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Monde libertaire # 1461 du 18 au 24 janvier 2007 (Sommaire, édito, article et agenda)

Publie le dimanche 21 janvier 2007 par Open-Publishing
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Monde libertaire # 1461 du 18 au 24 janvier 2007

« L’idée la plus utile aux tyrans est celle de Dieu. »

Stendhal

Le sommaire :

Don Quichotte, le retour de Jedi, par Djo, page 3

La Chine Royal, par M. Cailloux, page 5

L’autruche et les chiens de garde, par F. Ladrisse, page 5

Brèves de combat, page 6

Ploum ploum tralala syndicat vaincra ? par J.- P. Germain, page 7

Les Roms de Saint-Denis en lutte, par S. Bull, page 8

Dossier Rrom, suite, page 9

L’eau n’est pas une marchandise ! Par P. Schindler, page 10

Les mécanismes de la délation, par Sophie, page 11

Istanbul libertaire, S. Kojok, page 14

Les croyants de l’écologisme, par Ph. Pelletier, page 15

Dadoun et l’intolérable, par M. Giraud, page 17

Claire l’enragée, par Benoist Rey, page 19

Au pas de l’oie, par S. Chemin, page 19

Nanni Noretti, par Heike Hurst, page 20

L’électeur, ce criminel, par Libertad, page 21

Radio libertaire, page 22

Agenda, page 23

L’éditorial :

Le vent médiatique soulevé par Les enfants de Don Quichotte autour des problèmes des sans-logis est passé à travers les moulins à promesses électorales des partis politiques en quête de points dans les sondages, il s’est évanoui quand l’acteur incarnant le héros de Cervantès a dû répondre à un autre contrat. Ce n’est pourtant pas l’annonce d’une loi n’ayant d’effet qu’en 2012, et qui probablement sera passée aux oubliettes d’ici là, qui va reloger ceux qui aujourd’hui, avec ou sans tentes, sont toujours à la rue. Bien sûr, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, joué au bon meunier samaritain.

D’après ce sinistre pantin, avec lui à la chefferie de l’État, il n’y aurait plus de SDF dans les rues en deux ans ; gageons que comme pour les sans papiers il les concentrera tous dans des camps. Ne pouvant pas tous les expulser, il faudra bien que les pensionnaires de ces camps de transition se réadaptent à la vie sociale, en offrant leur force de travail à la nation.

Ne doutons pas que les plus méritants seront promus au grade de capos. À dire ça on pourrait croire que Sarkozy représente une menace fasciste, non ! D’ici à là, il y a un pas. Mais ne vient-on pas d’apprendre qu’avec Sarkozy tout est possible… Candidat unique de son parti, élu avec plus de 98 % des voix, voilà qui doit faire sourire dans sa tombe le camarade Staline. Quelle poigne ! Le ci-devant comte Nicolas de Naguy Bocsa réclame la justice pour le peuple ! Il en appelle à un retour des valeurs morales et du sens du devoir !

Désolé mon p’tit loup, mais nous n’avons pas les mêmes conceptions de ce que sont la morale et la justice. Des femmes, des hommes et des enfants qui dorment dehors dans l’un des pays les plus riches du monde est profondément immoral. Tout comme le sont ces patrons qui licencient pour accroître les dividendes de leurs actionnaires. Il est contraire à tout ordre moral d’ordonner des perquisitions à coup de matraque, pour terroriser les enfants, les femmes et les hommes rroms installés légalement dans une commune. Il ne peut pas y avoir de justice sans égalité économique et sociale ! Et la société que tu nous prépares, Nicolas, est loin de tendre dans ce sens, c’est une société où seuls les nantis sortent leur épingle du jeu de massacre qui se passent sous eux, et que toi tu ne vois même plus. Mais rassure-toi, tu n’es pas le seul à oeuvrer pour nous embrigader dans votre monde où notre liberté s’arrête là où commencent vos ambitions. Ta rivale, Ségolène, tout en changeant les étiquettes et la couleur des draps, quitte à rajouter des oreillers plus moelleux, veut nous enrôler dans la même caserne du développement économique capitaliste que nos chers sociaux-démocrates ont adopté comme nouveau Moloch.

