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La direction du Parti Socialiste : ni social-démocrate, ni réformiste...

Publie le dimanche 21 août 2005 par Open-Publishing
18 commentaires

Il y a un petit problème de confusion dans les termes.

Ainsi les bilans des partis socialistes, socio-démocrates ou travaillistes sont controversés et divers...

Certains ont tout à la fois été du côté de très grands crimes (pour le PS français : Soutiens à la boucherie de 14-18, pleins pouvoirs à Pétain, continuations et emballements des guerres coloniales, Indochine et Algérie, etc.) et participants de réformes ayant amélioré le sort concret des salariés et d’autres couches populaires...

Oublier un aspect et ne se concentrer que sur l’autre est evidemment réducteur.

Et penser que puisque les crimes du stalinisme ont été grand, la social-démocratie n’en aurait pas commis ou que ceux-ci seraient négligables n’est peut-être pas très futé. Du moins c’est avoir des amnésies hémiplegiques.

Ne pas reconnaître ce qui ne va pas, ce qui a été inadmissible dans l’histoire d’un parti c’est prendre l’assurance de recommencer sans cesse les mêmes conneries.

Sur le dernier épisode, le TCE, les majoritaires au PS ont choisi d’être ni sociaux ni démocrates en soutenant cette proposition de régression constitutionelle (sans rentrer dans les détails, ce texte est en recul sur la plupart des constitutions des grands états démocratiques qui étaient déjà en deça des éxigences de beaucoup en matière d’évolution de grands principes de fonctionements des sociétés...).

Les insultes réitérées, les propos délirants de la direction du PS avant et après, ont accentué dans la population le fait que non seulement le PS n’était pas du bon côté mais que ceux qui le dirigent actuellement représentaient une menace pour la plupart des gens , au même titre que la droite...

Cette attitude,rajoutée à des désirs de vengeance du Ouisme de droite ou de gauche, cache effectivement le fond : L’appui à une logique anti-democratique, anti-sociale, et anti-reformiste....

Et le problème est bien là : La direction du PS n’est plus ni reformiste, ni sociale ni démocrate....

Les discours de Rocard d’ailleurs paraissent singulierement suréalistes en essayant de faire croire que la question du TCE marquait une autre étape entre reformistes et révolutionnaires...

C’était evidemment délirant.

Au delà du texte qui fait démarrer ici cette file, il ne faudrait pas inverser les choses :

La social-démocratie, le reformisme est effectivement dans le non de gauche, à côté des communistes et de la gauche révolutionnaire, c’est comme ça, une constatation...

Par contre, la mécanique argumentaire, le fond soutenu, montre que la direction du PS était à droite sur cette affaire...

Si le débat, et la polémique se réallume c’est bien parceque la logique qui a fait le TCE est toujours à l’oeuvre et que la droite applique d’une façon forcenée les principes à l’oeuvre en Europe depuis une vingtaine d’années...

Nous sommes donc toujours dans le même débat et la même bataille...
Une bataille qui se déroule sur une multitude de terrains : des Polonais en grêve de la faim en France, n’ayant pas touché leurs salaires polonais pour un travail en France, des ordonances de Villepin, des délires sécuritaires Sarkosiens ou Blairistes , des applications par traités de morceaux de TCE qui continuent de precipiter dans le mur l’UE, la politique de la BCE hors contrôle démocratique, etc.

Il semblerait que le discours des dirigeants majoritaires actuels du PS soit sans signification et très peu crédible pour l’essentiel de la majorité sociale de ce pays.

Les propos sont superficiels, perçus également pour ce qu’ils sont : démagogiques... et sans fond.

Par contre , les seuls actes perçus c’est leurs désirs de vengeance contre ceux qui se sont avérés être defendeurs des droits sociaux et de la démocratie en Europe. Le désir d’appliquer le centralisme démocratique avec brutalité montre le dégré de régression atteint.

Il semblerait que le non de gauche doive assumer ses responsabiltés , y compris electorales dans les années à venir.

Par contre les propos surprenants de notre ami :
.../...allez voir nos amis qui pendant 40 ans ont été de l’autre côté du rideau de fer, parlez de 1956 aux Hongrois, parlez de 1968 aux tchèques et aux Slovaques. parlez leur de cette gauche "radicale", de l’extrême gauche nostalgique de cet ancien régime représentée aujourd’hui par la lcr et lo.../...

