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La Réunion : Les éditions Azalées crient au boycott culturel
Publie le lundi 9 juillet 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Christian Vittori, le directeur de la maison d’édition réunionnaise, juge “immorale” l’attitude du Conseil régional qui, depuis quatre ans, n’aurait acheté qu’un seul des soixante titres publiés par les éditions Azalées, un livre... préfacé par Paul Vergès. L’éditeur dénonce une politique d’étranglement au mépris de la culture et du patrimoine réunionnais.
Un livre en hommage à la princesse sénégalaise Niama, préfacé par le président Abdoulaye Wade et par Paul Vergès. Simple hasard ? Voilà en tout cas la seule commande passée par la Région Réunion auprès des éditions Azalées depuis quatre ans. Durant ces années, la maison dirigée par Christian Vittori n’est pourtant pas restée les bras croisés. Pas moins d’une soixantaine de titres ont été édités couvrant un large éventail de thématiques purement locales, les romans et les feuilles pour marmailles mis à part. Difficile dès lors pour l’éditeur de comprendre la politique de la pyramide inversée, d’autant qu’elle se targue “d’un grand discours sur la culture régionale. Je ne parle pas d’être subventionné. Il me semblerait juste normal que certains livres arrivent dans les rayons des CDI des lycées de l’île, lesquels figurent dans les attributions de la Région. En tant qu’éditeur régional de l’océan Indien, nous sommes créateurs de patrimoine et producteurs de culture. Pourquoi la Région ne fait-elle pas son boulot ?”, demande Christian Vittori.
“La voilà, la civilisation !”
L’éditeur veut bien comprendre que certains livres soient jugés insuffisamment intéressants, mais d’autres ne devraient selon lui souffrir d’aucune hésitation. Telle cette anthologie en deux volumes à la gloire des femmes illustres de la Réunion, intitulée Dames créoles, qui intègre “plusieurs communistes”. Tel cet ouvrage sur le naturaliste Joseph Hubert ou celui-ci sur Sarda Garriga. Christian Vittori montre encore un livre “de pur patrimoine” dédié à la croche, la lutte traditionnelle réunionnaise, préfacé par Alain Bénard. “Ils ne peuvent pas tous être préfacés par Paul Vergès !”, s’excuse-t-il non sans ironie. L’histoire de la route du littoral, les plantes médicinales de l’île, la flore endémique, la saga du café péï, la galaxie des noms malbars, l’histoire du premier Desbassyns ou celle d’un bagne d’enfants à l’Ilet-à-Guillaume, l’irrigation et l’aménagement rural sur l’île... N’en jetez plus, Christian Vittori s’emporte en incompréhension : “La voilà dans tous ces livres, la civilisation réunionnaise ! Qui peut dire qu’ils n’intéressent pas les lycéens de l’île ? La Région adopte une politique d’étranglement à petit feu qui n’est pas éthique. C’est absurde. C’est une grande bêtise politique que de tuer un artisan au service de la création culturelle locale. C’est une question de morale.”
Et l’édition régionale ?
En cherchant bien, l’éditeur accepte bien de croire que certains livres, comme celui sur le café, puissent aller à l’encontre de la ligne politique régionale. Mais pas tous. Il y a quatre ans, Christian Vittori s’était laissé aller à une petite réaction auprès de la collectivité, laquelle venait de passer une commande de 150 000 euros pour un seul livre d’un éditeur national consacré à la littérature réunionnaise. Avec ses 30 000 euros d’achats par an (10 % de son chiffre d’affaires), la maison Azalées ne pesait pas bien lourd dans le budget culturel de la Région. La remarque a-t-elle déplu en haut lieu ? Toujours est-il que les commandes ont stoppé net, créant un manque à gagner de 120 000 euros sur quatre ans, “soit l’équivalent de vingt nouveaux livres qui auraient pu être édités”. La première année, Christian Vittori s’est tu, attendant mieux. Idem la deuxième puis la troisième, mais la quatrième... “dès les premières études sur la Maison des civilisations, il y a eu un arrêt total. La Région a dit ne plus avoir de moyens alors que les budgets sont colossaux. L’argent public ne peut pas être dépensé entièrement dans la MCUR. L’édition régionale, c’est un acte majeur de civilisation”, plaide le patron des éditions Azalées, fondées en 1981 et porteuses de sept emplois, rappelant que les professionnels réunionnais du livre se comptent sur les doigts d’une moitié de main. Une documentaliste d’un lycée dionysien confirme que les dons de la Région pour alimenter le fonds local se sont considérablement asséchés ces dernières années.
Sylvain Amiotte
Le JIR du 09/07/2007
Messages
1. La Réunion : Les éditions Azalées crient au boycott culturel, 10 juillet 2007, 00:18
Est-il vraiment communiste ? L’a-t-il jamais été ? A-t-il encore toute sa tête ? L’intérêt général ou son clan et sa famille ?
1. La Réunion : Les éditions Azalées crient au boycott culturel, 10 juillet 2007, 16:35
A 82 ans, il se présente à toutes les élections et crie, dans le même temps, place aux jeunes. Alors il se prend une branlée de la part des électeurs. Surtout que ceux qui sont censée voter pour lui n’ont pas oublié ses bisous publics sur les bouches des Sarko et Debré ainsi que la célébration de son anniversaire avec les chanson, gâteau et champagne du MEDEF... Ils n’ont pas oublié, non plus, de quelle façon lui et son fantomatique "historien" Eugène Rousse ont soutenu MGB lors des dernières présidentielles !
En un mot, c’est sa FIN politique ! Et celle de son parti...
2. La Réunion : Les éditions Azalées crient au boycott culturel, 31 octobre 2007, 02:34
Bonjour à vous,
Je découvre votre topic : Permettez que je transmette içi un lien sur le sujet.
http://www.clicanoo.com/forum/viewtopic.php?id=3728
Salaam
Jean Salim R