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La démolition du PCF se précise

Publie le samedi 22 septembre 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

Nicolas MARCHAND-20/9/07

Notes de lecture (extraits classés) du livre de P. Cohen-Seat,

« Communisme, l’avenir d’une espérance »

[J’ai regroupé par thèmes, pour dégager la cohérence d’un raisonnement qui débouche sur la proposition explicite de renoncer au mot communisme et au PCF, pour créer une nouvelle force politique, des passages dont l’ensemble m’a paru suffisamment signifiant pour qu’il ne soit pas nécessaire, sauf exception, d’ajouter des commentaires. Il y a des coupes, sans trahir le sens du texte, qui apparaît en italique, avec les références des pages. Les titres et les raccourcis sont ma rédaction. NM]

1° Le clivage de Tours au passé

« ...le mouvement ouvrier ... s’installa...dans le rôle de défenseur de l’égalité réelle. Ce qui conduisit la majorité du Parti socialiste, au congrès de Tours de 1920, à choisir l’adhésion à l’Internationale communiste, la fin justifiant (momentanément) les moyens, l’objectif d’égalité réelle devant prévaloir sur des libertés qui n’étaient somme toute que formelles. C’est dans ce cadre que fut créé le Parti communiste ... »(p.137)

« Depuis 1920 "l’opposition entre "réformistes" et "révolutionnaires" (entre socialistes et communistes) a été une des dimensions structurantes du clivage à gauche...L’histoire avait établi que la bourgeoisie ne se laisserait pas plus facilement arracher le pouvoir que la noblesse d’Ancien Régime. La révolution semblait donc impliquer une détermination sans faille...Le réformisme était soupçonné de compromission de classes...la vieille distinction entre "réforme" et "révolution" change de nature... »(p.187)

« ...que devenait alors la différence entre « réforme » et « révolution » qui avait structuré idéologiquement le combat fratricide des courants communiste et socialiste durant l’essentiel du siècle dernier ? » (p.116)

2° Mitterrand justifié

Sur le « tournant de 83 » (Mitterrand ne pouvait pas faire autrement)
« Pourquoi... ce gouvernement de gauche...se trouvait-il tout à coup si incapable d’appliquer le programme qu’il avait pourtant mis une quinzaine d’années à mijoter ? La réponse est loin d’être évidente. Si quelque part au monde, un autre gouvernement « de gauche » avait réussi à mettre en oeuvre une politique du type Programme commun, on pourrait répondre : parce que le parti socialiste a trahi. Il faudrait alors se demander pourquoi. Mais comme ce n’est pas le cas, répondre à cette question est une tache beaucoup plus ardue. On ne peut plus faire l ’économie de se demander pour quelles raisons une politique « du type Programme commun », - c’est à dire correspondant dans sa logique générale à l’idée que le mouvement ouvrier s’était faite, pendant 150 ans du chemin possible d’une transformation sociale émancipatrice – apparaissait ou était devenue impossible...François Mitterrand a pris et fait prendre la décision à son gouvernement d’abandonner le programme commun parce qu’il ne voyait pas la possibilité politique de faire autrement... » (p. 71)

3°) Capitalisme : corriger le déséquilibre Etat/marché !!

(remarque : il n’est jamais question de crise systémique du capitalisme. Le mot « crise » n’apparaît qu’une fois, comme « crise d’efficacité ».NM)
Etat/marché : « dans ce couple d’opposés qui a structuré le clivage gauche/droite pendant 150 ans, le capital a naturellement fait le choix du « marché », et le mouvement ouvrier celui de l’ »Etat »...Face au marché où le rapport de forces lui est défavorable, le mouvement ouvrier a donc fait le choix contraire de l’Etat....Sur ce point ... Marx n’a pas aidé...La victoire du capitalisme sur le socialisme s’est traduite par celle du marché sur l’Etat. » (p.161-162)

(alors que le système soviétique a achoppé sur l’hypercentralisation de tous les pouvoirs dans l’Etat)... « le capitalisme, lui était autrement outillé. D’abord la propriété (des moyens de production) avait fait échapper à l’Etat tout un pan du système de pouvoirs : appelons-le pour le moment « pouvoir économique »...Mais le système capitaliste a fait plus. Il n’a pas donné, mais disons s’est fait arracher, des pouvoirs qui permettent à la quasi-totalité de la population d’avoir un rôle dans la prise des décisions, même les plus grandes...une part importante du pouvoir a été « extraite » de l’Etat et répartie dans la société... » (p.164-165)

