’indiquer que cette lutte est une victoire, même si non totale par rapport aux revendications portées , à compléter méthodiquement pour que chaque entreprise applique cet accord et à défendre pas à pas.

      Elle n’est pas une résolution fondamentale des problèmes antillais, pour ça il faudrait le pouvoir des travailleurs (autogestion) une société rompant fondamentalement avec les mécanismes des sociétés d’oppression et d’exploitation, partout dans le monde...

      Mais quand même !!!

      Chaque jour suffit sa peine.

      Dans les rapports fondamentaux entre les classes, la classe ouvrière guadeloupéenne a fait quelque chose d’exceptionnel :

      - Elle a fait reculer la bourgeoisie et son état (on verra si on est capable de cela ailleurs....)

      - Elle a maintenu son unité de bout en bout (c’est assez exceptionnel quand on voit nos organisations syndicales métropolitaines, qui, dans chaque conflit, précipitent des représentants non unis par les portes de derrière des ministères).
      Donc une unité maintenue , tant dans la classe ouvrière et le peuple, que dans ses organisations ! Il faut pointer cela ...
      Un des aspects de l’unité a été l’adjonction de revendications unificatrices du peuple sur les prix de l’eau, du gaz, de l’essence, des cantines, etc..., dans la plate-forme du LKP.

      - La classe ouvrière unie a fait quelque chose d’exceptionnel également qu’il s’agit de pointer :
      Elle a explosé la bourgeoisie, l’a divisé, l’a morcelé dans ses réponses tactiques : MEDEF local, autres petits patrons locaux, oscillations tactiques du MEDEF métropolitain , attitudes chaotiques des tontons sarkoutes du gouvernement français, prefets, secrétaires d’état, représentants de l’UMP, 1er ministre, Talonnette himself , etc...

      – La classe ouvrière guadeloupéenne a rendu légitime des pratiques qui font hurler la droite française et qui renvoient à une question de fond :

      A qui appartiennent les entreprises et l’économie ?

      La légitimité démocratique du LKP, comme expression unitaire de lutte du peuple et de la classe ouvrière, sur la question de sa plate-forme revendicative, a été tellement puissante qu’il devenait légitime qu’il impose une grève totale, l’impose partout sur l’ile, même dans les endroits où les travailleurs ne disposaient pas du rapport de force interne pour bloquer et fermer l’entreprise, que le LKP impose un contrôle du territoire plus puissant que les forces de répression dominantes à certains points du territoires mais insuffisantes globalement.

      Pour les amateurs de dictature du prolétariat ...

      Ces résultats, une fois analysés, sont totalement inacceptables par la bourgeoisie et cette dernière va tout déployer pour vider de son sens les avancées, emprisonner et faire condamner les organisateurs, etc.

      On aurait pu s’attendre en fin de compte à ce que la CNT, en cette période de crise et de révoltes, énonce la nécessité d’une reprise en mains par les travailleurs eux-mêmes des outils de production, notion qui fait partie de ses statuts. Il n’en est rien.

      – La CNT s’est arrêtée sur la question essentielle, celle du rapport de forces entre les classes, l’effet contagieux de la bataille guadeloupeenne (cet effet est incontestable et important) elle ne va pas, sur chaque lutte, délivrer un bouquin d’explication pour chaque communiqué...

      Il faut être raisonnable...

      On peut parfaitement, sur un communiqué, ne pas parler d’auto-organisation, malgré qu’on soit d’une organisation qui estime fondamental que la société à construire soit sur ces principes.

      Mais cette analyse sera faite par tous et toutes, du moins pour ceux qui s’attachent à faire en sorte que chaque mouvement permette de faire mieux ensuite.

      Effectivement, l’étape ultérieure d’un mouvement, afin d’avoir des chances de terrasser le vieux système liberticide d’oppression et d’exploitation du capitalisme, celui qui provoque guerres et crises terribles pour l’humanité, sera d’adjoindre à une démocratie politique formelle et étriquée, une démocratie économique de fond, l’auto-organisation puis l’auto-gestion, de telle sorte que la démocratie politique s’enracine et ne soit plus à la merci de la puissance despotique et corruptrice de cette force anti-démocratique qu’est la bourgeoisie.

      La montée en puissance des formes d’auto-organisation, dans le cadre de la lutte des classes, ne ressort pas de solutions simples et de slogans réducteurs.

