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Les marins-pêcheurs ? Coincés entre trusts pétroliers et agro-alimentaires !

Publie le vendredi 23 mai 2008 par Open-Publishing
9 commentaires

Marins-pêcheurs - La colère fait tache d’huile

Le mouvement de protestation des marins-pêcheurs, commencé aux Sables d’Olonne mardi 12 mai, s’est étendu maintenant à toutes les côtes et à quasiment tous les ports de pêche. Les marins-pêcheurs exigent que le gouvernement tienne la promesse faite en novembre 2007 de maintenir le prix du gazole à un niveau acceptable, ou de compenser sa hausse.

Actuellement les marins payent le gazole-pêche détaxé un peu plus de 70 centimes d’euro le litre et jusqu’à 80 centimes à l’île d’Yeu. En novembre 2007 ils avaient arrêté leur mouvement lorsque le président du Comité national des pêches leur avait dit : « Messieurs repartez au travail », estimant avoir « toutes les certitudes demandées pour avoir un gazole à 0,30 euro »...

Or le prix du carburant a plus que doublé, tandis que les marins ont du mal à obtenir de bons prix pour leur pêche. Ils sont en effet obligés de passer par des « criées » et des grossistes derrière lesquels il y a les grands groupes de distribution. Un marin du Havre remarquait que le maquereau qu’il avait vendu 0,40 euro le kilo à la criée se retrouvait à 4,60 euros dans un hypermarché de Saumur !

Les marins-pêcheurs sont ainsi pris en étau entre les groupes pétroliers et les hypermarchés qui fixent les prix. Selon un marin participant au blocage du port de La Rochelle, une semaine de pêche avait rapporté 7 000 euros de poisson et coûté 6 300 euros de gazole ! Impossible donc non seulement de payer l’équipage décemment mais même d’entretenir le matériel.

Les mesures avancées par le gouvernement en novembre dernier et chiffrées par lui-même à trois cent dix millions d’euros en trois ans auraient été de toute façon insuffisantes. Mais avec la flambée des cours du pétrole elles deviennent ridicules et nombre de patrons pêcheurs sont acculés à la faillite.

Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Michel Barnier devait réunir une fois de plus les représentants de la profession mercredi 21 mai. S’il n’a pas trouvé de solution, il a en revanche trouvé une nouvelle explication. Le gouvernement voudrait bien, dit-il, faire quelque chose, mais c’est « Bruxelles » qui l’empêcherait de subventionner le gazole et de le vendre « au-dessous des cours du marché ».

Mais alors qu’est-ce qui empêcherait le gouvernement de contraindre les trusts pétroliers comme Total d’une part, les chaînes d’hypermarchés de l’autre, à prendre sur leurs milliards de bénéfices pour que les pêcheurs puissent vivre de leur travail ?

Paul GALOIS

Source

-http://www.lutte-ouvriere-journal.o...

Messages

  • Qui c’est qu’a voté oui au référendum,et qu’a approuvé le traité simplifié ?

  • Que je sache,on entend peu critiquer les grandes surfaces,pourtant les plus grandes fortunes de France et les plus grands prédateurs économiques,par contre,on s’y précipite allègrement...Tant pis pour nos pêcheurs,travailleurs,etc...Le consommateur oublie qu’il est d’abord un travailleur !!

    • réponse 1) Je ne comprends pas l’allusion... si allusion il y a.

      réponse 2) Je pense sincèrement qu’on se trompe si l’on culpabilise en tant que consommateurs. On va vers ce qui est pratique et moins cher, et là n’est pas trop la question. La question, c’est que seul l’Etat a les moyens gouvernementaux d’obliger les trusts à cesser d’élargir leurs marges sur le dos des travailleurs de la pêche ou de l’agriculture.

    • Un prix,c’est d’abord du travail(voir Marx) et plus on demande du moins cher,plus ça agit sur la rémunération du travail.Regardez ce qui se passe:on achète de plus en plus de marchandises fabriquées dans des pays à salaires extrêmement bas.Comme le capital doit se rémunérer aussi,pour se renouveler(toujours Marx),il essaie systématiquement de maintenir cette rémunération.Cependant,nous assistons,comme l’avait prévu Marx(toujours lui) à une baisse tendancielle du taux de profit(à savoir environ 65% pour le travail,30 pour le capital,le reste à l’Etat).Ce qui m’amène évidemment à considérer le consommateur comme co-responsable avec la grande distribution,de la dégradation des salaires et aussi de la disparition de nos entreprises manufacturières.IL ne sert à rien de le nier ,c’est la triste réalité que nous constatons chaque jour.Le consommateur scie la branche sur laquelle il est assis,il est devenu un ventre avant d’être un travailleur !

