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Les étudiants en musicologie de l’Université Rennes II interpellent le gouvernement

Publie le lundi 30 janvier 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Étudiants du Département de Musique
Université Rennes II
6, avenue Gaston Berger
CS 24307
35043 Rennes Cedex
A
Monsieur Gilles de Robien,
Ministre de l’Education nationale
A Rennes, le 21 Janvier 2006
Monsieur le Ministre,
Suite au communiqué du 21 Décembre 2005 concernant la réduction du nombre de postes aux concours de l’Agrégation et du CAPES d’Education
Musicale et Chant Choral, les étudiants du Département de Musique de Rennes II souhaitent, par la présente, vous faire part de leurs inquiétudes et questionnements face à ces dernières décisions.
Tout d’abord nous vous exprimons notre profond mécontentement concernant la date tardive choisie pour annoncer cette diminution du nombre de postes à pourvoir, passant de 150 en 2005 à 90 postes au CAPES pour cette année 2006, sans oublier les nombreux vacataires qui ne peuvent se présenter au concours interne (zéro poste pour cette année 2006 au CAPES interne !). Il nous semble tout à fait maladroit et irrespectueux de la part
des personnes concernées, et vis-à-vis des étudiants, de dévoiler ces nouvelles désolantes tout juste deux mois avant les premières épreuves du concours, et pendant les vacances de Noël, qui plus est.
Il est irresponsable de donner des à-coups dans les recrutements, au risque de voir s’effondrer les structures de formation (Universités pour les PLC1 et les agrégatifs, IUFM pour les PLC2) pour le jour proche où il faudra former davantage de futurs enseignants. Le nombre des élèves du premier degré augmente jusqu’en 2008, et ne redescend qu’à partir de 2010 ; les effectifs de collège vont donc mécaniquement augmenter et les " baby-boomers " finiront bien par prendre leur retraite. D’ailleurs, nous-mêmes enfants de couples de " baby-boomers ", il nous semble que les départs en retraite ont déjà commencé depuis un petit moment ; ...alors où sont les postes ? Comment expliquer un tel taux de chômage chez les jeunes ? Quelques questionnements sont légitimes...
Nous nous interrogeons très sérieusement sur NOTRE avenir, sur le devenir des étudiants aujourd’hui en Licence 1 ou 2 qui aspirent à la même profession que nous, nous nous interrogeons sur le devenir du métier d enseignant, sur la qualité de l’enseignement délivré dans certains collèges, sur les réformes futures concernant la polyvalence des professeurs, nous nous interrogeons sur le devenir de l’enseignement de la musique et, d’une manière plus générale, sur tout le système éducatif.
Comment peut-on clamer le slogan " Profs, métier d’avenir ", ou bien revendiquer " La réussite de tous les élèves ", et affaiblir de façon aussi provocatrice l’Education Nationale ?
A ce titre nous aimerions obtenir de vous, de manière claire et détaillée les informations nécessaires concernant les décisions prises jusqu’à présent et celles à venir. Pourquoi cette réduction excessive de postes ? Que va devenir l’enseignement musical en collèges et lycées ? Comment envisager de dispenser un enseignement de qualité à chaque élève sur ces réalités ?
 Enfin, il nous semble primordial que, dorénavant, à chaque rentrée scolaire de septembre, soit annoncé de manière précise et explicite le nombre de postes pour chaque concours, dans chaque discipline, pour l’année à venir, bien sûr, mais également pour les deux années suivantes, afin que chaque étudiant soit en mesure de choisir son parcours universitaire et, ainsi, de décider de son avenir. Les postes au Capes externe sont passés successivement de 303 en 2002, à 280 en 2003, 163 en 2004, 150 en 2005 et 90 cette année. Pour l’étudiant entré en première année à une époque où il y avait 300 postes, il n’en reste que 90 lorsqu’il arrive aux concours ! Humainement, cela conduit à des situations dramatiques.
Nous espérons que ces quelques interrogations et demandes seront entendues, comprises et analysées, et que vous saurez y trouver un écho favorable. Nous nous devons de rester extrêmement vigilants.
Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, L’expression de notre très haute considération.
Etudiants du Département de Musique de l’Université de Rennes II

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