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Les avocats européens se mobilisent pour la libération de leurs confrères kurdes
par Maxime Azadi
Publie le jeudi 19 janvier 2012 par Maxime Azadi - Open-PublishingPlusieurs associations européennes des avocats et de défense des droits humains ont appelé à manifester le 24 janvier devant les ambassades et consulats turcs, pour exiger la libération de leurs confrères kurdes.
Alors que les autorités turques continuent de réprimer brutalement, sous le silence complice des gouvernements européens, tous ceux qui critiquent le gouvernement, les organisations internationales de la société civile ont décidé de se mobiliser pour les droits de l’homme et la libération des dizaines d’avocats détenus.
Appel à manifester
Les associations d’avocats qui représentent des différentes associations d’avocats européennes ont décidé de promouvoir une prise de conscience publique sur la grave situation des avocats en Turquie, lors de la journée de l’avocat menacé, mardi 24 janvier. La journée de l’avocat menacé est une initiative des Avocats Européens Démocrates (AED) qui a commencé en 2010 en soutien aux avocats iraniens.
Des avocats dans plusieurs pays européens protesteront devant des ambassades et consulats turcs et remettront une pétition avec des demandes urgentes.
Les Avocats Européens Démocrates (AED), une organisation regroupant plusieurs syndicats d’avocats allemands, belges, espagnols, italiens, hollandais, l’Association Européenne des Juristes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (ELDH), l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE) et pour la France, le Syndicat des Avocats de France (SAF) sont à l’ origine de cette journée de manifestation.
Le SAF appelle à manifester, en robe, mardi prochain à 15 heures devant l’ambassade de Turquie au 16 avenu de Lamballe à Paris 16e. D’autres manifestations sont déjà organisées le même jour en Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Italie et en Turquie.
Dans la pétition adressée au premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au président Abdullah Gul et à tous les membres du gouvernement turc, les associations d’avocats protestent « contre les arrestations illégales et sans fondement des avocats en Turquie, ainsi que l’obstruction de leur mission. » Elles affirment que les arrestations des avocats « bafouent le droit d’accès à la défense et le droit des avocats à exercer leur profession sans peur ni intimidation. »
La plus grande arrestation d’avocats de l’histoire
Environ une quarantaine d’avocats se trouvent actuellement derrières les barreaux en Turquie, ce qui fait le pays la plus grande prison du monde pour les avocats. Le 22 décembre 2011, la police turque a mené la plus grande opération de l’histoire, arrêtant 49 avocats de chef du PKK, Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999. Parmi eux 36 ont été placés en détention par un tribunal d’Istanbul. Le 5 décembre 2011, un avocat italien qui allait participer comme observateur au procès du KCK à Diyarbakir a été arrêté à l’aéroport d’Istanbul et expulsé le lendemain.
« Depuis des années, de graves violations de droits de l’homme en Turquie ont été signalées » affirme le texte et poursuit : « Ces violations ont été commises, non seulement contre des opposants politiques, mais aussi contre les minorités, spécialement contre la population kurde de Turquie. Elles ont aussi été commises contre des avocats qui ont eu le courage de défendre les victimes des violations de droits de l’homme. Quand les avocats sont victimes d’une autorité arbitraire, leurs clients souffrent aussi. Ils subissent du pouvoir arbitraire de l’Etat et sont privés de la possibilité d’un procès équitable. Quand les avocats sont empêchés de remplir leurs fonctions professionnelles, ce n’est pas seulement leur avenir et celui de leur client qui sont en danger, mais la justice elle-même. »
Le droit à l’auto-détermination du peuple kurde
AED-EDL, ELDH et IDHAE condamnent avec force ces actes et demandent :
– L’abrogation de la loi anti-terroriste turque de 1991 qui protège la sécurité de l’Etat au détriment de la liberté et la sécurité des individus.
– La libération immédiate des avocats détenus pour des raisons politiques.
– Un procès équitable pour les accusés dans l’affaire KCK, ainsi que l’autorisation pour des observateurs étrangers, d’assister au procès.
– Le respect pour le droit à l’auto-détermination du peuple kurde.
– Une enquête internationale indépendante sur les faits signalés, dans le but de trouver les responsables de ces arrestations qui bafouent les droits de l’homme (http://www.actukurde.fr/)