    • Vous citez Marx à la lettre pour mieux en oublier l’esprit, piérini.

      Non pas "un prix, c’est d’abord du travail"...

      Mais plutôt : la valeur d’une marchandise, c’est d’abord le temps de travail socialement nécessaire à sa production.

      Et dans ce cadre, le travail ne déroge pas à la règle : Il est considéré comme une marchandise pour l’employeur, il est donc rémunéré selon "le temps de travail nécessaire à sa production" (qualifications, années d’études, expérience etc...). Ainsi, un travail "non qualifié" se réduit au SMIC, et à ce qui semble donc utile pour le simple maintien en vie du travailleur.

      Mais la marchandise travail a ceci d’unique que contrairement à toutes les autres marchandises, elle rapporte plus qu’elle ne coûte...

      Et nous avons là la base de toute l’exploitation de l’homme par l’homme, le vol fondamental.

      Voilà ce que dit et explique Marx. Pour ceux que le sujet intéresse, je recommande en particulier la petite brochure "Travail salarié et capital", bien accessible et très convaincante.

      Alors après, dire que les braves consommateurs sont des salauds complices du système... c’est tout ce qu’on veut, sauf marxiste !

      Et quand l’humanité se posera le problème de remettre la production au service de l’humanité, vaudra mieux pas se tromper. Perso, je reste marxiste, et c’est le salariat et l’exploitation de l’homme par l’homme qu’il faudra faire disparaître...

      Mais enfin, je crains que l’on ne s’éloigne un chouïa du sujet de départ.

      Pour l’instant, vu que nous n’en sommes pas à changer toute la base sociale du système, on ne peut qu’applaudir et soutenir le combat des marins pêcheurs, étranglés par les trusts du pétrole ET de l’agro-alimentaire, qui profitent de leur situation monopolistique pour engraisser encore leurs actionnaires au détriment de la simple survie des travailleurs de la mer.

    • Sylvie,c’est bien ce que je disais,vous le confirmez:un prix,c’est du travail,peu importe comment vous l’appelez.Et quand vous cherchez le moins cher,vous cherchez du travail moins cher...CQFD par vous-même..Le consommateur,réfléchissez bien,oublie toujours qu’il est un travailleur !

  • Bruxelles a bon dos ! Que des journalistes aillent vérifier !

    Et puis comme 53 % de gens ont voté Sarko,floués ou pas le résultat est là, en pays libéral chacun fait ce qu’il veut. Alors comment voulez-vous que Barnier intervienne auprès de la grande-distribution ou auprès de Total ?

    Je voudrais bien savoir pourquoi les gouvernements successifs se sont employés à tuer la pêche française, par le démantèlement incroyable de leur flotte, rappelez-vous le scandale, et ce au profit des anglais, des portugais ou des espagnols ! Eux peuvent pêcher l’anchois par ex. mais pas nous ! Pourquoi ? Après la destruction de nos industries, de la pêche, que nous reste-t-il aujourd’hui ? Quelle a été la logique dans tout ce fatras ?

  • qu’ils continuent à faire grève le plus longtemps possible, pendant ce temps là les poissons ne sont pas victimes de sur pêche.
    Bientôt il n’y aura plus de problème de carburant car il n’y aura plus rien à pêcher.

    • Super la vie avec les verts, plus de pêcheurs remplacés par les plaisanciers, les ports livrés aux bateaux qui sortent 15 jours par an !

      Ce qui tue la mer ce ne sont pas les petits patrons pêcheurs ,ils sont d’indécrottables ces bobosverts .

      Ils empêchent même de construire des logements avec l’UMP pour loger les infirmières à paris , afin pouvoir mettre leurs culs dans l’herbe pour faire pic-nique-chic, en lisant une revue hors de prix sur les meubles de campagne de chez Roche et Bobois !