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Laminé lors de l’élection présidentielle, le PCF espère bien conserver la douzaine de municipalités

Publie le mardi 15 janvier 2008 par Open-Publishing

MARSEILLE — Laminé lors de l’élection présidentielle, le Parti communiste espère bien conserver la douzaine de municipalités qu’il détient dans les Bouches-du-Rhône, un de ses derniers bastions avec la petite couronne parisienne.

"Nous avons 12 maires communistes avec des équipes de gauche, notamment dans les sept plus importantes villes du département après Marseille et Aix. Nous abordons ces municipales avec confiance", souligne le patron de la Fédération départementale, Jean-Marc Coppola.

"Dans les Bouches-du-Rhône comme dans la ceinture parisienne, remarque le politologue Daniel van Eeuwen, directeur délégué de l’Institut de sciences politiques à Aix-en-Provence, il y a un communisme municipal, des villes gérées par des communistes avec des bilans solides et des réussites très fortes en matière d’équipements collectifs et culturels qui assurent une longévité à ces équipes municipales". "Il y a des villes qui ne sont pas menacées du tout comme Gardanne, Martigues, Arles", détaille-t-il.

A Aubagne (42.681 habitants), en revanche, la candidate UMP Sylvia Barthélémy menace sérieusement le sortant communiste Daniel Fontaine dont la gestion ne fait pas l’unanimité.

A Arles (52.600 habitants), le maire Hervé Schiavetti qui refuse de se définir comme "un maire communiste" préférant souligner la diversité de son équipe municipale, se représente pour un deuxième mandat avec un bilan solide : l’endettement a reculé de 15 millions d’euros, comme le chômage (-25% en 7 ans) même s’il reste légèrement supérieur à la moyenne nationale.

La ville bénéficie d’un rayonnement croissant à l’étranger, attirant des grands noms de l’architecture comme le New-yorkais Frank Gehry. Modeste, M. Schiavetti souligne qu’il a aussi bénéficié du dynamisme du sud de la France. Toujours membre du PCF par "honnêteté intellectuelle", il ne cache pas qu’il attend que le parti se transforme et "ferme l’épisode révolutionnaire".

Les communistes ont subi une claque à la présidentielle dans les Bouches-du-Rhône. Marie-George Buffet n’a récolté que 2,96% des suffrages au premier tour. Nicolas Sarkozy a raflé 34,24% puis 58,03% des voix au second tour.

"Il y a des habitants de Martigues qui ont voté pour Sarkozy à la présidentielle mais qui m’ont assuré qu’ils voteraient pour moi, maire communiste", remarque Paul Lombard, 80 ans, qui y termine son sixième mandat et se représente. "Les gens jugent plus sur le bilan et l’homme que sur l’étiquette aux municipales", ajoute-t-il.

Sa ville de Martigues propose à tous les enfants de moins de 14 ans de bénéficier d’initiation sportive dans diverses disciplines toute l’année pour 10 euros par enfant. Les transports scolaires sont entièrement gratuits.

La question de l’avenir du communisme municipal reste cependant posée. Mis à part les sortants bien implantés, de l’aveu même de M. Coppola, le PCF ne caresse l’espoir de conquérir qu’une nouvelle ville, Port-Saint-Louis-du-Rhône, et peut-être Roquevaire, grâce à un apparenté PCF. "Il y a eu une perversion du communisme qui nous a ébranlés et nous ébranle encore, il faut que le PCF s’ouvre", estime Paul Lombard.

http://afp.google.com/article/ALeqM...