Montrent qu’il ne connaît rien de l’histoire des positions des uns et des autres. On peut penser ce qu’on veut de la LCR et de LO mais ils ont été du côté des conseils ouvriers hongrois de 56 et du côté des esperances du soulevement démocratique tcheque.

Comme d’ailleurs ces courants ont dénoncé les guerres coloniales, avec tortures et assassinats, ayant fait + de morts que n’en a subit la France sous le nazisme , menées par des gouvernements où la SFIO a été participante...

Je sais que la mode est à l’amnésie mais là c’est un peu beaucoup... On peut reprocherdes choses à ces deux petits courants mais pas celles-là apparemment.

L’expression de notre ami :
car ces méthodes me font vraiment penser aux interrogatoire de l’aveu de costa-gavras.

Est une formidable exagération. Car ce sont bien concretement aux nonistes qu’on essaye de faire des proces en sorcellerie dans le PS.

Et la LCR, avec le PC, ainsi que bien d’autres socialistes en France se trouvent bien avec les populations européennes dans l’histoire du TCE, des éléments déjà en application de cette politique et de ceux qu’ils vont l’être.

Et ceux qui n’ont jamais cessé de faire croire que les nouveaux pays entrants se sentaient trahis par les Français sont evidemment apparemment dans l’erreur et font montre de la sempiternelle comédie qui consiste à essayer de faire croire à chaque population qu’elle est isolée et toute seule à protester contre ce que toutes les populations subissent. Ils sont intoxiqués par leurs propres propagandes...

Où en sont les referendums polonais, tcheques ? hein ?

Il semblerait que les partis de gauche français se réclamant du communisme étaient bien du côté des peuples polonais et tcheques dans l’affaire du TCE...

Messages

  • Je suis celui qui a écrit les phrases precedentes.

    Elles ont été prononcées dans le feu du débat : je ne suis ni un journaliste, ni un militant politique encarté, encore moins un responsable de quoi que ce soit.

    Et je revendique le droit à l’erreur, étant compris que cette dernière est un tatonement vers une certaine forme de vérité.

    Par contre, dans l’âpre débat de mémoire sur les malfaçons et bienfaits relatifs des uns et des autres dans l’histoire de ce pays j’ai été surpris de me rendre compte que les bilans de la social-démocratie française étaient + mauvais que ceux du PC français. Est-ce parceque les premiers ont été plus souvent au gouvernement ?

    Va savoir...

    Par contre, c’est bien entendu l’affirmation scandaleuse d’un forumeur qui m’a fait sursauté : L’affirmation que LO et la LCR pouvaient être comprises par les peuples des pays de l’Est comme favorables à un régime dictatorial comme celui qu’ils ont subi du temps du joug nomenclaturiste.
    Et que cette seule affirmation devait conduire à ce que ces organisations soient discréditées....et surtout qu’elles se taisent (très drole quand on songe que "socialiste" est beaucoup plus discrédité que "trotskyste" dans les pays de l’Est....).

    Rien n’indiquait celà....
    Les "trotskystes" malgrès certaines momifications de leurs orientations, et certains pêchés originels, se sont pratiquement trouvés toujours du bon côté des batailles liberatrices de la deuxieme moitié du XXeme siecle. Des fois avec exces...

    Et il est réconfortant de les trouver à nos côtés.

    Bien sûr qu’ils doivent accomplir des évolutions de fond dans les grandes batailles qui se profilent, d’abord pour évacuer ce qu’il y a de religieux dans une filiation historique, ensuite pour s’ouvrir à d’autres cultures politiques (en celà le Wikisme est une forme de cooperativisme ou de communisme appliqué concret sans la charge affective de la couleur des mots) , ensuite pour nous convaincre que leurs orientations n’amenent pas à pire que le capitalisme.

    Les regroupements à venir que je souhaite (PC-LCR par exemple, non comme hégémonie d’un futur bloc, mais comme mise en commun de forces complementaires utiles à un regroupement plus vaste) ne se feront pas par amnésie historique, mais justement par dépassement des faux débats, et surtout par extension de la charge démocratique des débats à l’oeuvre autour du TCE.

    Car c’est celà le fond souhaité : la démocratie économique.

    Copas.

  • Il est naïf de croire que l’économie est une entité auto-suffisante et incontrôlable. Et que par conséquent les lois de l’économie étant ce qu’elles sont, il est inutile de nager à contre-courant. Il ne reste donc plus qu’à se conformer.

