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Non à la "corvée" de Pentecôte : Greve !

Publie le vendredi 2 juin 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Monsieur le Directeur Général de la CRAMNP et du CRF
11 Allée Vauban
59662 Villeneuve d’Ascq Cedex

Objet : Préavis de grève contre la « corvée de Pentecôte »

Monsieur le Directeur ,

Nous vous informons que le syndicat Ufict-CGT dépose un préavis de grève pour les Lundi 5 Juin, dans les sites travaillant habituellement le lundi, et le Samedi 3 juin, ou le Mardi 6 juin pour les sites travaillant habituellement le samedi ; ou tout autre jour de « corvée de Pentecôte » qu’un salarié se verrait imposer.

Nous invitons le personnel de la CRAMNP et de ses Etablissements et du CRF à se mettre en grève une journée pour défendre les revendications :

Concernant la remise en cause des 35 heures par le gouvernement à la solde du patronat, nous refusons :

 la « corvée » du Lundi de Pentecôte imposée par le Comité Exécutif des Directeurs
 la mise en cause de la RTT par le gouvernement à la solde du MEDEF
 l’augmentation à 230 heures du contingent d’heures supplémentaires
 que le temps d’astreinte ne soit plus considéré comme temps de travail effectif
 que le temps de trajet ne soit plus considéré comme temps de travail effectif
 la monétarisation du Compte Epargne Temps qui détruit l’emploi

Concernant l’emploi, nous exigeons :
 le développement de l’emploi à la CRAM Nord Picardie, prenant véritablement en compte l’augmentation des charges de travail prévue par le Contrat Pluri-annuel de Gestion 2005-2008 conclu entre la CNAVTS et la CRAMNP
 le développement de l’emploi dans les maisons de retraite de la CRAM, constamment en sous-effectif criant, pour permettre au personnel de remplir correctement sa mission de soins et d’accueil des résidents
 le remplacement de tous les départs dans la branche Maladie

L’accord local RTT, encadré par les directives nationales, décomptait du temps de travail tous les jours fériés.

Concernant plus particulièrement la prétendue « Journée de Solidarité »

Nous avons un gouvernement et un patronat qui ne trouvent toujours qu’un seul "coupable" aux différents malheurs dont souffre le pays : l’ensemble des salariés.
C’est ainsi qu’à l’été 2003, ayant abordé avec une rare incurie l’épisode navrant de la canicule et 18.000 morts, le Ministre de la Santé MATTEÏ et le Premier Ministre RAFFARIN n’ont pas trouvé de meilleur palliatif à cette surprise climatique que de rétablir la corvée, abolie en 1789 par l’Assemblée Constituante, sous la forme d’une journée de travail supplémentaire qui ne sera pas rémunérée.
Par sa nature même, cet impôt ne s’abat que sur les salariés : ni les professions libérales, ni les travailleurs indépendants, ni les employeurs n’y sont astreints. Il ne touche ni les profits, ni les revenus de la rente. Il est donc d’une injustice criante, ne concerne que 40% des personnes dans ce pays ayant un revenu, celles ayant des revenus constitués de salaires et traitements, rarement mirobolants. Comme les laborieux ont dans l’ensemble une espérance de vie inférieure à celle des classes privilégiées (un ouvrier ou employé vit dix ans de moins qu’un rentier ou un patron) , c’est précisément la classe sociale qui profitera le moins de cet impôt qui y est seule soumise.

Cet impôt n’a pas de lien avec la solidarité.

Pire encore, en créant une caisse de solidarité spécifique aux personnes âgées dépendantes, il casse la solidarité intergénérationnelle, fondement de la Sécurité Sociale.

Ce gouvernement fait aux citoyens de la République l’injure d’un retour aux mœurs de l’ancien régime, quand on réquisitionnait les serfs pour travailler gratuitement chez les seigneurs.

Ce gouvernement à la solde du patronat a pour adage : "Faire la charité, c’est bien. La faire faire par les autres, c’est mieux. On oblige ainsi son prochain, sans se gêner soi-même". (Alphonse Allais).

Cette extraordinaire spoliation n’avait en réalité qu’un seul but : briser sans faire trop de bruit la loi des 35 heures en culpabilisant les salariés.

Cette journée de travail gratuit, qui représente pour les salariés un sacrifice équivalent à 0,5 % de leur salaire annuel, sera accaparée par les patrons qui encaisseront la totalité du chiffre d’affaires et des bénéfices réalisés ce jour là et qui n’auront à verser qu’une cotisation de 0,30 % du salaire annuel à la CNASEA.

 Pour la CRAM, une journée de travail supplémentaire représente la perte de 9 emplois, puisque les 0,3 % seront pris sur la masse salariale actuelle ! Peut-on faire le pari que pas un seul emploi ne sera créé en contrepartie dans les maisons de retraite de la CRAM ou publiques ?
 Comble du cynisme, puisque la masse salariale n’est pas augmentée, la ponction de 0,3% se traduira par des non-remplacements d’absences (maladie, congés) des personnels soignants dans les maisons de retraite de la CRAM ! ! !