Don Quichotte, le retour du Jedi

C’EST PARTI, on entre dans l’année des élections. Les promesses électorales affluent déjà dans les voeux de nouvelle année. L’action médiatique qui consiste à rassembler des SDF quai Jemmape en y ajoutant quelques personnes médiatiques et quelques bourgeois a fonctionné. Devrions-nous nous réjouir ? Bien sûr que non. Ce qui à marcher c’est le tsunami médiatique, l’hypocrisie et le foutage de gueule.

Le jeu de loi

La charte des enfants de Don Quichotte à fait l’unanimité. Tout l’échiquier politique est unanime, il faut loger les SDF. Rappeler la loi n’est pas dans nos habitudes, pourtant nous sommes forcés de constater que des lois existent déjà et que si les politiques voulaient s’intéresser aux sans-abri, ils pourraient commencer par les appliquer. D’une part il y a la loi SRU qui consiste à imposer aux communes 20% de logements sociaux. Problème : les maires de villes riches préfèrent payer des amendes plutôt que voir débouler des pauvres dans leurs rues : communautarisme de classe… D’autre part, la loi de Réquisition (permettant au « représentant de l’Etat dans le département » de réquisitionner des locaux à usage d’habitation vacants) mais bien sûr, bien qu’existante, son application fût exceptionnelle, droit de propriété exige !

La farce du dindon

Villepin fort sensibilisé au problème du logement, lui-même logé dans un hôtel (Matignon tout de même) n’a écouté que son courage et s’est senti de son devoir de légiféré à nouveau sur ce problème. De plus un de ces députés a sous le coude une proposition de loi instituant un droit au logement opposable. C’est au poil !

Le dindon de la farce

Ainsi, les personnes dont le maire ne peut leur trouver un logement pourront se retourner contre l’État devant un juge administratif. Sous réserve de l’acceptation par une commission de conciliation bien entendu. Mais bien sûr, quand t’es à la rue, tu n’as que ça à foutre d’aller devant le juge dans une procédure longue où tu dois raconter ta vie pour émouvoir l’infâme auditoire qui habituellement passe son temps à moraliser et culpabiliser les pauvres. Et quand bien même, combien de temps entre la commission, le juge et la décision ? Et pendant ce temps, on fait quoi ?

Silence, ça tourne !

Pendant tout ce mouvement médiatique, l’association des enfants de Don Quichotte a eu la main mise sur les quais. Veillant à la « bonne image » pour les médias. Pauvres mais pas sales quand même ! Et surtout ne pas crier sa rage ou son désespoir. C’est tout le problème de ces associations se sentant l’âme charitable (Alléluia !) voulant aider les plus pauvres, pour se donner bonne conscience, mais sans toute fois accepter une société débarrassée des rapports de domination.

Acte final

Enfin dernière scène du grand spectacle, on entend dans les médias le leader de ce mouvement se féliciter de cette victoire et hurler dans un mégaphone que l’on peut replier bagages ! Plier bagages, mais pour aller où ? Lui à un avion à prendre pour l’Afrique du Sud. Les sans-abri, eux, n’ont pas replié les tentes et compte bien les garder encore un peu, dans l’attente des voir les logements promis.

Épilogue

Si ce mouvement a su révéler le problème lié au logement ainsi que, dans une moindre mesure, celui de la précarité, en aucune façon il n’en a dénoncé les causes. C’est la où le pseudoconsensus politique autour des SDF laisse dubitatif. Quand Sarkozy promet « zéro SDF » si on veut bien le croire, on imagine déjà les camps à l’image de ceux de rétention pour les sans-papiers… Ce mouvement n’est qu’une farce préélectorale. Le leader du mouvement l’affirme très bien lui même : « Régler le problème du logement avant la présidentielle […] Cela redonnerait confiance dans les gouvernants. », in 20 minutes. Sans commentaires.