    Pour ceux qui sont moins crétins et savent que l’économie est avant tout un consensus, il apparait comme indéniablement utile de la maîtriser. La placer comme première réalité ouvre surtout la porte à la guerre économique en guise de politique.

    La démocratie économique apparait logiquement comme une solution pour se réapproprier la politique, comme dans les autres domaines.

    Farfadet

    • heuuu , démocratie économique...

      Ce que je voulais exprimer ainsi était la recherche de la démocratie dans le monde économique.

      Pour moi l’économie n’est effectivement pas un rapport, du papier ou une thèse de fac, un coin de tract, c’est d’abord le costume de citoyen, participant à un systeme + ou - démocratique que je laisse au vestiaire quand je rentre dans mon entreprise...

      L’endroit, principal pourvoyeur de richesses et de pouvoirs dans ce bas monde, n’est pas régi par les règles de la démocratie. Ceci étant, un danger terrible arrive en retour et en permanence sur les espaces de la démocratie politique (la démocratie politique est constemment instable à cause de cette faiblesse)...

      Voilà, démocratie economique, en complement à démocratie politique (comme l’échelon communal peut être complementaire des autres échelons démocratiques)...

    • Je me doutais que mes propos pourraient être mal interprétés. J’aimerais pouvoir répondre, mais je dois dire que j’ai du mal à cerner une divergence dans nos propos. Je ne visais personne en particulier. Je parlais du fer de lance du néolibéralisme.

      Et notre conclusion reste la même : mieux vaut un contrôle démocratique sur l’économie que de la laisser aux mains de quelques uns - qui affirment d’ailleurs volontier qu’elle obéit fatalement à des lois naturelles et mécaniques pour justifier leur pensée unique.

      Farfadet

  • Il ne faut pas se polariser sur les trahisons des directions socialistes comme 1940, 1956(Suez, guerre d’Algérie) sans les oublier. Les responsables socialistes d’après 45 avaient fait la Résistance, ceux des années 70 et 80 avaient lutté contre les guerres coloniales, y compris Rocard ...
    Les changements sont possibles . Et si 1% (un pour cent) des citoyens électeurs du non de gauche qui sont deux fois plus nombreux que ceux du oui de gauche décidaient de renforcer la gauche du PS, ceci transformerait la donne à gauche rapidement...
    Morico

    • ... il y a eu DES socialistes résistant, bien évidemment.
      Mais le seul parti à résister en tant que tel, en tant que parti, c’était le PCF.

    • Y’en a marre de cet argument fallacieux qui prétend qu’il est possible de changer le PS (Ou un autre parti, d’ailleurs) de l’intérieur.

      Cela ne marche pas, car tous les partis fonctionnent comme une Eglise, c’est à dire qu’ils ignorent les règles démocratiques.

      Seule la lutte des classes peut faire bouger les choses.
      Lutte des classes abandonnée par le PCF, mais hautement et uniquement entretenue par le patronat et ses valets.

    • Il vaudrait mieux éviter les amalgames et les comparaisons démesurées . D’ailleurs, l’absence totale de démocratie dans la totalité des partis de la totalité du monde ainsi qu’un parallèle aussi global avec l’Eglise risque d’être particulièrement difficile à démontrer, voire carrément impossible et indésirable. De plus je doute que la lutte des classes ait été mise au tapis.

      Il est bête d’invalider ses idées pour si peu, même si cela arrive à tout le monde de s’emporter, y compris moi-même sur ce site. Mais une idée est d’autant plus acceptée qu’elle n’échauffe pas inutilement les esprits.

      Ceci dit, il y a toujours un fond de vérité, et si la lutte des classes n’est pas la seule source de démocratie, elle n’en est pas moins fondamentale, y compris au sein des partis pour éviter les dérives.

      Farfadet

    • Le T.C.E. Giscard a montré à ceux qui ont lu au moins les passages essentiels le caractère profondément réactionnaire de la majorité européenne droite-directions des PS. Le refus des peuples informés a été cinglant, le peuple espagnol n’ayant pas été informé.

      Que ça fasse plaisir ou pas, le terme "communisme" est assimilé pour la majorité du peuple à dictature (néo)-stalinienne .

      La caractérisation par Marx du parti ouvrier démocratique réunissant toutes les tendances du monde du travail a été oubliée par beaucoup.

