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Le Japon tremble encore pour son nucléaire

Publie le samedi 21 juillet 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

Pollution. Les autorités reconnaissent que le séisme a provoqué des fuites radioactives.
Par MICHEL TEMMAN
samedi 21 juillet 2007

L’ouest et le centre du Japon viennent d’être touchés à la fois par u puissant séisme (bilan provisoire : 10 morts, 13 000 réfugiés e 2 000 bâtiments détruits) et par un miracle. Le séisme d’une magnitude d 6,8 sur l’échelle de Richter, a été localisé à neuf kilomètres des sept réacteurs de la mégacentrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa. Or, au vu d la liste des dégâts à l’intérieur de la centrale, il est clair que celle-ci n’étai pas conçue pour résister à un tel choc

Fissures. Quand la terre a tremblé, lundi, à 10 h 13, la centrale a vibré. Des bâtiments se sont fissurés. Des circuits auxiliaires aux réacteurs et des postes électriques ont souffert. Un transformateur a pris feu - il a fallu deux heures pour vaincre l’incendie. Plus grave, la centrale est en proie, depuis lundi, à des fuites radioactives, « légères » et « inoffensives pour les populations locales et l’environnement », selon la compagnie électrique Tepco (Tokyo Electric Power Co), qui la gère. Depuis lundi, 50 « dysfonctionnements » ont été répertoriés par les experts de l’Agence (gouvernementale) pour la sécurité nucléaire. D’où la décision de mettre à l’arrêt la centrale « pour des raisons de sécurité. » Et jusqu’à nouvel ordre.
Depuis, c’est tout le Japon qui tremble pour ses 55 réacteurs. Leurs normes parasismiques sont-elles au point ? Hier, Mohamed el-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) - qui semble soudain plus préoccupé par les installations du Japon que celles de Corée du Nord - a proposé ses services à l’archipel. L’AIEA est d’autant plus impatiente d’intervenir qu’elle n’a guère confiance en Tepco, longtemps modèle d’opacité. Depuis vingt ans, cette société a étouffé nombre d’incidents. Dont un, il y a sept ans, à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, celle-là même qui fuit depuis lundi. En 2003, Tepco avait aussi brusquement mis à l’arrêt à 17 réacteurs pour « raisons de sécurité » : des fissures et des fuites radioactives avaient été cachées aux autorités.

Déchets. Cette semaine, face à l’inquiétude de la communauté internationale, le groupe a reconnu que, à cause d’ « une erreur de calcul », il avait sous-estimé la quantité d’eau radioactive qui avait fui . Il a précisé qu’une centaine de fûts d’acier hermétiques contenant des déchets radioactifs s’étaient renversés et « ouverts » - en clair que leur contenu s’était répandu. Enfin, Tepco a fait savoir qu’une « faible quantité » de matière radioactive avait été rejetée dans l’atmosphère. Dans un Japon qui pauvre en énergies fossiles qui dépend à 35 % du nucléaire pour son électricité, le séisme a réveillé les pires soupçons quant à la sûreté des réacteurs du pays. Peut-être aussi parce que les quatre derniers accidents nucléaires mondiaux se sont produits au Japon dans l’archipel : dans les centrales de Mihama en 2004 (5 morts et 6 blessés), Tokaïmura en 1999 (2 tués, 600 irradiés, 300 000 réfugiés) et 1997 (37 irradiés), et à Monju en 1995. Le pays espère pourtant augmenter le nombre de ses réacteurs, pour en posséder 80 d’ici à 2010 ou à 2012.

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/268237.FR.php

Messages

  • les japonais ont payé très cher les 6 et 9 août 1945 pour savoir que le veritable danger nycléaire ,c’est les bombes et pas les centrales elctriques.

    Ils connaissent aussi les effets des séismes. Comme ils ne sont ni suicidaires ,ni nuls en physique, il faut supposer qu’ils sont capables de construire des centrales avec des coefficients de sécurité suffisants pour que le bilan risques /avantages soit assez faible pour être accepté.
    Quant à savoir si l’entreprise privée qui construit et exploite les centrales fait passer la sécurité avant le profit financier , c’est une question qu’il ne faut pas poser qu’au Japon.

    Cidrolin.