« Les contradictions qui opposent les salariés et le peuple aux entreprises sont ainsi à l’origine d’une crise d’efficacité... » (p.168)
« La « panne du progrès » n’est qu’une panne de la démocratie...Le véritable problème est la « panne démocratique ». Et son moteur est le déséquilibre nouveau qui s’est crée, ces dernières décennies, entre l’Etat et le marché...Il s’est donc crée un déséquilibre structurel. Le « marché » est devenu avant tout international...mais l’Etat est resté national...L’Europe ... pourrait devenir un lieu de reconstruction d’un équilibre entre Etats et marchés. Mais cela impliquerait qu’elle devienne une communauté politique au sens plein du terme. » (p.169-171)
[remarque : est-ce cette conception de la « transformation sociale » réduite à une correction du marché par l’intervention de l’Etat qui conduit l’auteur à cette interprétation du projet de Sécurité d’emploi et de formation : « La proposition d’une « sécurité d’emploi et de formation »...consiste à proposer la mise en place d’un système...permettant à toute personne privée d’emploi de conserver son revenu et ses droits, avec un droit à la formation lui permettant de suivre...les changements ... dans la production. » !!! (p.157)

Autrement dit, cette « mise en place », qui serait surtout une affaire d’Etat, reviendrait à mettre les salariés privés d’emploi en formation, pour maintenir leur « employabilité » sur le marché du travail. On est très loin de la visée communiste de dépassement du marché du travail par l’éradication du chômage et la conquête de pouvoirs des salariés, avec la construction à l’appui des luttes d’un système de Sécurité d’emploi et de formation responsabilisant les entreprises, et les institutions financières, y compris sur la création d’emplois.]

4° Le communisme, « la chose et le mot » (p.199) : la « chose », vidée de contenu ; le mot, obstacle à dépasser

LA CHOSE : le communisme n’est qu’un « horizon anthropologique » « qui ne dit rien de ce qu’il faut faire ici et maintenant »
« Le contenu de cette notion (le communisme) – j’aborderai ensuite la question du mot – demeure essentiel sur deux points :

– le premier...est que cette notion affirme la possibilité de l’émancipation humaine...l’apport du communisme est de porter l’idée que l’exploitation et la domination des uns par les autres ne sont pas des lois intangibles...et qu’il est possible de se fixer l’objectif de les dépasser. L’un des éléments de la vulgate marxiste qui a eu le plus de conséquences a été de confondre cet objectif anthropologique avec un projet politique. Malgré Marx, le « communisme » s’est conçu comme un état idéal de la société. Ainsi est née l’idée de table rase, comme celle d’un monde et d’un homme nouveaux...Marx fait de la perspective communiste un horizon qui ne dit rien de ce qu’il faut faire ici et maintenant et ...ne définit en rien un projet politique.

– Le second ...est de contribuer à la prise de conscience que l’Histoire ... est celle de la lutte de classes...l’objectif principal de cette lutte (est) pour la classe dominante de diviser les classes dominées, et pour celles-ci de s’unifier...(d’où) un autre apport décisif du « communisme » : la nécessité de s’organiser pour permettre cette unification. » (le parti serait donc conçu comme le lieu du rassemblement des classes dominées ? Parti du travail ? Travailliste ? Plutôt que communiste...NM)
Mais appliquée à la question de la propriété, la lutte de classe devient ceci :

« L’une des nécessaires transformations du système des pouvoirs doit concerner le régime de la propriété...Il s’agit au fond de dépasser les formes actuelles de la propriété privée des entreprises pour permettre une véritable appropriation sociale des objectifs et des choix. Marx parlait de "producteurs associés". La vulgate marxiste a dénaturé l’idée en celle d’étatisation de l’économie. Et même ceux qui ont voulu innover en avançant la proposition d’"autogestion" sont restés dans le cadre de l’opposition entre actionnaires et salariés d’une entreprise alors qu’il est de simple bon sens que la gestion des entreprises - principalement des plus grandes - combine des intérêts particuliers (du capital, du travail...) et l’intérêt général de la collectivité". » (p.192-193)