      La confusion des partis de gauche avec une Eglise de moeurs féodales dont les dirigeants futurs sont adoubés par les dirigeants en place , qui a certes pu inspirer l’ancien séminariste Staline selon la formule jésuite de la discipline de fer "perinde ac cadaver", est très développée dans la presse bourgeoise.

      La règle démocratique s’applique lorsque le citoyen rentre au PS, qui est organisé selon le principe de la représentation proportionnelle à tous les niveaux et au dessus de 5%, règle qui a été imposée à Mitterrand par le CERES en 1971 à Epinay , et qui a contribué à permettre au PS de passer de 5% des voix en 1969 à 35% aux législatives de 81.

      La lutte des classes est multiple, y compris A L’INTERIEUR DES PARTIS, de gauche principalement. Vouloir laisser la direction des principaux partis de gauche aux partisans du oui qui n’ont rassemblé qu’un tiers des voix de gauche est une position de classe qui fait plaisir à la grande majorité des éditorialistes des media.

      Comme l’avait fait remarquer un marxiste, les opportunismes de gauche et de droite peuvent se rejoindre.

  • D’un point de vue historique, il y a des généralisations qui sont opérées ici.

    En 14-18, Jaurès était opposé à la guerre. C’est après son assassinat que les socialistes (ou du moins une partie des socialistes) a décidé de soutenir l’entrée en guerre.

    En 39, la majorité des députés SFIO ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, et Laval (ancien socialiste) est entré dans le "gouvernement" pétainiste. Tout comme Mussolini avait été socialiste en Italie...

    Cependant il y a des gens qui refusèrent de voter les pleins pouvoirs, Blum en fait parti, ne l’oublions pas.

    Il est faut de dire comme tel que le PC fut le seul parti résistant. Il fut ouvertement résistant suite à la rupture du pacte germano-soviétique (en 42 selon mes souvenirs), avant seuls quelques militants communistes isolés s’étaient faits résistants avec des socialistes et des gaullistes...

    Ensuite il y a eut des propos insultants de la part de la direction du PS sur les nonistes pendant la campagne référendaire, mais peut-on dire pour autant que c’était "une position de droite". Ce soutien socialiste au TCE était certainement une énorme erreur au vue de l’Histoire.

    Une erreur de plus qui a cependant été faite pour une "europe plus sociale" (du moins selon les tenants du oui socialiste). Maintenant que le non l’a emporté, on peut toujours considérer le oui comme une connerie, mais "l’erreur est humaine"... Alors autant que le PS reparte, démocratiquement.

    Car il y a toujours des partis qui fonctionnent démocratiquement... C’est certain que ce n’est pas LO. Mais il y a un congrès au PS pendant l’automne, parait-il... On peut toujours espérer un changement positif pour la gauche.

    Le vrai problème du PS c’est de ne pas vouloir se détacher de l’héritage de Miterrand. Après tout le PS a été fondé dans les années 70 par Miterrand, c’était SA machine électorale. Après avoir été membre d’un parti centre-droit, après avoir fait une manif de soutien à la colonisation mussolinienne de l’Ethiopie en 1936, Mitterand a fondé le PS pour disposer d’un outil électoral efficace : capable d’organiser des campagnes et de pomper des voies au PC.

    Alors y aura t-il un changement au cours de l’automne ?
    Si la direction actuelle venait à être ré-élue, on peut en douter.
    Si le NPS passe, on peut l’espérer, Montebourg déclarait récemment que certains aspects des mandats de Mitterand l’avait déçu...
    En dehors du NPS, il n’y a plus grand monde pour prendre la relève.

    • Non, les communistes savaient, bien avant 42, ce qu’était résister contre le fascisme.

    • le vieux mensonge des communistes résistants après 42 perdure !!
      merci pour celle et ceux qui sont tombés avant cette date, je salue leurs mémoires souillées

      ceci pour contrebalancer la trahison historique des Partis Socialistes ?

      et l’appel de Jacques Duclos dès 1940 lancé au nom du PCF ???

    • Les uns et les autres ont raison d’une certaine façon :

      Une grande partie du PS s’est soumise au Pétainisme pendant que d’autres ont eu tout de suite un esprit de résistance...Mais il est exact que les élus socialistes, pour l’essentiel, ont eu des actes formidablement honteux et discréditants.

