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Les DEEE.

Publie le vendredi 28 juillet 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

1) Monsieur Lambda possède un ordinateur qui a 15 ans d’âge. En 2006, c’est une machine un peu obsolète. L’écran donne des signes de fatigue. Il doit attendre 10 bonnes minutes avant que l’ensemble veuille bien se mettre en route et il ne peut pas envoyer de courrier électronique. Il a beau réfléchir, il ne voit pas à qui il pourrait donner un tel matériel.

Il décide de s’en défaire et de s’équiper d’un nouveau modèle. Comme il est assez informé en matière d’environnement, il sait qu’il ne peut ni le déposer dans les bacs placés dans le local à déchets de l’immeuble ni le laisser dans l’espace « encombrants » installé dans son quartier. Il compte donc s’adresser au responsable du rayon informatique de sa boutique préférée « Star Informatique 2000 ». Elle se situe 27 rue de l’avenir à Charmanteville. Il s’y rend avec son lot de trois cartons bien remplis. Une fois sur place, c’est un peu la surprise. On lui répond que « On » ne reprend pas le vieux matériel.

C’est « Non » plusieurs fois « Non ». « On ne récupère pas le vieux matériel informatique. Inutile d’insister Monsieur ! »
Monsieur Lambda est assez déconcerté. Il comptait bien s’équiper cette semaine. Il fait toujours les choses dans l’ordre. Avant d’acheter un nouveau produit, il veut s’assurer que l’ancien sera entièrement recyclé et ce dans de bonnes conditions. Il repart.
Il se rend chez un grossiste. On lui répond que l’on ne s’occupe pas de ces histoires de récupération. Les mines sont patibulaires. Les travailleurs sont pressés. Il comprend qu’il n’a rien à faire dans cet endroit.

Il ne lui reste plus qu’à s’adresser au service de ramassage des déchets de la mairie. Il pense : « A coup sûr, une collecte est organisée. Les premiers ordinateurs sont apparus il y a plus de 20 ans. Les services de la mairie en sont équipés. Ils ne peuvent pas ne pas être au courant. »
Avant de s’adresser à la municipalité, il va chercher les informations dans les nombreux documents que la ville envoie régulièrement par la poste. Certains livrets sont encore en papier blanc glacé. C’est un peu dommage.
Mais là n’est pas le propos.
Dans cette agglomération de plus de 50 000 habitants, un mensuel est édité. Dans le numéro 15 du mois de messidor, page 38, on trouve un article à propos des déchets spécifiques : « L’accès à la déchetterie est réservé aux particuliers de la commune... Pour y accéder, il faut posséder un badge magnétique lequel n’est délivré qu’après présentation d’une série de justificatifs notamment d’une carte grise. »
Plus loin, il est fait mention de déchets ménagers spéciaux : « huiles de moteur, pots de peinture, solvants, déchets verts, gravats, métaux, papier/carton, piles/batteries, encombrants, verre. »
On ne trouve rien en ce qui concerne le vieux matériel informatique.
On laisse donc supposer qu’il est possible de l’abandonner sur place en toute sérénité avec d’autres types d’appareils qui sont d’ailleurs tout aussi dangereux pour l’homme et pour l’environnement comme les téléviseurs, les magnétoscopes, les télécommandes, les lecteurs CD, les piles, les batteries.

Monsieur Lambda tient absolument à ce que son ordinateur Xo400 soit pris en charge correctement. Il va chez son voisin M Eolien consulter le site Internet de sa ville. Il ne trouve aucune information à ce sujet.

Toutefois, il trouve un numéro vert :
« Info-collecte, un numéro vert à votre disposition
0 800 080 0NNN, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h ».

Il est un peu tard pour appeler.

Cette affaire l’a un peu agacé. La nuit, il a du mal à trouver le sommeil :
Il fulmine même.
« Dans tel magasin, je dois déposer les piles usagées. Dans tel autre, il faut rapporter les vieux médicaments. Là-bas, peut-être qu’ils reprennent les vieux magnétoscopes ! Ici, ils ne reprennent rien ! S’il faut courir partout, c’est un peu fastidieux !
Dans le local de tri de l’immeuble, pour la collecte des déchets ordinaires, il existe déjà trois types de bacs : un bac bleu, un bac blanc et un bac rouge. Ils sont très grands. Un bac supplémentaire de couleur bronze pourrait être utilisé pour la récupération des vieux appareils électriques ou électroniques. Un affichage approprié permettrait de savoir rapidement quels types d’objets il est possible de placer à l’intérieur. Par exemple, un rasoir électrique contient des composants électroniques polluants. Un mixer aussi. Un sèche-cheveux aussi. Les piles et les accumulateurs pourraient être placés dans un conteneur spécifique, de forme cylindrique par exemple. »

8 h de sommeil tout de même.