LE MOT communisme ? Une barrière entre nous et la société

« L’idée de renoncer à ce mot est pour les communistes un arrachement. Quels que soient nos efforts pour comprendre la nécessité d’un changement sans lequel nous dressons de fait une barrière entre nous-mêmes et la société telle qu’elle est...La poursuite de notre combat...exige(nt) que nous surmontions cet obstacle. L’objectif que nous devons impérativement nous fixer est de nous faire comprendre...Cela passe à mon avis nécessairement par un acte de grande portée symbolique...Peut-on imaginer une autre solution que de changer de nom ? Il faut en débattre. Et décider. » (p.201-202)
5° Etre plus réalistes : dire clairement « ce qui est possible en l’état de l’Europe et du monde »

(Nos propositions [sur l’Europe] dans la campagne présidentielle)... « n’étaient pas adossées, et pour cause, au mode d’emploi qui aurait pu les rendre crédibles. On en revient à la question de départ : comment arracher de telles transformations – touchant à l’essence même de l’actuelle construction européenne – dans les rapports de force politique actuels des 27 ? On est effectivement devant un problème crucial. Faute de réponses à un tel défi, on risque fort de paraître « hors-jeu ». C’est effectivement ce qui s’est passé. » (p.180)

« Nous ne pouvons pas continuer de faire comme si étaient atteignables des modifications de l’ordre européen ou international sans dire comment, pratiquement, on peut y gagner les peuples et les Etats concernés....Il faut en particulier faire un état précis et exhaustif de la réalité et de la dimension idéologique des fameuses contraintes internationales...et faire ressortir ce que certains appellent les « marges de manoeuvre » et d’action en France et en Europe. Et il faut dégager sur cette base des objectifs politiques crédibles et se donner les moyens matériels, politiques et stratégiques nécessaires...Le PGE pourrait en être une des chevilles ouvrières. » (p.180-181)

Retrouver une crédibilité « implique de dire clairement

 ce qui est possible en l’état de l’Europe et du monde, ici et maintenant,

 ET ce qui nécessite des batailles politiques, ce qui suppose des victoires donc des mobilisations...qu’il faut impulser et conduire dans le temps. » (p.182)

[Remarque : on peut peut-être éclairer ce qui précède de cette appréciation sur la période 1997-2002 :

« nous avons ... eu l’air de soutenir des choix qui contredisaient nos convictions affirmées – exemple : l’ouverture du capital de France-Télécom, la mise en cause du service public, ou les lois de financement de la Sécurité Sociale – au lieu de faire comprendre les raisons qui nous conduisaient à des compromis avec le PS... » (p.45)]
6° CQFD : Le Parti Communiste Français, c’est fini : le cycle ouvert en 1920 est épuisé. Le communisme « n’est pas un projet politique » ce qui signifie qu’il n’éclaire en rien sur les contenus à faire avancer d’un projet alternatif. La force politique à construire doit permettre le rassemblement d’homme et de femmes extrêmement divers (communistes, socialistes, etc.?) sur un projet...

(contre Marx), « la conception léniniste du combat révolutionnaire a prévalu en France ...et les communistes ont constitué un parti distinct....(mais) problème absolument essentiel : le communisme – ou l’ « émancipation humaine » - ne constitue pas en soi un projet politique. C’est un « horizon anthropologique »... » (p.204-205)

(autre dimension du problème) : « dans les conditions où s’est crée en France le Parti communiste, il y avait à la fois une homogénéité du « coeur » de la classe ouvrière...et une hégémonie de l’ « idée communiste ». Ces deux données ont disparu...La force politique à construire doit permettre le rassemblement d’hommes et de femmes extrêmement divers sur un projet et non sur ...une théorie du devenir de l’humanité... »(p.205-206)

« Un Congrès de tours à l’envers : pourquoi pas ? » (mais il faudrait que) « les socialistes se donnent à nouveau l’objectif de mettre réellement en cause les logiques capitalistes » (ce qui ne paraît pas d’actualité). (p.215)

« Il ne faut pas partir de la réponse organisationnelle mais de l’objectif de fond... : jeter les bases à gauche d’une force politique ... capable de créer une dynamique majoritaire...Le cycle politique qui s’est ouvert en 1920 ... est lui aussi épuisé...il nous a légué un patrimoine...qui peut, doit contribuer à féconder la création d’une force politique capable ...de donner un nouvel avenir à l’espérance d’émancipation humaine.. ». (p.216)

PCS énonce trois hypothèses pour la création de la « nouvelle force politique »

– « les partisans de l’émancipation humaine constituent un parti distinct » (mais ce n’est pas un parti communiste) « qui se rassemble avec d’autres dans un « front » ?

