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Moody’s jette un froid sur l’Union européenne

par Guillaume Errard

Publie le lundi 28 novembre 2011 par Guillaume Errard - Open-Publishing
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L’agence de notation affirme qu’une aggravation de la crise de la dette de la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les pays européens. Le FMI dément se préparer à aider l’Italie, principale cible des marchés.

Moody’s remet la pression sur les Européens ce lundi matin, avant une réunion cruciale des ministres des Finances de la zone euro demain. L’agence de notation assure en effet que « l’aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les pays européens. Cela provoquerait très probablement la dégradation de la note souveraine de ces pays dans la catégorie spéculative ».

Bien que son scénario central reste « l’unité sans autre défaillance que celle de la Grèce », l’agence de notation n’exclut pas le risque de désintégration de la zone euro. « La probabilité de multiples défauts par les pays de la zone euro n’est plus négligeable. Plus la crise de liquidités se prolonge, plus la probabilité de défauts va augmenter rapidement », explique Moody’s, pour qui de tels défauts augmenteraient les risques de voir un ou plusieurs membres contraints de quitter la zone euro.

Cette note de Moody’s pourrait peser sur l’émission obligataire du Trésor italien, qui entend lever ce matin entre 500 et 750 millions d’euros. Et ce, alors que les taux d’intérêt des obligations italiennes à dix ans ont fini la semaine à plus de 7,3%, dans la zone rouge qui avait contraint la Grèce, l’Irlande et le Portugal à solliciter une aide extérieure.
Le FMI dément des discussions avec l’Italie

L’Italie pourrait bénéficier d’une telle aide, selon le journal transalpin, La Stampa. Alors que ses inspecteurs sont attendus à Rome dans les prochains jours afin de surveiller les comptes de l’Italie, le Fonds étudierait en effet la possibilité de prêter au pays au pays entre 400 et 600 milliards d’euros. Des informations que les États-Unis n’ont pas souhaité commenter et que la France et le FMI ont démenti. « Il n’y a pas de discussions avec les autorités italiennes sur un programme de financement du FMI », a déclaré ce matin un porte-parole du Fonds monétaire international.

Selon le journal italien, le Fonds attendrait que le gouvernement italien adopte le plan d’austérité que Mario Monti doit présenter le 5 décembre prochain et qui représenterait, selon la presse italienne, jusqu’à 15 milliards d’euros d’économies.

Quoi qu’il en soit, Paris et Berlin ont bien compris que l’euro, qui a perdu plus de 6% sur le mois dernier, clôturant sous les 1,33 dollar vendredi, est en danger. Les deux pays travaillent sur une réforme du pacte de stabilité pour inciter sinon toute l’Europe, au moins la zone euro à s’astreindre à plus de rigueur.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/11/28/04016-20111128ARTFIG00352-moody-s-jette-un-froid-sur-l-union-europeenne.php

Messages

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    Moody’s avertit que les notes de tous les pays européens pourraient être baissées, et que la crise de la dette continue de croitre.

    Ils pensent que le risque de défaillance généralisé augmente. Même dans le meilleur des cas, c’est à dire un défaut de paiement de la seule Grèce, les conséquences sont très négatives pour les notes...

    While Moody’s central scenario remains that the euro area will be preserved without further widespread defaults, even this ’positive’ scenario carries very negative rating implications in the interim period.

    Il est utile de voir ce que souhaite la bourgeoisie dans les commentaires de cette agence :

    Alors que la zone euro dans son ensemble possède une énorme force économique et financière, les faiblesses institutionnelles continuent d’entraver la résolution de la crise et de peser sur les notes.

    et le prix :

    " l’élan politique pour mettre en œuvre une solution efficace à la crise pourrait n’être trouvé qu’après une série de chocs, ce qui pourrait mener davantage de pays à se voir privés d’accès aux marchés du financement pour une période prolongée "

    Le choix désiré est d’une plus grande intégration politique et institutionnelle de l’UE. D’attaques plus massives qu’elles qu’en soit le prix, par des chocs, couper tout financement de certains pays pendant une période prolongée (10-15-20 ans ?).

    Ce à quoi on peut s’attendre si ce regard exprimé se confirme :

     1) des attaques violentes et brutales, dans la chair des chocs des risques sur la dette

     2) une crise longue et interminable

     3) une tentative de resserrement politique à l’échelle de l’UE qui suscitera logiquement au niveau populaire des réactions nationales de plus en plus fortes sous la forme de ce ressenti : plus il y a unification politique plus il y a austérité violente et longue.
    Un scénario possible : Une contradiction puissante au niveau politique pour la bourgeoisie qui aura difficulté à disposer de la carte fasciste quand la logique est plus d’intégration européenne. Cela donc plus de dérives dictatoriales bourgeoises mais manquant de corps populaire. Les scénarios d’alliance de classe sont très compliqués pour la bourgeoisie (on ne liquide pas impunément les classes intermédiaires sans que cela ait un cout ).

     4) un fort risque de récession globale, l’UE étant la plus grosse puissance économique du monde.

    Tous aux abris : long et par chocs...

    La bataille pour démonter et expliquer les mécanismes de la dette, et pour démonter l’utilisation de ce thème propagandiste par la bourgeoisie , est essentielle.

    Il faut arrêter de payer, tout de suite !

    Ce thème doit être popularisé et suscitera en retour des glapissements haineux de la bourgeoisie, ses satrapes et ses serviteurs médiatiques.