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La droite "cassoulet" défie Sarkozy
Publie le lundi 2 novembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Après Juppé et Balladur, un autre ancien premier ministre dirige la fronde contre une réforme présidentielle : Jean-Pierre Raffarin.
Jean-Pierre Raffarin et ses 24 frondeurs tiennent bien en main la majorité du Sénat. Et comme les socialistes s’aligneront sur la droite « cassoulet » pour rejeter la suppression de la taxe professionnelle, cette réforme essentielle de la présidence Sarkozy semble vouée à l’échec.
de JEAN-NOËL CUÉNOD
On ne bouscule pas une solide paysanne comme la France sans risquer des coups de fourche. Le président Sarkozy en fait actuellement la douloureuse expérience. Une des réformes essentielles de son quinquennat – la suppression de la taxe professionnelle – est torpillée par cette droite « cassoulet » qu’il ne parvient pas à comprendre et qui forme pourtant le gros de ses troupes à l’UMP.
Après les ex-premiers ministres de son propre camp – Alain Juppé et Edouard Balladur – c’est un troisième ancien chef de gouvernement UMP – Jean-Pierre Raffarin – qui organise la fronde contre la suppression de cette taxe. Avec 24 autres sénateurs appartenant au parti sarkozyste, il a publié hier dans Le Journal du Dimanche une tribune avertissant Nicolas Sarkozy que les signataires « ne voteront pas cette réforme en l’état ».
Vouée à l’échec si…
Or, Raffarin et ses 24 frondeurs tiennent bien en main la majorité du Sénat. Comme les sénateurs socialistes se feront un plaisir de s’aligner sur la droite « cassoulet » pour rejeter l’anéantissement de la taxe professionnelle, cette réforme essentielle de la présidence Sarkozy est vouée à l’échec. Sauf à la reporter à desjours meilleurs ou à la changer profondément.
En effet, un projet de loi doit être accepté par les deux Chambres du parlement français. La suppression de la taxe professionnelle a passé, non sans difficulté, le cap de l’Assemblée nationale. Si elle n’est pas sévèrement modifiée, la réforme échouera donc au Sénat.
La taxe professionnelle est un impôt frappant les entreprises et perçu par les collectivités locales (communes, etc.). Elle représente la moitié de leurs ressources fiscales.
Entreprises contre communes
Nicolas Sarkozy veut sa suppression afin d’alléger le fardeau des entreprises alors que la crise sévit. Pour compenser la perte considérable que subiraient ainsi les communes, communautés et départements, Sarkozy avait prévu des aides directes de l’Etat. Mais Alain Juppé a aussitôt protesté en soulignant que cette aide ne compensera la suppression de la taxe que pendant un an. « Proposer cela, c’est se foutre du monde ! » avait alors lancé le fondateur de l’UMP.
Avec plus de componction, l’ancien premier ministre Edouard Balladur – pourtant fidèle soutien de Sarkozy – a lui aussi critiqué cette réforme.
Le président a récemment averti les parlementaires de son parti : « Ma capacité à reculer sur la taxe professionnelle, c’est zéro de chez zéro ! » Nonobstant la virilité un peu canaille de son propos, Nicolas Sarkozy devra composer avec ce Sénat qui représente la France provinciale, bien plus puissante qu’il n’y paraît. Dans cet affrontement, Sarkozy se trouve en fâcheuse posture. S’il recule une fois de plus, ce sera un nouvel aveu de faiblesse. S’il passe en force, c’est l’échec assuré.
http://www.tdg.ch/actu/monde/droite-cassoulet-defie-sarkozy-2009-11-01
Messages
1. La droite « cassoulet » défie Sarkozy , 2 novembre 2009, 11:24, par Jak
Les sénateurs UMP ne voteront pas la réforme de la Taxe Professionnelle en l’ETAT.
Ce qui signifie qu’avec quelques aménagements, que ne manquera pas de lâcher Lagarde, ils voteront tout de même cette "réforme".
Alors pourquoi ces sénateurs jouent-ils les rebelles de l’UMP ?
Parce qu’ils sont conscients de la manipulation fiscale qui consiste à faire des cadeaux (encore) aux entreprises en supprimant cet impôt (injuste disent-ils) pour reporter cette charge fiscale sur les ménages ?
Sont-ils scandalisés par cette injustice qui consiste à alléger les charges des entreprises mais obligent ainsi les collectivités territoriales à augmenter les impôts locaux pour couvrir le manque à gagner ?
Sont-ils en colère contre Sarkozy qui se vante de ne pas augmenter les impôts mais repasse le bébé fiscal aux coll. terr. et ainsi ne respecte pas la parole donnée ?
NON, aucune de ces raisons n’est invoquée.
Ils prennent le prétexte que les coll. terr. seront dans l’impossibilité de compenser l’absence de la T.P et auront donc toutes les peines du monde pour équilibrer leurs budgets.
En fait, quelques potentats locaux de l’UMP se font du mauvais sang et ont peur de perdre leur rente financière d’élus locaux.
Alors, quelques sénateurs montent au créneau pour défendre les rentes locales de leurs amis. Ainsi Raffarin revient dans le jeu et pourra négocier quelque subside que la République lui accordera en échange de sa docilité.
Et puis ce sera l’occasion de faire croire au bon peuple que les parlementaires ne sont pas des "godillots", voyez comme ils se rebellent !
Au bout du compte, à quoi assiste-t-on ?
Simplement à une bataille interne à la bourgeoisie dont certains de ses membres craignent de perdre leur rente, pardon, leur mandat d’élus locaux...
Jak
1. La droite « cassoulet » défie Sarkozy , 2 novembre 2009, 13:59
Tout cet argent que certains passent leur vie à convoiter ne rend ni bon ni intelligent et surtout pas beau....Y’a qu’à bien regarder....