Dit papa, pourquoi y’a des pauvres ?

La bourgeoisie, à conquis le pouvoir en 1789 et a su le garder grâce d’une part à la propriété privée et d’autre part à la hiérarchie sociale fondée, en partie, sur les revenus. Ainsi, le patron possède les outils de production, il légitime donc sa domination sur « ses » salariés de part le fait qu’il est le propriétaire de l’entreprise. Il est à noter que ces outils ont eux-mêmes été réalisés par des salariés…

De même, un propriétaire de logement exige un loyer (fixé à son bon vouloir) à « ses » locataires. Ainsi il peut vivre de l’accumulation des biens qu’il a acquis, il vit du fait qu’il est un propriétaire. Il est à noter que ces logements ont eux-mêmes été bâtis par d’autres salariés, eux-mêmes locataires… La bourgeoisie possède tout, elle est ainsi en position de force, ce qui lui permet un contrôle sur tout ce qui se fait dans la société. De plus, elle peut compter sur l’État, pour lui permettre de veiller à son droit de propriété et à faire usage de la force (police, appareil judiciaire, prison, armée) quand cela est nécessaire. Les partis ne veulent qu’accéder au pouvoir, ils ne peuvent exister qu’en gardant un fonctionnement de classe. Non seulement on ne peut compter sur eux, mais en plus ils veulent nous faire croire à une possibilité de changement. Tout cela est un leurre et l’égalité sociale sonnerait l’heure de leur destitution.

Ni parti ni enfant de machin, mais on fait quoi ?

Les associations telles que celle qui s’est illustrée quai Jemmape, avec son lot de soutien people se veut le porte-voix des sans-papiers alors qu’elle est totalement déconnectée de ceux qu’elle dit représenter. Comment pourrait-elle aspirer à émanciper les plus pauvres alors que ses « militants » vivent pleinement de ce système ? Ce sont les exploités en s’organisant qui seront à même de porter leurs revendications, de mener leur combat, sans avoir des « régulateurs » n’aspirant au mieux qu’au réformisme.

La réquisition des logements vides

Depuis plus de vingt ans, le nombre de logements vacants oscille autour de 2 millions d’unités, Paris comptait lors du dernier recensement 136554 logements vacants, soit un logement sur dix.Autrement dit de quoi loger ou reloger la quasi-totalité des sans-abri et mal-logés. Mais bien sûr, les propriétaires de ses logements ont d’autres projets ! Ainsi, les entreprises publiques et administratives, pour ne citer qu’elles, se dépouillent-elles de leur patrimoine immobilier au plus offrant (France Télécoms, SNCF, CAF, EDF…). La question des logements d’urgence apparaît ainsi bien hypocrite.

Le partage des richesses

Les richesses ont toujours été aux mains de la bourgeoisie. Celle-ci, qui nous exploite déjà au travail, vivant de l’immobilier et des biens de consommation, décide de ce qu’elle veut bien reverser et à qui. Bien évidemment, elle s’octroie la plus grosse part des richesses et nous laisse discuter le bout de gras. Or ce droit qu’elle s’est donné n’est en aucun cas légitime. Comment justifier qu’une minorité puisse se garder les richesses produites par tous ? La terre appartient à tous, c’est donc à tous que doit revenir ce qui est produit. Chacun doit pouvoir subvenir à ses besoins. C’est ça l’égalité économique et sociale.

D’jo
groupe-claaaaaash@federation-anarchiste.org

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Jeudi 18 janvier

Merlieux (02)

Rencontre débat autour du thème « Réalités et informations face aux pouvoirs et aux médias » en présence de Florence Aubenas et de Mimouna Hadjam, de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax : 0323801709.

Nîmes (30)

Rencontre débat avec Ronald Creagh sur le thème : « Être libertaire aujourd’hui » au Centre P.-Néruda, rue du Cirque-Romain, à 20 heures. Table de presse, entrée libre. Organisée par le Groupe
Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste.

