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Les élections municipales

Publie le mercredi 22 août 2007 par Open-Publishing

Michel Peyret
22 aoùt 2007

LES ELECTIONS MUNICIPALES ?

Le texte que tu m’as remis me confirme ce que j’avais déjà fortement ressenti , notamment dans sa " Réponse à " L’adieu au PS" de Philippe Corcuff " : notre ami est un "bon"socialiste , ou si tu préféres un social-démocrate dont tu détermineras la sensibilité particulière .
Ceci est une appréciation politique , il est parfaitement dans son droit , et je respecte ses opinions même si je ne les partage pas .

Sa recherche d’une hégémonie politique social-démocrate sur les différentes forces progressistes ne va pas à mon avis dans le bon sens .
Au fond , ce qu’il propose , ce sont des pas supplémentaires vers le bipartisme et la bipolarisation de la vie politique française qu’ont accentuées l’élection du président de la République au suffrage universel et le mode de scrutin pour les législatives mis en place pour raboter les pluralités et les diversités des opinions politiques des Français .

Avec les évolutions intervenues , le système politique de notre pays ressemble de plus en plus à celui qui a cours dans d’autres "démocraties" occidentales , Allemagne , Grande-Bretagne , Etats-Unis , où les deux principaux partis se succèdent au pouvoir pour servir au mieux le système capitaliste et ses marchés financiers .

C’est aussi , et peut-être surtout , l’organisation de l’affaiblissement , sinon de la disparition , du courant révolutionnaire qui souhaite , lui , sortir du capitalisme et non l’aménager aux marges , ce qui d’ailleurs est aujourd’hui devenu impossible , comme l’illustrent partout les gestions social-démocrates du capitalisme .

Comme je te l’ai dit , il est indispensable , a contrario , de faire vivre la diversité des forces progressistes qui apparait davantage comme une richesse qu’un défaut , voire un obstacle au rassemblement . D’ailleurs peut-il y avoir rassemblement s’il n’y a plus la pluralité et la diversité et que domine partout l’uniformité , le conformisme politique ?

Au sein de ces forces , il est indispensable de faire vivre et renforcer le courant révolutionnaire dont Maurice Agulhon rappelait l’importance et le rôle dans sa formule : "Il y a la droite , il y a la gauche , et il y a les révolutionnaires !" pour illustrer les particularités de l’organisation politique française . L’existence d’un parti révolutionnaire conséquent en est l’une des conditions : sans parti révolutionnaire , pas de mouvement révolutionnaire . Je ne sais plus qui l’a dit mais l’évidence qu’il exprime est si forte qu’elle s’impose d’elle-même .

Ce que propose notre ami est également la négation de la proportionnelle qui est à mon avis , avec la supression de l’élection du président au suffrage universel , la condition nécessaire pour sortir du bipartisme et de la bipolarisation qui ont fait tant de mal ces dernières décennies .

La campagne des élections municipales devrait être l’occasion de mener une grande bataille politique pour son rétablissement véritable et intégral , et pour faire vivre dans les faits le pluralisme dans ces différentes acceptations .

Aussi les élections municipales doivent être l’occasion d’une première réaffirmation forte de la nécessité de faire vivre une force communiste nouvelle , ouverte et rassembleuse .

S’il s’avérait impossible de modifier le mode de scrutin en cours pour les prochaines élections municipales , il resterait à utiliser ce mode dans l’esprit d’une véritable proportionnelle .

Il convient en conséquence de se référer au texte qui régit ce mode de scutin qui est une proportionnelle fortement dévoyée et à deux tours , avec possibilité de modifier les listes entre les deux tours .

Dans ces conditions , constituer une liste d’union dès le premier tour ne constitue pas à l’expérience le meilleur moyen de rassembler le plus largement possible , tout au contraire . Chaque électeur souhaite , au premier tour , exprimer les choix de candidats et de programmes qui reflètent le mieux ses opinions et ses aspirations plutôt que d’être contraint d’accepter des compromis boîteux dont on ne sait sur quelles bases et modalités ils ont été réalisés .

Aussi , présenter une pluralité de listes exprimant une diversité d’opinion et de propositions au premier tour permet en conséquence à chacune de ces listes de recueillir le maximum de suffrages de chaque sensibilité . Et par là-même de créer les conditions pour que la liste adverse dominante ne recueille pas la majorité absolue des suffrages exprimés et empêcher ainsi que la messe ne soit dite dès le premier tour . Le rassemblement au deuxième tour de toutes les sensibilités sur une liste et un programme de propositions au prorata des influences respectives exprimées au premier tour est une garantie de démocratie et d’efficacité pour le plus large rassemblement .

Au demeurant , il me parait important , sinon indispensable , qu’après les dernières élections la sensibilité communiste soit bel et bien affirmée alors que tant de voix se font entendre pour prôner la disparition de toute force communiste organisée , en fait pour effacer le Congrès de Tours .
Quiconque a pu se pencher sur l’histoire du dernier siècle dans notre pays a mesuré l’importance du poids et de l’influence communiste dans les avancées politiques , sociales et humaines . C’est quand ce poids et cette influence ont été les plus importantes , à la Libération par exemple , que ces avancées ont été considérables , ont marqué profondément les décennies suuivantes jusqu’à nos jours .

Aussi quiconque aurait à nouveau la volonté affirmée de vouloir à nouveau créer les conditions politiques aux conquêtes démocratiques et sociales devrait également favoriser la renaissance d’une force communiste conséquente dans son rôle moteur pour une transformation sociale révolutionnaire de notre temps .