      Dans le PC, une partie semble avoir nagé en eau trouble avec contacts avec l’occupant au tout début pendant que d’autres continuaient le combat comme ils n’avaient jamais cessé de le faire dans la suite de la guerre d’Espagne...Rapidement le marteau pilon impitoyable du nazisme s’est chargé d’égaliser les comportements.

      La situation n’était pas belle à l’époque, les gens désorientés et isolés par une situation bouleversée.

      ....et je continue de faire un distingo entre la base (au sens large, les structures de base) et les niveaux + élevés où on trouve des comportements + ératiques, voir des décisions montrant un certain manque de principes élémentaires.

      Mais ça c’est le passé "historique"...

      ....maintenant on a la question du présent, de l’avenir et du passé "vivant"....

      Que la majorité du PS, comme la majorité des Verts d’ailleurs, ait fait une connerie de grande taille, nul doute ...

      Sont-ils amendables ?

      Je n’en suis pas bien sûr car on s’apperçoit de comportements de la direction du PS montrant qu’ils n’ont pas évolué sur la question fondamentale de ce traité injuste ,

      ...........TRAITE DONT UNE GRANDE PARTIE DES PRINCIPES EST A L’OEUVRE DEPUIS 20 ANS ET POUR LEQUEL IL SEMBLERAIT QU’ON VEUILLE NOUS FAIRE AVALER LE RESTE, A LA DECOUPE......

      L’orientation de certains va très loin dans le PS et est extreme en faveur de cette regression anti-democratique....
      Si Rocard enerve c’est pour plusieurs raisons :

      1) Son désir de saborder le PS par une scission plutôt que ce parti rejoigne le camp de la reforme et de la révolution (le camp du Non de gauche)...

      2) Des propos qui annoncent clairement que, même si l’orientation pro-TCE est majoritaire, il voudra des têtes (ce qui cadre d’ailleurs avec des comportements de certains dans le PS appelant à sanctionner les nonistes, à calomnier des associations comme ATTAC,...) et appelera à la séparation du bon grain de l’ivraie.... Ce qui signifie clairement saborder toutes chances électorales de battre la droite (du moins avec une gauche menée par cette direction là du PS), sauf énormes erreurs de la droite (c’est possible)...

      Il est évident qu’un grand nombre de personnes de l’electorat socialiste, comme beaucoup de salariés, se sont laissés embarquer en votant pour le OUI :

      * Par confiance envers la direction du PS et des Verts
      * Par peur d’être assimilés au FN et fou du Puits.
      * Par le formidable matraquage de médias unipolaires de concession d’état (radios et télés)

      et ils ont été abusés dans cette affaire.

      Ces gens sont bienvenus dans une coalition autour du non de gauche et ils doivent être gagnés à celle-ci...
      C’est très important de continuer la bataille du TCE pour des tas de raisons dont la première principale comme je le rappelais c’est qu’une grande partie des principes de ce traité est toujours à l’oeuvre malgrés le vote démocratique européen et qu’il semblerait que les pourvoyeurs de cette logique anti-sociale et anti-democratique comptent toujours nous en faire avaler le reste ...

      La ligne politique des prochaines années pour la gauche est donc toute tracée ...

      La seule question d’importance c’est de savoir si le PS fera partie ou pas de la bataille. On aura réponse au congrès de ce parti.

      et j’avoue honnêtement ne pas savoir ce que je préfere, une direction fabiusienne et melanchesque OU le maintien du quarteron de rigolos qui dirige le PS, car j’ai un mal fou à penser qu’on puisse avoir une politique sociale et une offensive pour + de démocratie en Europe avec Fabius.

      Surtout je pense que le risque serait de nous faire dériver à nouveau vers une gauche de petite cuisine, de postures, qui nous éloigne du fond et des batailles necessaires à gagner.

      La meilleure façon d’aider le PS à s’amender serait à mon sens de renforcer ceux qui ne sont pas dans le PS....Et donc pousser à l’unité de ce qui peut l’être à l’exterieur (alternatifs, PC, LCR, etc) .
      Renforcer tous ceux , beaucoup plus nombreux que les "encartés" qui desesperent de voir se créer un pôle de gauche où on sente bien et non berné et manipulé, un pôle apte à gagner les batailles.

      Et c’est possible...