– « une fédération ou une confédération ? » (Type FGDS ?)

– « Créer un parti au sein duquel chaque composante trouve sa place spécifique dans un ensemble fondé sur le projet commun ? » (Parti de gauche, modèle Links-Parteï ?) (p.217)

Puis il donne le mode d’emploi du Congrès, pour aller dans ce sens
Il précise : « faire avec d’autres ne peut résulter...de décisions unilatérales...rien ne se fera sans un dialogue avec toutes les forces disponibles, dégageant finalement les choix permettant le rassemblement....Pourquoi le congrès extraordinaire du Parti communiste ne déciderait-il pas d’engager...un processus fondateur ? Ne pourrait-il pas, sur une base très ouverte, proposer les contacts, les discussions, les objectifs et le formes de travail qui permettraient quelques mois plus tard ... d’apporter les réponses aux questions vitales qui nous sont posées : projet, rassemblement, organisation, stratégie ? ...un débat où se forgeraient ...les réponses ...et les liens ...à partir desquels se créerait la force politique nouvelle dont nous avons besoin. » (p.217-218)

« Avec qui ? » (PCS évoque le poids décisif du « retrait de la forte composante socialiste qui en était partie prenante » dans l’échec du rassemblement tenté pour l’élection présidentielle et précise :) « le Parti communiste peut, s’il manifeste très clairement sa capacité à se changer lui-même,prendre une initiative capable de faire bouger radicalement les lignes. Les voix commencent à être nombreuses au sein du PS... ». Il s’agit donc de « créer une force ...ayant vocation à devenir majoritaire à gauche. Une force qui se donnera les moyens, donc les règles communes, permettant de décider ensemble du projet...de son action et de ses candidatures à toutes les élections. » (p.219-220)

Messages

  • Il existe des pays où les programmes de gauche aboutissent réellement : Equateur, Bolivie, Venezuela.

    Ceux qui veulent créer une nouvelle force à gauche peuvent s’en aller. Avec leur nouveau parti, ils ne feront pas mieux que 1 ou 2%.

    La France a besoin d’un parti communiste. Sans parti communiste très fort, pas de démocratie.

    • Equateur , Venezuela, Bolivie dans ces pays le changement se fait sans les parti communistes ou alors ils jouent un role marginal ....La creation d’une nouvelle force politique n’est pas une garantie mais l’existence d’un PC non plus.. faire vivre le communisme ne passe pas par la veneration au nom mais par la pratique. amidu30

  • Il semblerait, que, pire que le renoncement au PCF et au mot "cmmuniste" , ce soit le fond universel transcendant même ce qu’a été et est le PCF mais ayant conduit à la création du PC qui soit mis en cause.

    Le choix semble être de finalement donner raison, après bien des ronds de jambe , à la SFIO d’origine. Du moins sur ce qui est rapporté là.

    Ce qui est rapporté là semble être un réformisme plat, des idéaux priés de se plier au rythme cardiaque des élections, un nouveau coupe-gorge, recommencer l’histoire, la même histoire.

    Seulement, pour l’instant du moins, et tant que la classe ouvrière ne reprendra pas des forces, créant des espaces pour tous, y compris ce moment de passage de la prise de conscience qu’est le réformisme, le moteur de ce qui fait le réformisme, la social-démocratie, est mort.

    Les partis et mouvements qui se construisent sur l’espérance de nouveaux compromis capital-travail permettant d’avancer et de rendre plus agréable la situation des classes populaires, se heurtent au fait que la phase actuelle de l’offensive bourgeoise qui veut récupérer tout et n’est pas prête à la moindre concession ne leur laisse pas les espaces nécessaires à leur stabilisation à un haut niveau de forces.
    Ces partis, mouvements et personnalités se trompent sur les tâches de l’heure, ils se trompent même sur un objectif de transition réformiste.