      Il faut en faire propagande, mais la meilleure des propagande est bien celle qui s’appuie sur les combats concrets.

    • Dans les rapports fondamentaux entre les classes, la classe ouvrière guadeloupéenne a fait quelque chose d’exceptionnel :

      – Elle a fait reculer la bourgeoisie et son état (on verra si on est capable de cela ailleurs....)

      – Elle a maintenu son unité de bout en bout

      Et l’étincelle qui risque de mettre le feu à la France entière DOM-TOM compris (ces derniers très solidaires du LKP et pour juste raison), c’est bien la dernière attaque lâche de la droite ump qui veut traîner en justice Domota pour "incitation à la haine raciale contre les békés" ! Un comble quand on sait que la "France d’en bas" guadeloupéenne a supporté leur arrogance et mépris racial pendant 400 ans !

      L’Etat portera l’entière responsabilité si ça dérape encore une fois !

    • "Il faut être raisonnable..."
      Certains le sont peut-être trop.
      Il ne s’agit pas de proclamer un programme économique et social dans chaque communiqué. Mais de temps à autre, surtout dans un moment crucial comme la crise actuelle, on pouvait s’attendre à voir rappeler cette vision autogestionnaire fondamentale, surtout pour la CNT. Encore une fois il n’en est rien. Les éditoriaux du Combat Syndicaliste restent des appels braillards sans réel contenu, sans aucune perspective concrète. Pourquoi ?

    • Je te comprends, mais il faut poser la question à la CNT, je ne suis pas dans un pays où existe cette organisation.

      Par contre ce qui serait utile, plutôt que de plaquer uniformément des objectifs ou une propagande, c’est de montrer comment passer d’une organisation concrète, unitaire, massive, unifiée à la base, à des formes d’auto-organisation .

      Un tel processus ne peut se faire que si il prouve qu’il permet une plus grande unité populaire (sinon l’auto-organisation n’est rien d’autre qu’un club entre convaincus, une faction de plus), une plus grande efficacité (il y a un adversaire qui ne laisse pas opportunité de se regarder le nombril) et une plus grande détermination.

      Comment passer de l’un à l’autre ?

      Faire propagande c’est bien, mais quand on a rien à dire au concret pour articuler ça c’est difficile.
      Ou du moins c’est du dogmatisme.

      Je n’ai aucune réponse là dessus, je me suis essentiellement concentré sur les acquis et transgressions évidentes qu’à réussi la classe ouvrière et le peuple guadeloupéen sur une série de terrains.

      Et celles-ci sont énormes, combinées aux avancées concrètes matérielles (il ne faut pas seulement regarder la question des 200 € mais le reste également) elles nourrissent une énorme volonté de revanche des bourgeois.

    • Déjà, vu le nombre de salariés qui tombent dans le chômage à grands pas, c’est peut-être de les inciter à se regrouper entre eux, suivant les corps de métier et la faisabilité, en structures plus simples que sont les coopératives, qui suppriment également un certain nombre de hiérarchies inutiles et pompeuses de fric. Est-ce que les salariés ont besoin d’avoir un petit chef de m. qui ne sert qu’à semer la zizanie entre salariés, quand il ne fait pas le mouchard attitré du patron ?

      Il serait même intéressant que ces salariés et chômeurs montent ces coops selon le principe des Amaps (petits paysans) proches des citoyens-salariés. Tout est histoire de réseaux.

    • "Je te comprends, mais il faut poser la question à la CNT, je ne suis pas dans un pays où existe cette organisation. "
      C’était une question que je posais à CNT 92, auteur du premier article.
      Autrement, étant moi-même au combat en Martinique, la CNT je m’en fous un peu. C’était juste une petite question en passant...
      Vive la Guadeloupe en lutte ! Pa molli !

    • En solidarité avec le mouvement et en opposition avec la démarche de l’UMP MEDEF GVT et la bourjoisie française, je propose pour le 19 mars que nous soyons nombreux à afficher dans les manifs le slogan suivant : "MEDEF PARTAGE OU QUITTE LA FRANCE".

  • Je trouve cet article vraiment bien écrit et tout a fait "entrainant" ! ça m’a permis de décider de ma mettre en grève le 19 mars et même d’adhérer à la CNT ! ça c’est du syndicalisme !!!