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Les syndicats de la Fonction publique prêts à la grève le lundi de Pentecôte

Publie le samedi 16 avril 2005 par Open-Publishing
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Les fédérations syndicales de la Fonction publique demandent au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de renoncer à faire du lundi de Pentecôte un jour travaillé et menacent d’appeler ensemble à la grève ce jour-là dans le cas contraire.

"Vous avez pris la décision d’imposer aux salariés une journée de travail gratuit au nom de la solidarité avec les personnes âgées et dépendantes. L’allongement de la durée du travail ou la remise en cause de la réduction du temps de travail relève d’une conception inacceptable de la solidarité qui fait supporter l’effort aux seuls salariés", écrivent les syndicats de fonctionnaires CGT, FO, CFDT, CFTC, FSU et UNSA dans une lettre ouverte adressée vendredi matin à M. Raffarin.

"La solution devrait consister à faire contribuer de façon équitable l’ensemble des revenus dans le cadre d’une protection sociale solidaire améliorée", estiment-t-il.

"Le déroulement du lundi de Pâques a montré les problèmes que pose cette décision unilatérale. Il a permis également de confirmer l’opposition qu’elle rencontre au sein de la population, des élus, des salariés, des personnels des services publics. Le résultat en a été le gâchis, le gaspillage, les dépenses et l’obligation de présences inutiles dans un certain nombre de services publics", ajoutent les fédérations.

Le lundi de Pâques a en effet été travaillé dans certains départements pour conserver le caractère férié du lundi de Pentecôte, avec à la clé une belle pagaille : certains services publics ouverts, d’autres pas ou encore des établissements scolaires ouverts, mais sans élèves ou presque.

En conséquence, les syndicats demandent à M. Raffarin de "renoncer à cette mesure et d’ouvrir des négociations sur la meilleure façon d’assurer la nécessaire solidarité", et se disent "résolus à faire du 16 mai une journée d’action n’excluant pas la grève".

Tous les syndicats de l’Education nationale ont déjà fait passer un message similaire au gouvernement, tandis que les grandes confédérations syndicales menacent également d’appeler à des actions le 16 mai. (AP)

Messages

  • La grève doit être reconductible si on veut qu’elle soit utile. Elle doit durer plus longtemps que 24 heures pour avoir une certaine efficacité.

    Les personnes qui se mettront en grève le Lundi de pentecôte peuvent ignorer les avis des syndicats si ceux-ci décident que la grève ne devra pas durer plus de 24 heures.

    Ils peuvent faire comme les lycéens et s’auto-organiser en coordination :

    http://mai68.org/textes/coordination.htm

  • Adoptée en 1998, la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail est l’expression de l’engagement des gouvernements, des organisations d’employeurs et des organisations de travailleurs de promouvoir les valeurs humaines fondamentales - valeurs qui sont de première importance pour notre vie économique et sociale.

    Ces principes et droits sont :

    * la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective ;

    * l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire ;

    * l’abolition effective du travail des enfants ;

    * l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.

    La journée travaillée imposée est contraire au 2e point de l’Organisation Internationale du travail. Publics et privés, pour le faire respecter, nous devons faire grève et nous battre pour que notre salaire ne soit pas amputé.

  • 1) L’Etat empochera 0,3% de la masse salariale. Dans le public, le salarié ne sera pas payé et l’employeur public reversera 0,3% de sa masse salariale. C’est idem dans le privé, or ce que rapporte les salariés du privé en 1 jour est plus élevé que ce qui sera donné à l’Etat, et la différence à votre avis, elle est pour QUI ? Le PATRON. Donc non seulment cette "journée volée" est injuste pour nous, mais en plus elle permet aux patrons de faire plus de bénéf que d’habitude sur nous. Tout ceci étant forcé bien entendu. Et faudrait fermer sa bouche peut-être ?

    2) C’est intéressant cette annonce des syndicats. La CFDT dit avec les autres que "la grève n’est pas exclue le 16 mai", mais n’appelle pas à la grève. Et les autres syndicats ne bronchent pas là-dessus ? Jusqu’où l’unité à tout prix ?

    3) C’est à nous d’enlever le baillon sans trop compter sur la combativités des syndicats majoritaires, je ferai grève le 16 mai, mais une journée de grève seulement serait un double cadeau pour les patrons, une grève reconductible par contre permettrait de supprimer cette "journée volée" : "on continue tant qu’on n’est pas remboursé" et le temps de cette grève reconductible permettrait de faire monter la pression sur tous les fronts de lutte mal éteints.

    4) Pourquoi ne pas organiser des AG le midi sur nos lieux de taff pour préparer déjà cette journée en proposant de voir plus loin que notre nez sur le guidon et pour préparer un mouvement plus ample ? Après le tout si le 16 est interpro sur fond vote sur la constitution, il y a de quoi impulser une grève générale.