    Ce n’est pas d’alliances d’abord pour aboutir à obtenir des élus, c’est d’abord reconstituer les espaces nécessaires , et aider le mouvement social à prendre force.

    Rien n’est plus important que cela, rien n’est plus important que de donner perspectives socialistes qui aident ce mouvement social à contraindre au recul la bourgeoisie (la dimension politique de la propagande pour le pouvoir des travailleurs et la suppression du capitalisme donnent des munitions supplémentaires au mouvement social).

    La course vers la droite proposée là est donc sans issue et suicidaire, ce qui n’est pas grave en soi pour ses protagonistes dont on se fout copieusement, mais est grave pour la situation faite aux travailleurs et aux couches populaires.

    Sauf à aller vers un parti démocrate à l’américaine, le déplacement vers la droite est sans issue pour des réformistes.

    Copas

  • je viens de finir de lire le bouquin . c’est une plaidoirie pour la disparition du pcf et en meme temps une critique du marxisme . après avoir lu ce torchon j’en viens a regretter d’avoir voté mgb . de toutes manières il existera en france un pc ; les bases pour sa renaissance commencent a etre structurées ; je rencontre souvent des camarades qui comme moi ont quitté le pcf ; nous avons décidé de contribuer a la renaissance d’un pc digne de ce nom . nous n’avons plus rien a attendre du pcf . les bases de sa liquidation sont jetées . sam 82

    • Je crains que vous ayez raison Sam et Carratala. Il y a un moment que je la sens venir cette liquidation du PCF et que j’en parle comme d’autres. Tant de mollesse de la plupart des dirigeants du PC me consterne et me déprime.

      Quand on écoute parler les gens qui se plaignent et critiquent le système en place, ils disent clairement bien sûr qu’ils aimeraient voir un large rassemblement des partis de "gauche" se constituer pour arrêter la machine infernale, (question de stratégie du rapport de force qui attirerait les citoyens autour de lui)

      mais ils expriment aussi clairement ou implicitement (quand ils disent d’un air désabusé "gauche ou droite au gouvernement c’est pareil") qu’ils ne veulent pas d’une "gauche" électoraliste au gouvernement qui se contenterait de ses sièges et ne remettrait pas clairement en question le système capitaliste et sa logique d’accumulation des profits financiers au détriment d’une gestion équitable des richesses créées, au bénéfice des classes populaires sur le plan social et culturel et dans tous les domaines de la vie quotidienne en priorité.

      (salaires, sécurité d’emplois-formation professionnelle, logement à prix accessibles, santé-hopitaux-sécurité sociale, éducation nationale, débouchés des diplomes universitaires, perspectives concrètes d’avenir professionnel pour la jeunesse, éradication de la précarité, etc, ect).

      Autant de plaies sociétales ouvertes, de désespèrances et de souffrances sociales et individuelles insupportables, face auxquelles, un PCF conscient de son rôle de rassembleur révolutionnaire face au capitalisme cynique et implacable, se doit de proposer des mesures précises concrètes, immédiates, prioritaires et des propositions à plus long terme comme perspective d’avenir.

      Comment ne pas voir l’indispensable utilité de ses fondamentaux communistes, plus d’actualité que jamais peut-être, au regard du niveau d’exploitation d’une violence extrême, mondialisée, perverse et raffinée qui nous est imposée.

      Le prolétariat et les couches populaires les plus éprouvées nous dictent la voie, même si c’est "une Voie étroite" comme nous l’explique si bien David Blumental. Alors :

      Au diable les égos de certains et les attitudes carriéristes au Parlement ou au Parti.

      Sachons en priorité mais sans confusion défaitiste ni précipitation irréfléchie, dépasser et utiliser les contradictions de cette période charnière au PC et à l’extérieur, pour une refondation fructueuse, débouchant sur un projet clair et précis et une réflexion créative sur le plan de l’idéologie et des luttes afin de préserver ce capital combatif de dynamisme populaire qui anime le PCF, et de dégager une stratégie ouverte sereine et efficace, qui garde ses fondamentaux réactualisés, au coeur de sa stratégie.

