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MAYOTTE : MON CHERI EST EXPULSE MALGRE SON INEXPULSABILITE (Partie 2)

Publie le mercredi 11 novembre 2009 par Open-Publishing

Partie 1 :
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L’embarcation pour Anjouan a été très mouvementé : Madi s’est battu de toutes ses force pour ne pas faire le voyage en vain. Il a même eu le soutien des chatouilleuses de Petite Terre contactées par la mère de ce dernier. La mère habitant Mtsamboro ne pouvait pas être là.

Les chatouilleuses ce sont ces dames qui vous étouffent par des chatouilles jusqu’à la mort.

Elles ont pris une part importante pour le maintien de l’île sous administration française. Leur rôle consistait à éliminer les indépendantistes par étouffement sous la bénédiction du maître, mais c’est une autre histoire. Elles sont devenues inoffensives au fil du temps. Elles sont réveillées de temps en temps dans leur sommeil par le politicien indigène du coin, à la recherche d’un soutien électoral.

Pour la libération de Madi, « l’armée » était commandée par une petite dame édentée, au nez écrasé, aux cheveux courts crépus poivre et sel, portant un tricot datant des années soixante-dix, où on peut à peine lire « Votez Giscard ». Sans sa jupé délavée par le soleil accablant de Petite Terre, on l’aurait considérée comme un vieux pépère au crépuscule de sa vie. Elle hurlait à qui voudrait bien l’entendre : « Karivindzé : Nous ne voulons pas », « wassi fou rantsy : nous sommes français » et reprise en chœur par une horde de femmes plus ou moins jeunes très excitées, prêtes à tout pour récupérer Madi. Elles ont pris la direction du port maritime de Dzaoudzi, occasionnant un embouteillage monstre au niveau de « Chez Rama », un des plus grands vendeurs de Gandia (boisson alcoolique très prisée à Mayotte, qui vous rend gaga en une fraction de seconde) de l’île. Rama est respecté et adoubé sur ce service rendu.
La police ayant appris la nouvelle de la descente des chatouilleuses au port, a envoyé en toute allure des camions bâchés en direction de l’aéroport faisant croire à « l’ennemi » que Madi va être expulsé manu militari par avion.

Le groupe fait alors demi-tour en direction de l’aéroport en criant toujours « Karivindzé » mais avec une diminution notable des « décibels ». La commandante est au bord de l’épuisement, sa voix ne résonne presque plus. Le mouvement de ses mâchoires donne l’impression d’entendre le mot « Karivindzé », mais il n’y a rien qui sort.

Avec l’aide de quelques badauds elles ont érigé des barrages filtrants aux niveaux des accès de l’aéroport pour exiger la libération de Madi. De loin on s’active pour un départ imminent de l’avion. Les chatouilleuses et les gendarmes se font face, séparés par le portail. Poussées par un effet requinquant et brutal de la commandante, elles étaient prêtes à en découdre lorsqu’elles ont appris comme un coup de massue le départ de Madi par voix maritime. Comment vont-elles retourner à Labattoir ? Qu’est ce qu’elles vont dire ?

La cheftaine fait semblant d’être dans tous ses états, mais son regard trahit un soulagement. Elle doit se sentir soulagée après une journée chaude, où elle connaissait par expérience le résultat.

A venir : le voyage de Madi et ses projets de blanchir sa peau et se défriser les cheveux (à suivre)

Mhogo Majarou de Mtsanga mbwa

Source : Chissiwa mbouzi Via : http://wongo.skyrock.com/