Vendredi 19 janvier

Besançon (25)

Débat contradictoire sur « les alternatives à l’économie de marché » avec la LCR, le Parti de la décroissance et la Fédération anarchiste, à 20h30, à la librairie L’Autodidacte, 5, rue Marulaz.

Saint-Claude (39)

Réunion publique : police partout, avec Maurice Rajsfus, au Coffre-Fort, rue de Boneville, à 20h30.
groupelucio@no-log.org

Dijon (21)

Concert de soutien à Camille, au tribunal pour refus de fichage ADN, avec Krapnek, Grrzzz, Kazan, Ben, à 21 heures à l’espace autogéré des tanneries, bvd de Chicago.

Monchy-Breton (62)

Dans le cadre de la campagne nationale et internationale en faveur de la libération des militants d’Action directe, et à l’occasion du 20e anniversaire de leur arrestation, le comité « Libérez les ! » de soutien aux prisonnier(e)s et réfugié(e)s politiques du Nord-Pas-de-Calais invite la population à un débat à partir d’un documentaire dans lequel Joëlle Aubron, ex-membre du groupe disparue en mars dernier, évoque son parcours militant et ses conditions d’incarcération, au café « Chez Tartous et compagnie », entre Bruay-la-Buissière et Saint-Pol-sur-Ternoise.

Samedi 20 janvier

Paris 18e

Anne Steiner et Loïc Debray présenteront leur ouvrage sur la R.A.F. Guérilla urbaine en Europe occidentale, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.

Dijon (21)

Réunion publique organisée par les Voix sans maître, avec Maurice Rajsfus : « Sur le délire sécuritaire », à l’Hôtel des sociétés (salle Joliet), 7, rue de Docteur Chaussier.

Mercredi 24 janvier

Sarlat (24)

« Débats libertaires » autour d’une causerie libre avec les militants du Drapeau Noir Périgord de la Fédération anarchiste au café Lébérou, 5, rue Jean-Jacques Rousseau.

Jeudi 25 janvier

Paris 17e

Serge Utgé-Royo en concert du 25 au 28 janvier à L’Européen, 3-5, rue Biot. Métro Place-de-Clichy. Parking : 11-12, rue du Forest.

Nimes

Rencontre solidaire contre la répression avec B. Deceuninck, J.-L. Millet et un déboulonneur de pub, tous poursuivis pour leurs engagements. 20h15, Centre Pablo Néruda.

Vendredi 26 janvier

Paris 17e

Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.

Samedi 27 janvier

Paris 17e

Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.

Dimanche 28 janvier

Paris 17e

Serge Utgé-Royo en concert, voir jeudi 25 janvier.

Samedi 3 février

Paris 18e

Maurice Rajsfus nous parle de ses Mémoires à la bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Métro Blanche ou Abbesses.

Mardi 13 février

Ivry-sur-Seine (94)

Le groupe libertaire d’Ivry (FA) vous invite à une réunion publique d’information et de solidarité avec la Commune d’Oaxaca et les révoltes sociales au Mexique. Avec la participation d’un camarade de retour du Mexique. À 20 heures au Forum Léo-Ferré, 11, rue Barbès. Métro : Porte d’Ivry. Dès 19h30, accueil, bar et petite restauration.

Jeudi 15 février

Merlieux (02)

Rencontre avec un écrivain de polar que nous apprécions beaucoup, Patrick Pécherot, auteur de Belleville-Barcelone (2003), Boulevard des Branques (2005), de 18 heures à 21 heures, à la Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Tél./fax : 0323801709.

Vendredi 16 février

Saint-Claude (39)

Vidéo-débat : Ni vieux ni traîtres, film de Pierre Carles pour la libération des prisonniers d’Action directe, au Coffre-Fort, rue de Boneville à 20h30. groupelucio@nolog.org

Le Monde libertaire, hebdomadaire de la Fédération anarchiste, adhérente à l’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA)

Chaque semaine, en kiosque, 24 pages en couleurs d’actualité vue par les anarchistes

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