Accueil > Le siège de « l’Humanité » est à vendre

Le siège de « l’Humanité » est à vendre

Publie le mercredi 27 juin 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

de Bureau Eric

Le quotidien « l’Humanité » a besoin d’argent frais. D’urgence. Entraîné dans sa chute par l’inexorable déclin du PC dont il fut, jusqu’en 1994, l’organe officiel, le journal cherche un acheteur pour lui vendre son siège installé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Le journal fondé par Jean Jaurès reste le principal canal d’expression des communistes en dépit, il est vrai, d’une progressive prise de distance. Selon Michel Laurent, président du conseil de surveillance et membre de la direction du PC, « la vente du siège est effectivement à l’étude ». Installé à l’ombre de la basilique des rois de France, le bâtiment de quatre étages (6 000 m2) conçu en 1989 par l’architecte Oscar Niemeyer (à qui l’on doit aussi l’immeuble du Colonel-Fabien, le QG des communistes, à Paris) vaudrait « autour de 15 millions d’euros ». Un véritable bol d’air pour le journal dont la santé financière demeure précaire. En 1981, « l’Huma » vendait encore plus de 137 000 exemplaires... et Georges Marchais faisait 15,3 % des voix à la présidentielle. Vingt-cinq ans plus tard, le quotidien (qui emploie soixante journalistes) ne vend plus que 52 500 exemplaires en moyenne par jour avec même un léger redressement : + 0,8 % en 2006. Mais l’endettement enfle : depuis 2000, le déficit cumulé atteint 8 millions d’euros. En cédant l’immeuble, le journal pourrait écarter le risque d’une liquidation judiciaire et s’offrir un répit de quatre à cinq ans. Déjà évoquée en 2001, la solution d’une « cession-bail » est de nouveau sur la table et depuis l’automne la direction est « activement à la recherche d’un partenaire ». En clair, il s’agirait pour « l’Huma » de céder les locaux tout en continuant à les occuper, au moins en partie, moyennant un loyer.

Des partenaires « privés et publics »

Vendre mais à qui ? Pour l’instant, c’est top secret. Michel Laurent affirme être en contact avec des partenaires « privés et publics ». Didier Paillard, le maire communiste de Saint-Denis, qui tient à garder ce symbole dans sa ville, rencontrera vendredi le directeur de la publication Patrick Le Hyaric. Un nouveau conseil de surveillance est prévu à la fin du mois. Mais une opération semble déjà écartée : celle d’un déménagement au Colonel-Fabien, sous-occupé. « Au moment où l’on veut affirmer notre autonomie, on se voit mal travailler là-bas », souligne un journaliste.

Le Parisien

Messages