Accueil > Makfire BEQIRI vit à Mitrovica au Kosovo...
Elle a 27 ans et souffre de Purpura thrombocytopénique idiopathique, une maladie qui ne peut pas être soignée sur place, et qui la met d’après le médecin chef de la KFOR (force multinationale) et les médecins qui la suivent à l’hôpital de Pristina en danger de mort. Ils préconisent l’envoi urgent de Makfire dans un hôpital bien équipé à l’étranger.
Les symptômes de cette maladie ce sont des hémorragies à répétition, et le sang qui ne se renouvelle pas. Tous les deux mois, on lui transfuse du sang pour la maintenir en vie, mais d’après les médecins, à moyens termes, ces soins mettent en danger son système immunitaire.
Ce qui devrait être fait c’est d’abord des examens cytologiques de la moelle osseuse (ponction sternale) pour déterminer si la cause est génétique ou liée à un disfonctionnement de la rate. En fonction de ces analyses pour lesquelles les hôpitaux au Kosovo ne sont pas équipés Makfire devra soit subir une ablation de la rate, soit bénéficier d’une greffe de moelle osseuse.
La procédure pour soigner un malade kosovar à l’étranger, est la suivante :
Le visa est délivré une fois que les frais médicaux, dont le montant est estimé sur devis, sont réglés par virement sur le compte bancaire de l’hôpital d’accueil.
Dans ce cas précis, ils sont très élevés. Il arrive que le Ministère de la Santé du Kosovo participe à ces frais, mais c’est rare, c’est en priorité destiné à des enfants, et les délais sont actuellement de deux ans ! Oubliez, disent les médecins. Et les ONGs internationales ont quitté le Kosovo ou oeuvrent dans le domaine de la reconstruction.
Toute la famille de Makfire vit de la pension de son beau-père qui se monte à 50€uros par mois ; le mari de Makfire ainsi que ses deux frères travaillaient à l’étranger (Allemagne, Suisse et Suède) mais ils ont été renvoyés au Kosovo sous prétexte que la situation politique est normalisée par la présence de l’ONU et de l’OTAN. Pourtant Mitrovica est coupé en deux depuis 1999, et la tension est telle qu’Albanais et Serbes ne traversent pas le pont qui est censé relier les deux parties de la ville de peur de se faire lyncher.
La KFOR a dû installer un hôpital de campagne dans une usine désaffectée car le directeur serbe de l’hôpital de Mitrovica est le dirigeant de la faction la plus nationaliste et la plus dure du Kosovo et il refuse d’admettre les Albanais.
Donc la question est la suivante : existe-t-il une structure susceptible de prendre en charge le cas de Makfire ?
Contact : Baudouin Koenig
baldovino@free.fr