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La Réunion : Députés au comportement indigne (suite)

Publie le vendredi 13 juillet 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Bello et Fruteau étaient aussi à bord

Un trajet parfaitement normal : c’est le souvenir qu’ont conservé Huguette Bello, député PCR, Jean-Claude Fruteau, député PS et Didier Robert, député UMP, tous présents à bord du vol Air France du 19 juin où nous avions embarqué hier par erreur René-Paul Victoria. Les deux malaises d’un octogénaire déclassé avec son épouse pour permettre à deux d’entre eux de voyager, sont pourtant une réalité.

L’événement est à marquer d’une pierre blanche. Pour la première fois, Huguette Bello, députée PCR, Jean-Claude Fruteau, député PS et Didier Robert, député UMP, signent un communiqué commun. Il fait suite à l’article paru dans notre édition d’hier où nous évoquions les mésaventures d’un couple de personnes âgées sur un vol Air France au départ de la Réunion à destination de Paris, le 19 juin dernier. “Nous étions effectivement sur ce vol dont ne faisait pas partie René-Paul Victoria, affirment d’une seule voix les trois parlementaires réunionnais. Durant ce vol nous n’avons à aucun moment eu connaissance d’un quelconque incident. Aucune annonce à notre connaissance n’a été faite pour demander que l’on cède une place à un passager en difficulté. Aucun membre de l’équipage ne nous a interpellés sur cette demande. Ce n’est qu’aujourd’hui par presse interposée que nous avons pris connaissance de cet incident que nous regrettons par ailleurs très sincèrement.”

Tiens, il ne se serait donc rien passé cette nuit-là ? Air France elle-même reconnaît la réalité des incidents. Petit retour en arrière. Ce couple de personnes âgées, l’épouse a 75 ans, le mari 80 ans, casse leur tirelire pour venir voir leur fils installé dans notre île. Ils veulent voyager confortablement et s’offrent le nec plus ultra d’Air France sur la ligne de la Réunion : l’Espace Affaires. À l’aller, aucun problème. Le couple débarque enchanté à Gillot. Le 19 juin, il se présente à l’enregistrement au comptoir Air France de l’aéroport Réunion - Roland-Garros. L’hôtesse d’accueil leur annonce une désagréable nouvelle. Ils ne voyageront pas en Espace Affaires, mais en Alizé. En apprenant la chose, le vieux monsieur et son épouse sont très contrariés. En raison de son âge et de son état de santé, l’octogénaire doit impérativement voyager dans les meilleures conditions. La contrariété du départ ne tarde pas à avoir des conséquences.

L’avion d’Air France a décollé depuis à peine une heure trente lorsque l’octogénaire fait un premier malaise. “Mon père a perdu connaissance, raconte son fils. Ma mère a aussitôt appelé une hôtesse”. Heureusement, comme cela arrive souvent sur un vol long-courrier, un médecin se trouve à bord. Il prend en charge aussitôt le malade. L’octogénaire est allongé sur le sol de la cabine. Les soins efficaces dispensés par le praticien du CHD de Bellepierre le raniment. Mais il doit rester couché pendant près d’une heure trente avant de retrouver ses esprits. Tout ce remue-ménage échappe complètement à nos députés installés à quelques sièges de là. Ils ne se souviennent même pas de l’annonce, ô combien traumatisante pourtant, demandant s’il se trouve un médecin à bord. Affolée, désespérée, craignant de voir son mari passer de vie à trépas en plein vol, l’épouse se précipite à l’avant de l’appareil et identifie sans peine les deux sièges que son mari et elle auraient dû occuper. Qui était assis là ?

Aujourd’hui Didier Robert affirme qu’il n’a pas été dérangé de toute la nuit. Les autres députés font chorus avec lui affirmant que dans ce cas ils se seraient déplacés. La vieille dame elle conserve le souvenir de “deux députés de la Réunion fraîchement élus avec leurs épouses se rendant à Paris pour rencontrer monsieur Sarkozy”. De guerre lasse, l’épouse retourne auprès de son mari. Il a retrouvé des couleurs, mais cela ne va pas durer. Un second malaise terrasse l’octogénaire. Une nouvelle fois le médecin intervient et le ranime à même le sol. L’équipage commercial d’Air France prend les choses en main. Selon le vieux couple une annonce est faite par le chef de cabine demandant si en Espace Affaires deux personnes veulent bien se dévouer pour céder leurs sièges. Personne ne bronche. Là aussi nos députés ne se souviennent de rien. Rien d’étonnant à cela.

Si cette vieille dame et son mari disent la vérité et on ne voit pas pourquoi ils mentiraient, un parfum d’inhumanité a flotté sur l’Espace Affaires cette nuit du 19 juin.

Alain Dupuis

 http://www.clicanoo.com/article.php...