Il appelle au numéro indiqué. Une personne lui répond. Elle est polie, correcte.
Elle indique que pour un seul écran, un clavier et une unité centrale, on peut faire exception. Il est possible de laisser le matériel aux encombrants ou à la déchetterie. « Ils seront mis à la décharge. » -------- Elle doit donner la même réponse à tous ceux qui appellent !

Monsieur lambda ne veut pas entendre parler d’abandon sauvage. Il demande qu’elle lui fournisse le nom et l’adresse des sociétés implantées dans sa région et qui seraient susceptibles de récupérer les appareils électroniques en fin de vie.
Il obtient 3 adresses :

 http://www.nouvellevie.org/-Environ...
Ce sont des artisans réparateurs qui proposent de récupérer les appareils électroménagers hors d’usage afin de les remettre en état ou de les recycler. Ceux qui sont remis en circulation sont garantis un an. Vous pouvez faire confiance à ces professionnels. Madame Gamma a acheté une machine à laver le linge chez l’un d’eux en 2002. Après 4 ans de bons et loyaux services, elle fonctionne toujours aussi bien.

 http://www.jenelaisserairientraîne...
Entreprise spécialisée dans la collecte du vieux matériel polluant tel que les piles, les appareils contenant des DEE, les lampes à vapeur de mercure qui équipent tous les bâtiments collectifs, que l’on trouve aussi chez les particuliers et qu’il ne faut surtout pas déposer dans une poubelle classique.

- Environnement Electronique
34, rue du parfait petit écologiste.
91225 Lavillepropre.

A chaque fois qu’il appelle, on lui explique que les offres de reprise concernent en premier lieu les entreprises et les administrations car elles possèdent des parcs de machines. Il est difficile pour un particulier de s’adresser à de telles sociétés car elles sont souvent loin et leur rôle ne consiste pas à recevoir du matériel au cas par cas. L’information circule vraiment mal. Il apprend qu’une journée « d’initiation » pour le « grand public » a été mise en place par deux groupes récemment :
« Le 13 mai 2006, sur le parking de la place du Général Leclerc à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) généreusement mis à disposition par la mairie, les sociétés Dell et Veolia Environnement ont organisé une journée de récupération des vieux matériels informatiques. Un atelier de démantèlement permettait aux plus curieux de découvrir une partie des étapes de recyclage.
Après Limerick (Irlande), Bracknell (Angleterre), Munich (Allemagne), et avant Madrid (Espagne), c’est donc Rueil-Malmaison - comme chaque fois la ville de son siège social national - qui a été choisie par Dell pour cette journée de sensibilisation. Dès 8 h 30, les voitures défilent. Certains automobilistes sont prêts à dépenser quelques litres d’essence pour éviter que leur vieil ordinateur ne finissent en bombe écologique à retardement dans une décharge. Les plaques minéralogiques viennent du département, mais aussi d’un peu plus loin : Yvelines, Val d’Oise, etc. Dell a, en effet, annoncé son opération dans le quotidien gratuit Métro, sur les abribus et dans les boites aux lettres. En tout, 90 % sera recyclé. Le plastique sera incinéré ou enfoui, sans tri spécifique. Les métaux seront confiés à la filière de revalorisation ferraille. Enfin, les circuits imprimés iront à l’affinage des métaux, où plongés dans différents bains chimiques à différentes températures spécifiques, ils libèreront tel ou tel métal à tour de rôle. Et pas des moindres : de l’or, de l’argent, du palladium, etc. Au cours de l’or actuellement sur le marché, ce n’est pas négligeable ! Malheureusement, l’or est beaucoup moins utilisé dans les matériels plus récents... Au centre de Gonesse de Triade Électronique, ce sont 700 à 800 tonnes D3E qui seraient traitées chaque mois. Plus 500 tonnes à Montpellier. Aucune information n’a été pu être obtenue sur le coût écologique du recyclage (énergie utilisée, quantité de produits chimiques, etc.) »
Que faire des vieux CD-Rom de kit internet
Que faire des vieux minitel
L’informatique, ça pollue !
Le but de cette campagne fut de permettre un rapprochement entre les particuliers et l’entreprise proposant le service de traitement.
Bien entendu, Monsieur Lambda n’en avait pas entendu parler. Il apportera sa vieille machine à l’une des entreprises dont il a obtenu l’adresse. 100km. 5,6 l d’essence. 1h 45 mn de trajet.

