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Le centre Duranton toujours en lutte

Publie le mercredi 12 octobre 2005 par Open-Publishing

Le centre d’hebergement d’urgence Duranton est maintenant occupé depuis plus d’un mois. Les résidents du foyer et le Collectif pour la préservation du centre Duranton se joindront à la manifestation pour le droit au logement le 15.10 (14h à République)

COLLECTIF POUR LA PRESERVATION DU CENTRE DURANTON
22 rue Duranton Paris XVème
Tel : 06 10 09 62 13
collectif.duranton@no-log.org

Collectif composé de : Les usagers et le personnel du centre Duranton, CGT
Santé Social, Union Locale CGT Paris XVème, Comité des Chômeurs CGT Paris XVème et Régional, Union Départementale CGT Paris, CNT Santé Social RP, PCF Paris XVème, PCF Paris XIIIème, Verts-pour-le-Non Paris XIXème, LCR, APEIS, Syndicat de défence des locataires du XVème, DAL, Féderation Anarchiste, SCALP REFLEX

LE FOYER DURANTON EN LUTTE !

Le jeudi 25 août, la fondation de l’Armée du Salut, gestionnaire du centre
d’hébergement d’urgence (CHU) Duranton dans le 15ème arrondissement de
Paris, convoque un comité d’entreprise extraordinaire pour informer les
représentants des salariés de la fermeture du CHU.
Cette décision préfectorale fait suite à une enquête de la D.D.A.S.S, qui
dénonce la surcharge du centre. En effet le centre accueillait 36 personnes
alors que les locaux ne peuvent, selon l’enquête, accueillir que 12
résidents. Cependant l’éventualité de maintenir le centre ouvert avec 12
résidents a été rejetée, car selon la D.D.A.S.S cela coûterait trop cher :
le forfait par nuitée et par résident passerait de 50 à 150 euros. Face à
cette situation, la fondation de l’armée du Salut n’a rien fait pour
défendre ses salariés et la survie du centre.
De notre côté (résidents, salariés et membres du collectif de soutien), nous
refusons cette décision et ce cynisme comptable. Depuis le lundi 5 septembre
nous avons gardé les clefs et nous occupons le centre de manière autogérée.
Compte tenu de la pénurie de logements et des dysfonctionnements du système
115, la fermeture du centre Duranton nous apparaît complètement aberrante et
dangereuse, d’autant plus à l’entrée de l’hiver. Surtout nous dénonçons les
conditions d’hébergement que subissent les sans abris depuis des années et
qui ne cessent de se dégrader, provoquant jusqu’à la mort de nombreuses
personnes :
- surpopulation des CHU, génératrice de violences ;
- insalubrité de la plupart des centres ;
- épuisement physique des personnes qui ne cessent de changer de lieu
d’hébergement, où elles ne peuvent même pas se poser plus d’une nuit, les
centres étant fermés pendant la journée ;
- manque flagrant de personnel médical ;
- etc

Ces conditions de survie empêchent toute construction d’un réel projet de
vie et font du dispositif 115, tel qu’il est conçu aujourd’hui, une
véritable machine à clochardiser.

ON N’EST PAS DES BETES !

La lutte qui se déroule actuellement au CHU Duranton
n’est que le reflet d’une situation générale.

Les pouvoirs publics, notamment à travers le fonctionnement du 115,
orchestrent une gestion de la misère, de l’exclusion sous toutes ses formes
et de la pénurie de logements sociaux qui se révèle davantage humanitaire
que sociale. L’Etat, qui cherche à se décharger de ses responsabilités
vis-à-vis des plus démunis, a recours à une forme de sous-traitance : ce
sont généralement les associations dites caritatives qui se voient attribuer
la mission d’héberger les personnes sans logis. Le but réel et non avoué de
ces centres d’hébergement d’urgence n’est autre que cacher aux yeux de la
société le spectacle d’une misère qu’elle n’assume pas et d’éviter les gros
titres dans les journaux lorsqu’un sans logis meurt de froid.

Rappelons que l’appellation " sans logis " ou " SDF " peut recouvrir de
multiples réalités : sans emploi, travailleurs pauvres, demandeurs d’asile,
sans papiers, personnes en rupture de lien social, travailleurs handicapés,
voire fonctionnaires territoriaux.

C’est pourquoi il est grand temps de mettre un terme à cette gestion
inhumaine d’une précarité vécue par des milliers de personnes et aux
conditions de vie indignes qui leur sont imposées.

Ainsi, le collectif revendique :

 Maintien du centre Duranton avec un nouveau projet : accueil de 12
personnes maximum, réhabilitation du lieu, mise en place d’un fonctionnement
adapté au public et permettant la construction d’un réel projet de vie.

 Aucune suppression de places d’hébergement, maintien de 36 lits dans le
XVème et création d’un nombre de places correspondant aux besoins réels.

 Des conditions d’hébergement dignes et respectueuses dans tous les centres.

 Ouverture des centres en journée et des durées de séjour adaptées au projet
de chaque individu.

 Renforcement du personnel social, éducatif et médical pour un réel travail
d’accompagnement.

 Réorganisation du système d’urgence sociale, notamment du dispositif 115.

La lutte de Duranton n’est qu’un début.
Etendons la à tous les foyers d’hébergement d’urgence !