Des faits hélas avérés

René-Paul Victoria n’était pas dans l’avion d’Air France du 19 juin. Le député-maire que l’on a vu dans le passé volontiers laisser son siège en Espace Affaires à un voyageur souffrant et gagner la classe Tempo, n’est en aucun cas mêlé aux incidents qui se sont déroulés sur ce vol Saint-Denis-Paris. C’est dit. Nous nous sommes expliqués avec l’intéressé sur cette erreur.

Mais les faits eux sont hélas avérés. Si le député-maire de Saint-Denis n’y était pas, il y avait bien trois parlementaires à bord. Rappel : ce surlendemain des législatives, au départ de Gillot, deux personnes âgées - 80 ans et 75 ans ! - apprennent au dernier moment qu’elles sont contraintes, sur décision de la compagnie, de céder leurs sièges réservés de longue date en Espace Affaires (première classe) à au moins deux élus de la République. Une heure trente après le décollage, le mari, recasé en Alizé, fait deux malaises cardiaques. Il est soigné par terre ! Sans que personne malgré les appels et demandes dont les siennes, affirme sa femme, ne s’émeuve dans la cabine Affaires située à deux pas et qui affiche donc complet. Quatorze passagers dont les trois élus, Didier Robert, Jean-Claude Fruteau, Huguette Bello.

Première observation : l’incident n’est pas une invention ! Il a fait l’objet d’un rapport signé de l’équipage et du commandant. Il a été depuis confirmé par la lettre envoyée par Air France au couple et dont nous avons copie.

Seconde remarque : sur quels critères se base la compagnie nationale pour déclasser ou pas un passager lorsqu’il y a surréservation ou des prioritaires ? Des critères d’ordre économique ? Ses clients réguliers ou ceux qui “comptent” localement sont-ils avantagés ? Ou des critères humains ? L’âge par exemple. À la lumière de cet incident, la réponse est claire. C’est un octogénaire en mauvaise santé et une femme septuagénaire qu’Air France a choisi de reléguer en classe inférieure ! Des pratiques commerciales contestables.

Troisième question : le commandant et le personnel de bord n’ont-ils pas failli ? Pourquoi n’ont-ils pas donné l’ordre à un passager de quitter son fauteuil-lit pour installer le malade ? Si c’est le cas, les procédures en vigueur dans les appareils sont sans doute à revoir.

Enfin, comment ne pas s’interroger sur l’attitude des passagers - élus ou pas, peu importe - qui cette nuit-là n’ont pas vu ni entendu la détresse de ce couple pour qui ce trajet retour a viré au cauchemar ?

Christophe Tézier

 http://www.clicanoo.com/billet.php?...

Messages

  • faut pas raconter des cracs...si aucun passager ne s’est déplacé, c’est que des passagers "non députés" se sont donc aussi comportés comme des porcs ?

    NON ! la faute, effectivement, revient au bord, qui n’a pas pris les bonnes décisions : un élu ou un autre, s’il est passager, n’est qu’un passager , et je témoigne : dans ce "statut", on est estourbi, et on fait confiance au personnel .

    Si l’avion tombe, allons nous reprocher à "l’élu" de ne pas avoir pris les commandes à temps ?

    Il serait "médiocre" de croire qu’avec "l’Elu"... "tout devient possible !"

    Personnellement, sans avoir 80 ans, je suis trés "diminué" dans un avion, élu ou pas !

  • Je me pose une question. Etant donné qu’on nous a d’abord présenté la chose comme vraie, puis comme fausse, pourquoi le nom des personnes n’est-il pas cité ? Est-ce à leur demande ? et si ce couple vous a fait parvenir une copie de la lettre en question, pourquoi ne pas la publier, en cachant les noms si nécessaire ? Est-ce également une volonté du couple ?
    Cordialement,

    Val.

    • Bonjour Val ,

      Quand on lit l’article initial du J I R , on ne peut qu’etre abasourdi par la déontologie du journaliste et du journal !

      je n’ai pas de sympathie particuliere pour les deux députés mis en cause , mais faire la Une avec la photo des deux députés et un titre énorme : La HONTE , pour s’apercevoir le lendemain que l’un des deux députés mis en cause , n’etait pas dans l’avion , il faut le faire !!!!!

      Pour ma part , je pense que la responsabilité premiere , revient à la compagnie AIR FRANCE , et au commandant de bord qui n’a pas pris les mesures qui s’imposaient .

      claude , en vacances dans l’ile .

    • Dès que le JIR cite un membre du PCR (Bello), Claude de Toulouse réagit. Il parle alors de déontologie douteuse. Il publie pourtant, lui même, des articles de ce journal, ici-même !

      Il est parfois rigolo : tant qu’on ne touche pas au PCR, tout va bien pour lui !!!

      Personnellement, je trouve que ce journal est le plus impartial de l’île même si je pense qu’il n’est pas toujours parfait. Rien n’est parfait.

      Ce journal a bien raison de parler de HONTE pour tous ceux qui n’ont rien fait pour ces deux personnes âgées !!!!!

      Ilien