2) Histoires de volumes et de pollution :

Voici ce que dit l’A.D.E.M.E. :
 http://www.ademe.fr/particuliers/Fi...

Lorsque le matériel n’est pas recyclé, il est envoyé dans une décharge où il se dégrade lentement mais sûrement libérant ainsi dans l’environnement tous ces composés toxiques. Les composants électroniques, les circuits imprimés, les écrans et les éléments de plastique contiennent des métaux ou des molécules qui polluent sévèrement l’environnement. Lorsque l’ensemble est brûlé dans un incinérateur, les fumées qui sont dégagées dans l’atmosphère sont très toxiques.

En réalité et même si certains organismes ou certaines sociétés avaient émis de sérieuses mises en garde à la fin des années 90 et au début des années 2000, les nations industrialisées commencent seulement aujourd’hui à prendre timidement conscience de l’ampleur du problème. Ainsi, aux Etats-Unis, l’un des pays les plus producteur (et exportateur) de déchets au monde :

« Il faut savoir que 133.000 PC sont mis au rancard chaque jour, selon les chiffres du cabinet Gartner. Et seuls 10 % des ordinateurs personnels y seraient recyclés. Des chiffres qui font prendre conscience de l’urgence, d’autant que ces trois prochaines années 400 millions d’ordinateurs dans le monde devraient être mis hors d’usage par leurs propriétaires. »

(Atelier groupe BNP Paribas - 07/01/2005)
 http://www.presence-pc.com/actualit...

Autre exemple de problèmes :

« Ces révélations sur le trafic d’ordures électroniques entre les USA et la Chine sont dues à la Silicon Valley Toxics Coalition. Toutes les informations concernant la dévastation de la Silicon Valley par les hautes technologies, la pollution des eaux potables, les décharges de déchets électroniques, les dommages à la faune et à la flore, les taux de fausses couches, de défauts de naissance et de cancers professionnels, l’analyse des composants toxiques, de l’impact global des hautes technologies sur l’environnement et les ressources naturelles, ainsi que les cartes détaillées de ces calamités, sont disponibles sur le site de la Silicon Valley Toxics Coalition »
 http://64.233.183.104/search?q=cach...

En 2006, dans le monde, les filières de recyclage du matériel informatique ne sont pas assez organisées et pas assez développées. Les millions de tonnes de déchets qui ne sont pas traités sont entreposés dans des décharges sauvages ou envoyés à l’étranger.
 http://www.infos-du-net.com/actuali...

Ce sont les pays les plus « défavorisés » ou encore l’Inde, la Chine et le Pakistan qui font les frais de la faible couverture du réseau de récupération de matériel informatique en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Les quelques usines de retraitement qui se trouvent dans ces pays-là, lorsqu’elles existent, ne sont pas adaptées.
Au Nigeria, l’un des pays d’Afrique qui subit de plein fouet ce phénomène, ce sont « 500 conteneurs de matériel informatique d’occasion qui arrivent chaque mois. 75% de ce matériel est inutilisable et est détruit dans des conditions nocives pour la santé des populations vivant à proximité des décharges. »

 http://www.pcinpact.com/actu/news/A...

En France, comme partout ailleurs, on est encore assez loin du compte tant en terme de proximité qu’en terme de volume.

« En 2000, les Français ont jeté environ 1,5 million de tonnes de ces produits. Plus de 50 % de ces déchets sont issus des ménages, ce qui représente environ 13 kilos par an et par habitant. Pour le moment, 90 % de ces déchets sont jetés, incinérés ou valorisés sans traitement préalable. Or, la majorité d’entre eux contiennent des métaux lourds et des substances toxiques (mercure, plomb, cadmium et chrome) qui présentent un risque important pour la santé. Un PC de bureau contient par exemple en moyenne 1,7 kilos de plomb, 50 grammes d’arsenic, de chrome, de cobalt et 6,35 kilos de matières plastiques non dégradables. »

En 2000, la masse moyenne annuelle des déchets produits chaque année par les ménages représentait 13 kg. On demande aux nations européennes d’assurer le retraitement des déchets à hauteur de 4 kg seulement en 2006. Il y a là un grand décalage entre ce qu’il faudrait retraiter et ce qu’il est conseillé de prendre en charge.