      C’est la condition indispensable à un rassemblement clairement déterminé à défendre les besoins sociaux urgents et à venir dans tous les domaines et capable de porter une stratégie de dépassement du capitalisme.

      Tout sabordage de ce "coeur communiste" de la stratégie donnerait force au réformisme de compromission consensuel et électoraliste et donc au capitalisme, et aboutirait à l’affaiblissement voire à l’impuissance des luttes populaires pour leur émancipation.

      Ce n’est pas ce que nous voulons enfin j’espère.

      Fraternellement à tous

      Maguy

    • De GH 75
      Je ne sais que dire devant toutes ces analyses certes lucide d’une évolution prévisible parce qu’engagée depuis des années.

      Pourtant, pourquoi, quand dans les années 97-2000, les militants des entreprises parce qu’ils privilégiaient l’actions de terrain aux mandats électifs et aux maroquins ont été marginalisés par ceux-là même qui font assaut de clairvoyance aujourd’hui, ces même qui ont mêlé leur vote pour liquider les organisations d’entreprise et exclure de toutes responsabilités, voire du parti, (comme cela a été le cas par exemple à Paris) les militants qui en étaient issue ?

      Pourquoi les Marchand, Gerin, Gremetz et autres, si prompt aujourd’hui à dénoncer les dérives les ont-ils accompagnés jusqu’à la claque de 2007 ?

      Pourquoi nous ont-ils combattus quand nous dénoncions les orientations portés par la mouvance de Hue, que ni Buffet ni eux même n’osaient alors publiquement affronter ?

      C’est ainsi qu’on a vu grandir dans l’ectoplasme de feu le parti révolutionnaire des gens plus prompts à manger des petits fours ou rester au chaud dans les séminaires forums ou autres qu’à aller coller des affiches ou distribuer des tracts, ayant perdu tout liens avec les cages d’escaliers et les portes des entreprises, expliquer que les critères du marché n’était pas à diaboliser tel le premier social démocrate qu’ils étaient pour les plus anciens devenus, et pour les plus jeunes en en étant maintenant l’incarnation.

      Le monde du travail et de la création a besoin d’un parti anticapitaliste et parce que cela révolutionnaire, pour s’en sortir et pas des effets de tribunes tout azimut du type de l’ensemble des propositions qui ont fait long feu à la fête de l’Humanité

  • A mon avis je pense que une grande partie du PCF va se social démocratiser un peu plus, parti social démocrate qu’il était déja, une autre parti va se sectériser encore plus, ou rejoindre LO ou la LCR.
    la gauche est morte , le PS est mort (le seul projet qu’ils ont pour la plupart c’est d"étre encore plus à droite) , le PCF aussi les écolo aussi, la lcr ou Lo vont se concurrencer sur un créneau pseudo révolutionnaire, un parti du salariat , que le PCF occuper à une époque.
    Rien d’entousiasment ! camarades.
    il n’y a plus de parti révolutionnaire depuis pas mal de temps, il y a peut étre un créneau....
    mais qui veut l’occuper, faut-il que les masses le veuillent , et non pas seulement une minorité auto proclamer coupé du réel ?
    Autres question savons nous vraiment ce qu’est le communisme et le marxisme ....j’en doute
    Tout est à refaire de fond en comble aussi bien sur le plan théorique , que pratique
    Robert

    • Faisant partie de ceux précités, qui ont été pousés vers la sortie par des pratiques boutiquières qui me devenaient intolérables, au point que j’ai préféré "me mettre en dehors", tout seul, au bout de 40 ans tout de même, pour ne pas aggraver la situation, j’aurais mauvaise grâce de donner des leçons aux camarades sincères qui ont eu le courage ou la chance de continuer le combat de l’intérieur.

      Je dis "continuer le combat de l’intérieur", car il serait déraisonnable de croire que tous ceux qui sont "sortis" du Parti ont baissé les bras, ont cessé de suivre les situations de près, ou ont cessé de se battre aux côtés de leurs anciens camarades, surtout au plan local.

      Alors la VRAIE question est, à mon avis, non pas de théoriser sur une mort hypothétique de celui-ci, ou de ce qu’il en reste, mais plutôt de se demander : Que doit être le PCF en réalité et qui est-il vraiment ?

