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La grève des urgentistes va se poursuivre

Publie le samedi 9 avril 2005 par Open-Publishing

L’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a appelé vendredi soir à poursuivre la "grève illimitée" entamée depuis le début de la semaine dans les services d’urgences hospitalières, à l’issue d’une rencontre au ministère de la Santé qui n’a pas permis de désamorcer la crise.

Le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) Jean Castex a reçu une délégation des urgentistes durant près de quatre heures, à partir de 17h15. Une nouvelle entrevue est prévue pour mercredi prochain à 14h30.

"Il y a une bonne écoute et un très bon dialogue avec M. Castex sur les dossiers techniques mais aucune réponse sur les questions essentielles que sont l’enveloppe budgétaire pour les urgences et l’organisation de la permanence des soins", a déclaré Christophe Prudhomme, porte-parole de l’AMUF, à l’issue de la réunion.

L’AMUF réclame notamment le doublement de l’enveloppe de 175 millions d’euros pour 2005 du plan Urgences, ainsi que des états-généraux sur l’organisation des soins entre les différents acteurs de la Santé.

Christophe Prudhomme, vendredi soir, a regretté "l’absence totale du politique, (le ministre) Philippe Douste-Blazy n’étant pas à cette réunion et s’adressant à nous, ces derniers jours, uniquement à travers la presse".

"La grève va se poursuivre. Elle peut durer quinze jours, un mois, deux mois. Ce n’est pas un problème", a ajouté M. Prudhomme. Le mouvement ne perturbe pas les services d’urgences puisque les praticiens sont réquisitionnés pour assurer la continuité des soins.

De son côté, le ministère de la Santé a publié vendredi matin au Journal officiel un décret visant à mieux coordonner la permanence de soins et les gardes assurées par les médecins libéraux la nuit et le week-end, en collaboration avec les SAMU.

Le décret permet notamment, en dernier recours et après un processus de concertation entre les syndicats de médecins libéraux et le Conseil de l’ordre, de réquisitionner des médecins en cas de défaillance sur un secteur départemental.

Le décret réaffirme toutefois que la permanence des soins se fait avant tout sur la base du volontariat des médecins libéraux. L’AMUF estime que "ce décret n’est pas à la hauteur des enjeux, et ne va rien changer au problème des urgences hospitalières".

L’AMUF a lancé lundi dernier une "grève illimitée" dans les services d’urgences des hôpitaux publics, afin de réclamer plus de moyens et de dénoncer les fermetures de lits et la saturation des services.

Vendredi, d’après l’AMUF, entre 75% et 90% des urgentistes, selon les établissements, participaient au mouvement. Les protestataires continuent d’assurer leur service, la blouse ornée d’un autocollant "En grève". PARIS (AP)