Si nous avons pris du retard, c’est parce que pendant longtemps les politiques ne se sont pas suffisamment penchés sur le problème. Les directives européennes adoptées ces dernières années et sur lesquelles les pouvoirs publics se sont appuyées aveuglément n’ont pas vraiment contribué à améliorer la situation.
L’une d’elle stipule en effet :
« Introduisant le principe de la "responsabilité du producteur", la directive DEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) impose aux fabricants, à partir du 13 août 2005, de collecter, valoriser et recycler leurs produits. »

C’est une manière comme une autre de rejeter l’entière responsabilité sur le producteur. Celui-ci serait censé organiser toute la filière de A à Z de la prise en charge jusqu’au recyclage. C’est un peu abuser. Le consommateur a sa part de responsabilité.

Nous savons comment fonctionne le marché. Lorsque les entreprises sont bénéficiaires, soient elles redistribuent une partie des gains à leurs actionnaires soient elles gardent du cash en réserve dans le but de financer de nouveaux « développements ». Dans une économie de type concurrentielle et de croissance tournée vers la recherche de profit maximum, il était un peu vain d’attendre qu’elles proposent des solutions de recyclage raisonnables. Il existe une concurrence féroce entre les différentes compagnies. Les flux de marchandises sont très tendus. Il ne reste que peu de place pour le reste. Dans cette affaire, les consommateurs, la collectivité nationale et les collectivités locales ont été exonérées de toute réflexion sur sujet. « On » leur a enlevé toute responsabilité.

Il existe un réel déficit de communication entre le monde de la production capitaliste, les décideurs bureaucrates « européens » et les citoyens. Ce manque de concertation entre les différents partenaires est fort préjudiciable. Heureusement, certains entrepreneurs ont remarqué qu’il existait un grand vide dans ce domaine et n’ont pas attendu de signes forts de la part des pouvoirs publics pour mettre en place des établissements de réparation et de recyclage.

3) Le point sur le recyclage et la récupération des vieux appareils informatiques en France. Il se peut que la liste ne soit pas complète.

**Liste des sites de recyclage, de récupération et les noms des entreprises qui participent à un réseau. Ne sont indiquées ci-dessous que les entreprises qui prennent en charge le vieux matériel informatique.
 http://www.reeso.org/membres.php

ALSAREC
13, Route du S.I.P.E.S.
Zone Artisanal
68128 ROSENAU
Batteries
Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (Anciennement nommés Produits Electriques et Electroniques en Fin de Vie)
Métaux ferreux
Métaux non ferreux

 http://www.environnement-recycling.com recyclage.
« NOS REFERENCES
Voici quelques unes des sociétés qui nous font confiance :
Gendarmerie nationale, Valéo, Louis Vuitton, EADS, Carrefour, Socopa, ESIEE(CCIP Paris), ONF, EDF, SCC
Et vous ? »

 http://www.3rEnvironnement.com recyclage.
**sites de recyclage qui ne semblent pas encore être inscrits dans un réseau :

 http://www2.ademe.fr/servlet/getBin...
Toutes les entreprises ne prennent pas en charge les déchets informatiques : appareils à tube cathodique, DEEE.

 http://www.zdnet.fr/actualites/info...
Les firmes multinationales tentent également de mettre en place des filières avec l’aide de partenaires locaux.

« À Rueil-Malmaison, Dell dispose de son second site en France, après son siège de Montpellier. Il a été épaulé par la mairie, qui a mis à disposition des tentes pour accueillir les visiteurs ou promu l’opération via de l’affichage municipal. Et c’est la société Veolia Propreté, ancienne branche déchets de Vivendi, qui prendra en charge le recyclage proprement dit du matériel récupéré. »

Société Micronov :
« Cette entreprise valorise les anciens PC en équipant des écoles et des associations. "L’entreprise peut choisir d’affecter directement son matériel à telle école ou telle association. Nous intervenons alors comme prestataire pour préparer les postes, les nettoyer, les tester, ajouter les composants matériels et logiciels nécessaires pour fournir à l’utilisateur un outil prêt à l’emploi", explique-t-il.