      Et la VRAIE réponse, à mon avis, ne peut être que celle-ci : Le PCF ne peut être, pour exister, que l’expression et l’outil des prolétaires et des exploités. Pour changer FONDAMENTALEMENT la société. En aucun cas il n’est, et ne peux être, une structure à l’usage de ses dirigeants ou de ses militants.

      Je me souviens d’un maire communiste à qui j’avais adressé mes félicitations pour sa réélection en soulignant l’importance que ça recouvrait pour les Communistes de la Commune. Et qui me répondis, avec juste raison, qu’il n’était pas le Maire seulement des Communistes, mais aussi de tous les habitants du village.
      Il faut croire qu’il y avait du vrai car il est réélu depuis 25 ans régulièrement sans problèmes.

      Pour mon compte, le Parti ne peut en aucun cas vivre uniquement pour lui-même. Quelque gratifiant que puissent être la satisfaction du devoir accompli.

      Des dirigeants qui ne veulent pas savoir qu’il y a actuellement plus de Communistes HORS du Parti que DANS le Parti ne peuvent pas trouver de solution au problème. Tout simplement parce qu’ils sont eux-même tout ou partie de ce problème.

      Et par "Communistes", je ne parle pas des électeurs, ni même des (rares) exclus,mais de tous ces Camarades qui ont été poussés vers la sortie, car posant les vrais problèmes en interne. Ce qui posait en même temps une mise en cause de la légitimité des dirigeants locaux ou nationaux, ou de leurs stratégies opportunistes.

      Je dirais, que contrairement à l’exemple municipal ci-dessus, c’est parce qu’ils ne considèrent être les dirigeants que de ceux qui, dans le Parti, les approuvent.

      Pour le reste, c’est-à-dire pour la dynamique du déclin, il suffit de se poser la question en terme de "marketing". Lequel est finalement de la "politique" à l’usage d’une entreprise.

      Ca fait plus de 20 ans qu’on abandonne progressivement les référents à la "Révolution", au "Marxisme", au "changement fondamental de société", et même à "la dictature du Prolétariat" ; pour ne pas effrayer paraît-il. Ca fait plus d’une décennie qu’on se flagelle sur l’URSS, les Pays de l’Est, le "Stalinisme", au lieu de parler aux gens de tout ce que les Communistes de ce pays, avec leur Parti en tête, ont fait pour les opprimés de tous les Pays et de la France en particulier... Et de tout ce qu’ils pourraient faire. Pas en terme de "gestion de la crise", mais en terme de "destructions" des facteurs de crise.

      Et on voit que chaque fois on perd un peu plus dans l’opinion. Bien sûr il y a la déculturation politique, le rôle des médias etc... Mais c’est un peu trop facile de tout expliquer par ça.

      Donc il faudrait enfin que les dirigeants se posent la vraie question du CONTENU, des FINALITES, et des METHODES au lieu de continuer à se masturber sur la couleur de l’étiquette, la forme du flacon, et sur le nom ou la qualité des revendeurs et de leurs marges.

      Et qu’ils le fassent AVEC tous les militants... Et même avec les autres Communistes, ceux d’en-dehors. En agissant en sorte pour qu’ils trouvent des raisons de revenir.

      C’est ce que Lucien SEVE appellait : "Commencer par les Fins".

      Mais on ne peut pas dire que les differentes directions du PCF depuis 10 ans aient cherché à en faire le livre de chevet des militants. Ni que leurs différents "programmes", si on peut appeller ça ainsi, aient été des monuments de pensée révolutionnaire ou d’ouverture.

      Un dernier point, qui me semble crucial : Il serait étonnant que le Parti perde encore quoi que ce soit, du moins au niveau parlementaire et électoral. Tel qu’il est il est plus utile comme caution à une démocratie de carton en donnant une image de pluralisme. Comme d’ailleurs les autres partis d’extrème gauche. Tant qu’ils resteront divisés à se regarder le nombril.

      La Droite fera en sorte de les conserver tel qu’ils sont. Pas dangereux et occupant un espace qui risquerait d’être pris par des gens qui poseraient de vrais problèmes.

      D’ailleurs, n’est ce pas ce qui s’est passé pour l’Huma ? Quand Lagardère a repris 30% du Capital pour empêcher qu’elle ne mette la clé sous la porte.

