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La fausse surprise du « Wall Street Journal » face à la partition ethnique de l’Irak (VOLTAIRE)

Publie le vendredi 17 mars 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Dans un style autrement plus candide que les récits de déplacements de populations au Kosovo contrôlé par les serbophones en 1999, le Wall Street Journal du 14 mars décrit le processus de partition ethnique en cours aujourd’hui, dans un Irak sous contrôle militaire relatif des États-Unis.
En premier lieu, le quotidien financier pose que l’unité de l’Irak est « l’un des principaux objectifs » des forces d’occupation. Une affirmation péremptoire qui est publiquement contredite par des partisans de la partition aussi bien dans l’administration Bush (Richard Perle et Paul Wolfowitz), que dans le camp démocrate (Leslie Gelb, président du Council on Foreign Relations, ou Peter W. Galbraith, ancien négociateur des accords de Dayton). C’est également un objectif d’Israël. L’État sioniste a ainsi soutenu les Kurdes du Nord de l’Irak depuis des années dans leurs efforts pour s’affranchir du contrôle de Bagdad. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas attendu que la situation s’envenime pour gérer indépendamment les ressources pétrolières de la région. Ce fait, tout de même mentionné dans l’article du Wall Street Journal, contribue grandement à aviver les tensions ethniques et aurait pu être empêché si Washington avait réellement souhaité l’union du pays.
Ainsi l’objectif réel des faucons de Washington - la limitation du pouvoir de l’Irak par sa « balkanisation » - se réalise devant nos yeux sans pour autant qu’ils n’aient à en assumer le coût humain. Au contraire, la partition ethnique du pays et l’inévitable nettoyage de certaines zones qui l’accompagne nous seront maintenant présentés par les colonisateurs comme un ultime remède au chaos bien pire qu’ils ont eux-mêmes provoqué.

Messages

  • Que ce soit en Irak par la guerre où en Europe par la collaboration des "élites", le capitalisme sauvage (relooké sous l’appellation plus présentable de "libéralisme") s’attache à affaiblir au maximum les états partout où il le peut pour soumettre les peuples à la dictature des marchés financiers et des multinationales. Le démembrement sans fin de l’ex-espace Yougoslave constitue un exemple presque caricatural de cette volonté. Après un état bosniaque à 2 entités, non-viable à plus ou moins long terme, l’indépendance du Kosovo devient une évidence et celle du Monténégro se profile à l’horizon. Pour ce dernier (500 000 habitants) il faut savoir que son Président, Djukanovic, présenté par les euroaméricains comme un champion de la démocratie tient en fait davantage du patron de tripot. L’avenir du Monténégro se situe quelque part entre Monaco et Andorre. Plus tard on se penchera sur l’indépendance des albanais de Macédoine etc...
    Il s’agit de créer des espaces où le Droit ne régnera plus que pour la forme pour le plus grand bonheur des "happy-few" du capitalisme cosmopolite.

    Valère