ORDI-RECYCLING est revendeur agréé.

 http://www.etri.fr/

 http://www.ecoplus.fr recyclage.

 http://perso.orange.fr/ecomicro/ind...
Un site de recyclage et de test réemploi.
« La directive attribue la responsabilité de la gestion et du financement de la fin de vie des produits aux constructeurs et metteurs sur le marché avec comme date d’application le 13 août 2005. Une question se pose : sur quels réseaux recyclage vont-ils pouvoir appuyer leurs obligations ? »

« Bien sûr, nombre d’acteurs pressentis font preuve de bonne volonté et sont prêts à s’engager dans cette filière. Mais la réalité aura vite raison des plus motivés et une situation de blocage serait catastrophique. Certain vous proposeront l’aventure, nous vous proposons une vrai filière expérimentée et donc chaque site appliquera la même démarche qualitative du point de vue environnemental, social et économique. »

Conclusion :

Les principaux problèmes sont :
- une mauvaise prise en charge des déchets. Il faut absolument éviter les mises en décharge, les détériorations et les expositions aux intempéries afin que les polluants ne se répandent pas partout.
Trop souvent encore, on voit traîner sur les trottoirs des télévisions, de vieux magnétoscopes. Ils sont parfois ouverts, cassés volontairement ou non. Il suffit qu’une averse se produise et l’eau de pluie contaminée partira dans les caniveaux, ira rejoindre des cours d’eaux naturels. Par solidarité avec les autres habitants de planète qu’ils soient des pêcheurs à la ligne en bord de Loire ou des cultivateurs de mil au Nigeria, avant de se débarrasser de son vieux matériel, il faut s’assurer que celui-ci sera mis entre de bonnes mains. Soit on le conserve chez soi dans un placard en attendant que des filières de récupération agréées soient mises en place près de son domicile soit il faut prendre l’initiative de l’apporter à l’usine de recyclage la plus proche qui peut se situer parfois à plusieurs centaines de kilomètres.
- le nombre d’usines et d’unités de retraitement est relativement faible par rapport au volume de matériel mis au rebus chaque année.
- il existe un manque certain de coordination entre les différents acteurs de la société.
- les composants électroniques sont difficilement recyclables : de nombreux traitements chimiques sont nécessaires. Les procédés actuels qui permettent d’obtenir des taux de recyclage de l’ordre de 70 à 90 % peuvent encore être améliorés. Des recherches dans le domaine de la production et dans le domaine de la conception ne seraient pas superflues. Avec l’interdiction d’utiliser des métaux polluants, comme cela est stipulé dans la directive européenne du 27 janvier 2003, assez positive celle-là, cela devrait s’améliorer assez nettement. En effet, à compter du 1er juillet 2006, certaines substances dangereuses seront interdites : plomb, mercure, cadmium, hexavalent, PBB et PBDE.

Quelques suggestions pour aller plus loin :

- Les industriels seraient très inspirés de produire des composants entièrement démontables, chimiquement neutres et même mieux entièrement biodégradables.
- La collecte doit devenir systématique. Les mairies doivent s’assurer que le matériel sera correctement récupéré dans chaque quartier. Tout le monde gagnera énormément de temps.
Monsieur Lambda compte écrire une lettre et la déposer dans la boîte à suggestions laissée sur la table basse dans le hall d’entrée de la mairie. Il doublera son initiative d’un coup de fil auprès des services compétents afin d’être sûr d’avoir été bien entendu.
- Les industriels qui gèrent les entreprises de recyclage pourraient mettre en commun leurs connaissances, et leurs savoir-faire.
- Si le matériel a été placé dans une décharge sauvage ou non, c’est une erreur. Il devra effectuer le chemin en sens inverse et être récupéré. Les sols de ladite décharge devront être décontaminés. Il existe un certain nombre de procédés qui permettent de le faire.

Les capacités de prise en charge devront augmenter très sensiblement dans les prochains mois ou dans les prochaines années. Il faudra une volonté politique certaine pour que tout soit mis en place de manière exemplaire sur le territoire.

Partout dans le monde, de grandes sommes d’argent partent en recyclage dans les paradis fiscaux, les plate-forme Off-shore et autres lieux obscurs. Cet argent-là pourrait être utilisé pour financer la création de filières afin de pouvoir couvrir tous les besoins.

Dans l’avenir, le mieux consistera à ne produire que du matériel durable, aisément recyclable et aisément démontable, qui ne pose aucun problème en ce qui concerne l’environnement. Nous serions plus avisés de diminuer les volumes de production et de créer des emplois en rapport avec l’agriculture, avec la nature et sa protection.
L’inventeur du ramassage systématique des ordures, le préfet M Poubelle avait beaucoup moins de cheveux blancs à se faire. Les déchets étaient pratiquement tous biodégradables. Dans paris, on circulait beaucoup à cheval.

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