      Copas

  • Historiquement, ce n’est pas un mythe de dire que le PC a appelé à la réistance uniquement à partir de 1942... Mais je n’ai pas non plus dit qu’aucun communiste n’était résistant avant cette date ! Ce serait faux.

    Maintenant je suis presque entièrement d’accord avec le dernier post de Copas, sauf qu’il me semble que deux éléments sont oubliés :

    =>le choix dans la direction du PS n’est pas la reconduction de la direction actuelle OU Fabius et Mélenchon... Le NPS représente une alternative sérieuse, plus à gauche avec Montebourg, Filoche, Peillon même si certains la trouveront trop "bourgeoise" ou je ne sais quoi.

    =>les Verts sont presque ignorés... c’est pourtant le parti de gauche qui gagne le plus de voies actuellement, c’est le parti réformiste le plus impliqué dans l’atermondialisme, et c’est un parti qui récolte plus de voies que la LCR ou que le PC. C’est aussi un parti qui s’est divisé entre ouitiste et noniste, mais (contrairement au PS) le débat a repris immédiatement après le référendum. Même si ce débat semble plutôt difficile...

    • Les verts dans une très mauvaise affaire....

      Je me suis abstenu, comme beaucoup d’autres je pense, à être très féroce vis à vis des verts tant il paraissait absolument incongru le soutien au TCE par ce parti.

      Les Verts, sur les droits de l’homme, les droits sociaux, la démocratie, l’écologie, etc ont toujours été à l’opposé , dans les batailles concretes, des principes exposés dans le TCE.

      Je pensais, comme beaucoup, que ce parti redresserait la barre rapidement... Il semble que celà soit plus long que prévu et je vois deux raisons à celà :

      1) Les Verts, en devenant parti de gouvernement, ne sont pas seulement arrivés à maturité, ils ont, envers du décor, attirer toute une série de gens à la recherche de "places"... Pendant que les "anciens" se cramponaient encore +...

      2) Les pressions implicites sur l’ensemble des élus verts, élus par une alliance obligatoire avec le PS, commencent à affecter l’orientation globale de ce parti. Et ce qui était un compromis raisonable avec d’autres pour faire evoluer les choses est en train de vider de son sang ce parti. Ah, peut-être se renforcera-t-il electoralement comme une pseudo alternance au PS, mais les objectifs profonds et même concrets de petits pas , des verts, seront passés à la trappe.

      Les Verts doivent se resaisir... Quand à leur poids électoral, le sujet est complexe...Visible seulement dans les cas où ils sont seuls électoralement. La présidentielle était le dernier cadre vraiment clair pour apprécier leur force réelle.

      Mais sur le fond, il est temps que les Verts se ressaisissent et se mettent à lire réellement ce que leur parti a soutenu en comparant ce bréviaire à leurs combats au quotidien.

      Ils verraient alors, que ce ne sont pas des divergences de détail qui étaient à l’oeuvre, ni un compromis bancal mais réaliste, mais une charge contre tout ce qui a fait corps et chair à leur combat...

      Il y a peu ici, je suis intervenu sur un communiqué des Verts d’Argenteuil à propos d’une politique municipale s’attaquant aux SDF.
      Les Verts de cette ville menaient et menent un exellent combat, courageux et clair, pour defendre les plus démunis, ceux qui n’on pas de toi, les SDF. Ce qu’en autre terme on appelle les "vagabonds".
      Je suis intervenu pour les féliciter, mais en même temps pour leur faire remarquer que le TCE, dans ses annexes et dispositions reprises , acceptait explicitement les pratiques qui les revoltent à Argenteuil.
      Je rappelle donc (car il faut toujours rappeler sinon certains essayent de ne pas voir en face les choses ) :
      paragraphe 1 de l’article 6 de l’annexe 12
      "Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales :
      (...)
      c) s’il a été arrêté et détenu en vue d’être conduit devant l’autorité judiciaire compétente, lorsqu’il y a des raisons plausibles de soupçonner qu’il a commis une infraction ou qu’il y a des motifs raisonnables de croire à la nécessité de l’empêcher de commettre une infraction.
      (...)
      e) s’il s’agit de la détention régulière d’une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d’un aliéné, d’un alcoolique, d’un toxicomane ou s’il s’agit de la détention régulière ;"

      ou autrement dit :
      "Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales :..../....
      ..../...s’il s’agit de la détention régulière..../....s’il s’agit de la détention régulière

      J’insiste là sur vagabond mais on appréciera deux choses :

      1) L’absence de garanties réelles et sérieuses encadrant l’ensemble de ces dispositions, permettant ainsi de très graves atteintes aux droits de l’homme.
      2) L’atteinte directe, la tolerance pleine et entiere à l’agression (emprisonement accepté) contre les principes de libre circulation des hommes et des femmes...."Ils" sont beaucoup + clairs quand il s’agit de parler de la libre circulation des capitaux....

