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Le policier ivre parcourt 40 km à contresens sur l’A7

Publie le mardi 21 octobre 2003 par Open-Publishing

dans le Progrès de Lyon du 21-10-2003

Le policier ivre parcourt 40 km à contresens sur l’A7

Un policier lyonnais a été condamné à un an de prison dont onze mois et
quinze jours avec sursis. Ivre, il avait roulé 40 km sur l’autoroute à
contresens entre Solaize et Anse.

Quarante kilomètres à contresens sur les autoroutes A 7 et A 6 entre
Solaize et Anse ! C’est le triste record réalisé dans la nuit de samedi
à dimanche par un policier lyonnais. Au bout d’une longue
course-poursuite, les CRS ont pu arrêter, non sans mal, le contrevenant
qui avait auparavant causé deux accidents. Le dépistage d’alcoolémie a
révélé un taux de 1,96 g d’alcool par litre de sang.

Il est près de 3 h du matin dans la nuit de samedi à dimanche. Le
prévenu, tireur d’élite de 42 ans au sein du GIPN lyonnais, quitte le
restaurant réunionnais où il a passé la soirée. Il reconnaîtra à
l’audience y avoir bu six verres de punch. L’homme veut rentrer chez lui
en Saône-et-Loire. Seulement voilà, c’est à contresens qu’il emprunte
l’autoroute au volant de sa « Renault 19 ». Rapidement alertés, les CRS
ne pourront pas le stopper avant Anse, soit 40 kilomètres plus loin. Il
avait même emprunté le tunnel de Fourvière à contresens !

Dans son périple, le chauffard avait causé deux accidents. Des véhicules
l’avaient vu arriver face à eux alors qu’ils étaient en train de doubler.
L’un avait même été percuté à l’arrière après avoir tenté une manoeuvre
désespérée, et deux voitures s’étaient accrochées afin d’éviter le choc
frontal.

Les CRS, après une longue course-poursuite, avaient dû briser le
pare-brise du prévenu avec un bâton de défense pour le forcer à
s’arrêter à hauteur de Anse.

« On est passé à côté d’une catastrophe majeure »

« Je ne bois pas d’habitude » raconta le policier à la barre du tribunal
correctionnel de Villefranche où il était jugé lundi soir en comparution
immédiate. « Je me sentais harcelé par mon chef de service et j’ai donc
bu du rhum. Ça allait quand j’ai repris mon véhicule. Puis j’ai eu un
passage à vide, je ne savais plus ce que je faisais. Je regrette ma
conduite ».

Le procureur de la République, Jean-Paul Gandolière, estima que
l’absence de blessé relevait « du miracle.

On est passé à côté d’une catastrophe majeure. Sans le sang-froid des
autres automobilistes, cette affaire se serait très mal terminée. Les
CRS lui ont sauvé la vie en prenant beaucoup de risques. La qualité de
policier du prévenu rend ces faits particulièrement insupportables ».

Le représentant du parquet requit une peine d’un an d’emprisonnement, « 
dont deux à trois mois ferme ». Il demanda également un mandat de dépôt.

L’avocat de la défense mit en avant la carrière du prévenu, « 22 ans de
bons et loyaux services durant lesquels il a mis sa vie en péril pour en
sauver d’autres à plusieurs reprises ». Il plaida pour un sursis
intégral, confiant qu’une condamnation signifierait la fin de la
carrière professionnelle du policier.

Le tribunal a finalement condamné le prévenu à une peine d’un an de
prison dont onze mois et quinze jours avec sursis.

Le policier devra donc effectuer une peine de quinze jours
d’emprisonnement. « C’est un minimum » a commenté le président Zémerli
en délivrant un mandat de dépôt à l’issue de l’audience. Une annulation
du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un an et
une confiscation du véhicule pour destruction ont également été
prononcées.

F. GUTTIN-LOMBARD

avec C.M.