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Les SDF n’ont pas la liberté d’expression
Publie le vendredi 4 mai 2007 par Open-Publishing4 commentaires
A Morlaix, ville du Finistère, on vient de fermer un lieu d’accueil de jour, dans l’attente de le délocaliser du centre ville vers une zone d’activité (sous prétexte que l’ANPE est dans cette zone...). La mairie (PS-PC) est à l’origine de cette décision.
Ce lieu d’accueil était ouvert à tous et remplissait trois missions déléguées par la DDASS : l’accueil, l’écoute et l’orientation. Il permettaient aux personnes en difficulté de trouver de l’écoute et une aide matérielle : petit-déjeuner, douche, lave-linge et sèche-linge, téléphone, Internet, chenil, réchauffage de repas…
Il était utilisé par des personnes SDF mais pas uniquement et loin de là. Il s’agissait d’un des rares lieux ou les personnes pouvaient garder leur anonymat si elles le souhaitaient. Un lieu pour poser ses sacs, sa souffrance. Un lieu pour se poser tout court.
L’association gestionnaire a baissé les bras au bout d’un an de vaines tentatives de compromis avec cette mairie. Suite à l’arrêt des aides européennes, cette association n’avait plus aucun poids financier. Des politiques ont fait pression sur d’autres politiques. La DDASS (responsable des accueils de jour destinés aux personnes en grande difficulté sociale) a fini par avaliser le transfert de ce service dans un lieu quasi désertique alors que cela va à l’encontre des directives ministérielles concernant ce genre de structure.
Les motivations sécuritaires et économiques ont primées sur le travail social. En effet, la ville rénove actuellement la rue où se trouvait cet accueil qui ne cadre désormais plus dans le paysage.
Un collectif s’organise pour lutter contre la toute-puissance de cette municipalité (PS-PC). Il émane de citoyens lambda révoltés par la situation révélée par les médias. Des utilisateurs de l’accueil de jour se sont joints au mouvement. Un jeune homme sans domicile fixe a vite été mis en avant, par la presse notamment.
Une heure avant une rencontre prévue avec le maire, des policiers étaient venus le chercher pour on ne sait quelle obscure raison et l’avaient relaché en soirée. Cela ne l’a pas empêché de participer aux autres rencontres et rassemblements.
Aujourd’hui, il vient d’être incarcéré pour 3 mois pour outrage à agent. Il a été arrêté en état d’ivresse, conduit à l’hôpital où il aurait insulté les gentils policiers venus l’y conduire. Dès le lendemain, il était jugé : l’avocat des deux agents a fait une plaidoirie hors de propos, arguant que le jeune homme se croyait tout permis depuis qu’il était devenu le "leader des sans abri". Le procureur a suivi .... 5 mois pour outrage (dont deux avec sursis), 300 € de dommages et intérêts à chacun des deux policiers, obligation de soins, de travail et une amende.
Sans tomber dans l’angélisme, on peut affirmer que ce jeune homme est incarcéré pour avoir tenté de défendre son droit à la dignité et à la liberté de parole. La justice a perdu son impartialité et la sous-préfecture (Mme la sous-préfète est très proche de M. le maire) dicte sa conduite à un procureur devenu pur exécutant du ministère de l’intérieur.
L’incompréhension est totale même si ce jeune homme n’en était pas à sa première condamnation.
Le collectif invite à des rassemblements tous les jeudis vers 17H30/18H devant la mairie de Morlaix. Ils ont déjà gagné quelques mois de réouverture (par la mairie) a minima mais le maire refuse toujours de discuter de la délocalisation.
Mail : collectifantiexclusion@yahoo.fr
Messages
1. Les SDF n’ont pas la liberté d’expression, 4 mai 2007, 23:16
tu as raison, parfois il faut se battre pour ses idees contre son parti, salut j f dieux stuttgart
1. Les SDF n’ont pas la liberté d’expression, 7 mai 2007, 21:57
Educateur de rue en banlieue, ce mode opératoire est malheureusement assez courant. Comme au tribunal, la parole des policiers a toujours plus de poids, on ne peut pas faire grand chose ; les jeunes ressortent avec encore plus de haine et encore moins de confiance. Et ce n’est pas avec le nouveau président que cela risque de changer !
2. Les SDF n’ont pas la liberté d’expression, 19 mai 2007, 21:48
Les délits d’outrage et de rébellion sont la plupart du temps infondés. Ils servent à mettre à l’écart des personnes auxquelles on n’a pas grand chose d’autre à reprocher.
Plus on se défend, plus on s’enfonce ....
Pourtant, les policiers sont bien souvent eux-mêmes les auteurs d’injures en tout genre et d’intimidation.
C’est dégueulasse !
3. Les SDF n’ont pas la liberté d’expression, 23 mai 2007, 21:08
merci pour cet article,
et merci aussi à tous ceux qui nous permettent d’avoir ces informations,
c’est avec beaucoup d’inquietudes que je lis ou écoute tout ce qui se passe et avec beaucoup de questions que je continue
jusqu’où vont aller ces personnes qui privilegient leur qualité de vie personnelle au détriment des autres ???
comment aujourd’hui pouvons nous ressentir la sécurité collective, le droit aux libertés constitutionnelles ? de l’homme, tout simplement ; alors que les forces de l’ordres sont elles memes démunies de sens et d’humilité ???
comment pouvons nous croire en ces hommes qui nous gouvernent alors qu’eux memes s’octroient tout et ne répondent de rien ???
je m’étonne du comportement des conseillers municipaux, du maire, des politiques dass et du conseil general, de notre actuel président ou des anciens qui ne rendent pas de compte pourtant demandé par la justice ;
de tous ces gens qui osent se dire socialiste, ou au service des citoyens et qui n’accepte pas leur responsabilité d’homme, représentant de nos droits et devoirs, et qui n’honorent pas leur obligations de moyens, de resultats ???
et moi, petite citoyenne anonyme, je pense à nos ailleux qui chantaient "aux armes citoyents" , à tous ces gens qui à quelques milliers de kilometres de nous se font tuer, n’ont pas à boire et à manger, parce que certains préférent remplir des comptes en suisse ou aux caïmens plutot que de les mettre au service du peuple,
à ces guerres de pouvoir au détriment de la mutualisation des bonnes idées
je soutiens tous ceux qui ont encore le courage de dire qu’ils veulent trouver des solutions,
qu’ils croient en un monde ou le partage sera équitable,
celui de l’eau, des denrées alimentaires, de l’espoir,
et bien plus encore,
toutes mes amitiés et mon soutien au collectif rapsody