      Ou d’autres quotidiens régionaux qui vivent sous perfusion de Quotas de Publicité nationale et d’Annonces légales.

      Vous croyez pas que c’est par sympathique bienveillance amicale , tout de même ?

      Fraternellement,

      G.L.

  • la France a besoin d’un PCF. mais sans nicolas marchand ! ce n’est ni avec la mauvaise foi, ni avec les raccourcis, ni la stratégie de la peur que l’on y arrivera. dehors les stals !

    • reste poli : l’insulte stal est l’invective lancée par ceux qui n’ont plus d’arguments, elle est à bannir définitivement de toute conversation !

      Un camarade (même s’il n’est pas seul) s’exprime et on a le devoir de le respecter.

      Que Nicolas Marchand aie décortiqué le bouquin me semble positif d’autant que cette bible officielle est déjà commandée en nombre par ma fédé, et le dit Cohen-Séat invité dès mardi à faire passer sa prose par nos cervelles provinciales.

      Alors respect pour celui qui lit ne s’y retrouve pas et dénonce.

      Salut fraternel.

      Le Renard Rouge

  • Analyser un bouquin, dire honnêtement ses désaccords c’est une chose. La chirurgie sélective et de mauvaise fois c’est autre chose. Le livre de Cohen-Seat mérite mieux que les pauvres coups de scalpels de N. Marchand, le "je suis partout" de l’orthodoxie stalinienne.

    A lire pour tous ceux qui veulent reprendre le combat.

  • Tout d’abord, particulièrement sur un site qui fait de l’information libre et indépendante son crédo, je pense juste de donner aux internautes les références où puiser les moyens de se faire leur opinion eux-même.

    Voilà donc l’objet du "délit" : Communisme, l’avenir d’une espérance - Calman-Lévy (www.calman-levy.fr) Ce peut être utile pour tous ceux qui ne veulent pas se contenter de citations tronquées, sorties de leur contexte.

    En ce qui concerne ce qu’écrit Patrice Cohen-Seat, j’aime sa posture. Non pas un donneur de leçon, mais quelqu’un qui s’interroge personnellement sur les raisons de notre échec à transformer notre pays et le monde, qui s’essaye à ouvrir des pistes à partir de son expérience et sans tabous. Et qui se sert de l’écriture remettre en cause ses certitudes, pour penser.

    C’est sérieux comme les problèmes posés à tous les révolutionnaires de France et sur la planète qui souhaitent un projet à la hauteur des possibilités et des promesses de notre époque malmenée par une logique capitaliste mondialisée inhumaine et destructrice. Et qui pourrait croire qu’une remontée de l’influence électorale du Parti communiste à 5% ou même 10 en France suffirait à notre ambition ?

    Pas besoin d’être d’accord avec tout ce que dit Patrice Cohen-Seat pour être stimulé par sa réflexion et s’en servir pour penser soi-même. J’ai été personnellement très intéressé par plusieurs de ses développements par exemple la contradiction à dépasser entre liberté et égalité, question d’actualité s’il en est avec le "libertarisme" de Nicolas Sarkozy. Cela peut être utile aussi pour riposter intelligement.

    En ce moment où la discussion est ouverte ne ferions nous pas mieux de confronter nos arguments, nos pensées, plutôt que d’instruire des procès en sorcellerie qui ne peuvent que scotcher au mur ceux qui veulent comprendre, décider et agir.

    Pourquoi, puisque ce livre fait débat, ne pas proposer à son auteur, un chat avec les habitués de Bellaciao ? Au-delà de ce livre, notre rapport aux pensées me semble essentiel. Pas de révolution sans mouvement populaire, nous le savons, mais sans, aussi, d’articulations à la pensée sur le monde. La citation de Castoriadis, que j’ai découverte dans le livre de Patrice Cohen-Seat, excusez mon inculture, ne cesse de me faire réfléchir : "Ma liberté commence là où commence la liberté de l’autre" plut^t que "Ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui". Autre invitation à réfléchir, le magnifique texte d’Edouard Glissant et de Patrick Chamoiseau sur l’identité : www.humanite.fr/2007-09-04_Tribune-libre_Les-murs -

    Amicalement et que le débat continue

    Laurent