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Les Pirates conquièrent la jeunesse berlinoise, lassée des partis établis

par Berlin

Publie le lundi 19 septembre 2011 par Berlin - Open-Publishing
4 commentaires

"Pirates" sont entrés pour la première fois dans un parlement régional allemand à l’issue du scrutin régional à Berlin dimanche, surfant sur le désintérêt des jeunes pour les partis établis, selon les analystes.

Créée en 2006, cette formation qui prône notamment la démocratie directe sur internet a bouleversé tous les pronostics : crédités de 6,5% dans les derniers sondages, ils ont atteint 8,9%, devenant le quatrième parti de la capitale allemande.

"C’est un vote contestataire à prendre au sérieux", a reconnu la chancelière chrétienne-démocrate (CDU) Angela Merkel, au lendemain du scrutin. Leur succès est "symptomatique de l’insatisfaction générale pour les partis établis", estimait Carsten Koschmieder, politologue de l’Université libre de Berlin.

De fait, ce petit parti au logo à voile noire sur fond blanc a non seulement su mobiliser des électeurs qui jusqu’ici ne se rendaient pas aux urnes, mais il a aussi grignoté des voix à pratiquement tous ses adversaires.

Aux Verts tout d’abord, qui se sont embourgeoisés selon certains, notamment parce qu’ils ont accepté de gouverner localement avec des conservateurs.

Au parti d’extrême gauche Die Linke ensuite, vivement critiqué récemment pour avoir dit son amour à Fidel Castro à l’occasion de son 85e anniversaire, et en raison de son attitude pour le moins ambiguë lors de l’anniversaire de la construction du Mur de Berlin.

Aux Libéraux enfin, petit partenaire de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel qui ne sait plus comment donner de la voix et a disparu du parlement régional avec ses 1,8%.

Originaires de Scandinavie —ils ont deux députés au parlement européen pour la Suède— et maintenant actifs dans plus de 30 pays, les Pirates berlinois se battent en vrac pour la transparence, la laïcité, l’égalité des droits et la gratuité des transports publics.

"La majeure partie de leurs électeurs sont des jeunes, des hommes et des grands utilisateurs d’internet", constate M. Koschmieder, "même s’ils ont su convaincre un petit pourcentage de soixantenaires".

A Berlin, "biotope à part avec son grand nombre d’étudiants, d’artistes et de créatifs dans les nouveaux médias", il leur est plus facile qu’ailleurs de marquer des points, juge Ulrich Sarcinelli, professeur de l’Université de Coblence-Landau.

Et là est toute la question : "Seront-ils plus qu’une start-up de court terme de l’époque internet ?", s’interrogeait le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung dans son éditorial lundi. "Tout dépendra s’ils réussissent, comme les Verts, à l’époque, à élargir leurs thèmes de campagne".

Plusieurs experts comparent en effet cette nouvelle formation aux écologistes allemands : "quand les Verts sont entrés pour la première fois au parlement local de Brême en 1979, leur seul cheval de bataille était la protection de l’environnement. Quatre ans plus tard, ils étaient au Bundestag (chambre basse du parlement), et deux ans après Joschka Fischer devenait ministre dans l’Etat régional de Hesse", notait le quotidien Berliner Zeitung.

"Nous avons maintenant la possibilité de montrer à Berlin que nous pouvons vraiment faire de la politique et pas simplement en discuter", s’est félicité le président des Pirates au niveau fédéral, Sebastian Nerz.

Il n’empêche : avec 15 députés au parlement berlinois, la formation semble dépassée par l’ampleur de son succès. "Ils reconnaissent qu’ils n’ont pas d’expérience en politique", constate M. Koschmieder.

Pour M. Sarcinelli, leurs chances d’entrer dans deux ans au Bundestag sont minces : "Ils n’ont aucun visage connu".

Dans leur pays natal, la Suède, ils ont rrécolté moins de 1%, aux deux élections législatives en 2006 et 2010.

http://www.liberation.fr/c/01012360759-c

Messages

  • "Ils n’ont aucun visage connu" et alors ? On en a ras le bol des visages connus, des césars et des tribuns. Que se vayan todos.

    • C’est sur ça, pas de visage connu, pas de porsche panamera, pas de rolex... ces gens ne sont décidément pas sérieux...

      les Pirates berlinois se battent en vrac pour la transparence, la laïcité, l’égalité des droits et la gratuité des transports publics.

      sont vraiment vilains ça alors

      pas comme ce bon Klaus ERNST, Dirigeant de Die Linke qui adore rouler en Porsche. Les réunions de la direction de Die Linke vont commencer à ressembler à des porcheries...

      Pirates !

    • DU CALME COPAS , DU CALME !!!

      Tu nous refais le coup des émeutes en ANGLETERRE ...certes certains mots d’ordre "des pirates " sont intéressants notamment ceux qui réclament davantage de liberté dans l ’utilisation d ’internet ou la gratuité pour les transports ou la culture , par contre d ’autres revendications me laissent dubitatif car ils pourraient être repris par des tenants du libéralisme :
      "défense de l’initiative individuelle, moins d’intervention de l ’état , privatisation des monoploles de l ’état ..."

      alors si ces pirates ne roulent pour encore en porsche il semble que pour certains le grand soir consiste à en posséder une

      attendons don un peu de voir avant de s’enthousisasmer et de voir dans ce premier résultat électoral autre chose que le rejet des partis classiques incapables de résoudre la crise y compris DIE linke qui vient de perdre presque 2 % , commenter cet echec du FDG allemand me semble autrement interessant que de s ’extasier un peu rapidement sur ces "pirates".

    • Tu nous refais le coup des émeutes en ANGLETERRE ...certes certains mots d’ordre "des pirates " sont intéressants notamment ceux qui réclament davantage de liberté dans l ’utilisation d ’internet ou la gratuité pour les transports ou la culture , par contre d ’autres revendications me laissent dubitatif car ils pourraient être repris par des tenants du libéralisme :
      "défense de l’initiative individuelle, moins d’intervention de l ’état , privatisation des monoploles de l ’état ..."

      Je n’ai jamais indiqué d’une façon ou d’une autre, tu peux chercher, que les révoltes en Angleterre étaient révolutionnaires. Mais bon je ne souhaite pas rajouter aux angoisses des uns et des autres.

      Évidemment rien n’est écrit en quoi que ce soit, mais se multiplient des signes qui ne trompent pas sur l"instabilité grandissante du système .
      La gratuité des transports, t’as raison, c’est pas révolutionnaire, mais à voir tous les petits marquis du FdG qui se tordaient dans tous les sens avant de finalement accpeter ce genre d’orientation et pas partout encore on peut nous en refiler comme ça...

      On sait ce qu’est la direction de Die Linke, comme celle du FdG, des appareils qui veulent s’incruster dans l’état.

      Sur les pirates c’est bien plus complexe apparemment.

      Mais le passage à l’ordre bourgeois des partis réformistes est ancré dans la réalité et les actes.

      Gratuité des transports et de la culture, gratuité du net, je prends.

      Le reste je laisse.