      Comment peut-on soutenir un texte comprenant de telles annexes expliquant les orientations globales ?

      On conçoit qu’un parti ne soit pas une église ou une chapelle, néanmoins on ne peut mener deux orientations si profondement differentes, une "en bas" et une "en haut", faire en bas ce qui est défait en haut...

      Allez les Verts, rejoignez la gauche !
      Venez prendre votre place dans le combat pour une constitution européenne juste, démocratique et sociale, contre les principes du TCE !
      On a gardé leur place au chaud.

      Les Verts ne doivent + se taire sur la question du TCE, ne doivent plus avoir la trouille de cette clarification necessaire.

    • errata , il fallait lire :

      ou autrement dit :
      "Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales :..../....
      ..../...s’il s’agit de la détention régulière..../....d’un vagabond"

      Copas

    • La campagne du TCE a été la première que j’ai suivi avec autant d’intérêt. Et cela parce que j’ai été choqué par la régression omniprésente, à tous les niveaux. Même le libéralisme aurait souffert, au final, d’une telle déreglementation, au profit du capitalisme.

      Niveau droit humain, cela se passe presque de commentaires. Je l’avais déjà souligné dans un autre post, mais si l’on adhère aux droits de l’homme, on ne les émascule pas sous le titre sacré de "droits fondamentaux". Cette seule appelation lui donne plus de légitimité au détriment du contenu.

      Retirer la partie 3 ? Mais il s’agit de la partie de moindre importance. Qu’importe les orientations quand même le système politique (partie 1) et les droits humains (partie 2) sont désespérément défaillants ? D’ailleurs, la pire partie du TCE est sans doute l’ensemble des annexes qui en défini les restrictions - entre autres sur le droit à la vie et à la liberté - ainsi que les paradis fiscaux.

      Quel rapport entre le PS ou les verts, et le TCE ? Politique de dessous le manteau, sans doute, puisqu’idéologiquement le hors-sujet est flagrant. La dérive qui me préoccupe le plus est celle de la démocratie, d’autant plus qu’on l’aurait plus attendu au sein d’un gouvernement que d’un parti. On parle d’opportunisme d’un tel ou d’un autre, mais le phénomène est omniprésent, à tel point que le camp du non ne semble pas épargné. Que convoitaient tous ces gens pour qu’ils aient pris des positions généralement dangereuses voire absurdes ? Certains aspects de l’événement doivent encore m’échapper.

      Farfadet

      PS : concernant le droit à la vie, je n’y serait pas opposé s’il s’accompagnait du droit à la mort, aussi étrange que cela peut paraître au premier abord.

    • Il semblerait que la démocratie soit effectivement un des éléments essentiels des batailles en cours...

      Et je suis également de l’avis de notre dernier ami sur ce point là, cette inquietude qui ne peut s’abstraire ou s’autonomiser de la situation sociale faite à la majorité de la population...

      C’est bien parceque le TCE était anti-social qu’il proposait également une regression de la démocratie...

      Ce dernier aspect était l’outil pour tenter d’éviter une remise en cause légale, eviter une remise en cause d’un cours ultra-liberal et favorable aux plus grandes entreprises privées européennes, celles qui n’ont que peu de lien avec le territoire, tant leur actionariat est dispersé dans le monde... Celles qui se foutent bien du devenir d’un territoire, l’essentiel étant de pouvoir faire taire les oppositions sur le territoire européen, du moins de rendre ces dernières impuissantes, d’avoir obtenu l’interdiction de limiter la liberté de circulation des capitaux dans l’UE mais également entre l’UE et le reste du monde.

      Avez-vous regarder la composition de l’actionariat des plus grandes entreprises européennes ?

      Regarder c’est avoir la réponse sur ce que ces entreprises peuvent souhaiter en libertés de circulation des capitaux, en libertés de toutes sortes afin de n’être que peu contraintes par l’impot, peu contraintes par des droits sociaux.

      Copas