Cette brèche étant faite, obéissant aux injonctions du MEDEF, les députés UMP ont voté à l’assemblée nationale une loi une loi "d’assouplissement" des 35 heures, mesure qui permettra encore plus d’abaisser le coût réel de l’heure travaillée, et engendrera des profits autrement plus importants que ceux résultant de la suppression d’un jour férié.

Le MEDEF applaudit !

Bien que le but réel de cette suppression d’une journée fériée soit atteint, on ne nous rendra pas cette journée volée : ce serait avouer trop clairement l’entreprise de spoliation des salariés qui lui est attachée.
Et l’on nous confirme les salariés de la CRAM, sur décision unilatérale d’un COMEX (COMité EXécutif des directeurs) décidément bien pressé de pressurer les salariés de l’institution, viendront travailler "gratuitement" le Lundi de Pentecôte.

Nous faire travailler gratuitement un jour de plus, nous comprenons parfaitement que cela traduise la solidarité du gouvernement envers le MEDEF. Certes, cette organisation rassemble un certain nombre de vieillards acariâtres mais force est de reconnaître qu’ils ne représentent pas, fort heureusement, l’essentiel de nos anciens dont nous entendons être véritablement « solidaires ».

A la CGT, nous n’avons pas dans notre histoire de lutte, ni en perspective l’acceptation de la « Refondation Sociale » chère au MEDEF, nouvelle « Charte du Travail », résurgence du Pétainisme et du Comité des Forges.

Nous refusons le rétablissement de la Corvée, chère à l’Ancien Régime, supprimée par la Révolution Française.

Nous dénonçons le démantèlement de la Sécurité Sociale par le biais de la création de la Caisse Nationale de Solidarité Autonomie.

En effet :
 cette Caisse sort le risque dépendance de la Sécurité Sociale, marquant la fin de la solidarité intergénérationnelle, principe de base de la Sécurité Sociale. A quand la création d’une caisse spécifique pour les nouveaux nés ?
 les ressources de cette Caisse, évaluées à 17 milliards d’euros, seront constituées de 15 milliards d’euros ponctionnés sur les fonds de la Sécurité Sociale, et de 2 milliards volés aux salariés

Pour mémoire, nous rappelons que la création de cette « Caisse » a été dénoncée :
 par les Conseils d’Administration de la CNAVTS et de l’ACOSS.
 Par toutes les organisations syndicales de retraités

Nous vous rappelons par ailleurs qu’en fonction du décret du 12 mai 1960, vous pouvez accorder une « Journée du Directeur ». En conséquence, nous vous demandons de ré-attribuer une des trois journées dénoncées préalablement à la négociation de l’accord local RTT par votre prédécesseur.

Villeneuve d’Ascq, le 29 mai 2006

Syndicat Ufict-CGT de la CRAM Nord Picardie
Et de ses Etablissements, et du CRF
11 Allée Vauban 59662 Villeneuve d’Ascq Cedex

Messages

  • Pentecôte 2006 : et vous, vous faites quoi ?
    Travail forcé, ou WE sportif et familial ?

    Cette année encore, le maintien par le Gouvernement du "jour férié mais pouvant être travaillé sans salaire par une partie variable de salariés", à savoir le lundi de Pentecôte, demeure une aberration par laquelle la situation au 5 juin prochain risque fort d’être embrouillée !...

    Disons pour simplifier que la quasi totalité du secteur public sera en congé, que tout le secteur non salarié (professions libérales, notamment) sera aussi en congé, que les enfants seront en vacances mais que leurs profs seront “collés”, et que le secteur privé risque d’être plutôt au bureau. Quand la “complexitude” crée le désordre !...

    Le seul point commun entre les salariés du privé et ceux du public est que le Gouvernement leur impose une journée de travail obligatoire sans rémunération. Et pourquoi pas deux l’an prochain ? Il s’agit-là du principe même du travail forcé, bien connu dans certaines dictatures, mais qui demeure inacceptable. Un recours auprès de la Cour de Justice Européenne est en cours sur ce point, et vient d’être reconnu recevable par la Cour.

    Cerise sur le gâteau, cette taxe discriminatoire aboutit à un rendement économique non démontré, et lorsque l’on regarde les comptes de la CNSA (institution faisant l’objet d’un rapport accablant de la Cour des Comptes) et de la Sécu, on s’apperçoit que cette nouvelle taxe finançe essentiellement le désengagement de la Sécu, selon le bon vieux principe des vases communiquants. Comme pour la vignette auto, de qui se moque-t-on ?

    Non au travail forcé !
    Non à l’imposture de la journée dite "de solidarité" !

    Le CAL soutient le préavis de grève lancé par la CFTC, et appelle à la grève tous les salariés obligés de travailler sans salaire le 5 juin, lundi de Pentecôte !.

    Le CAL est soutenu par 110 députés de tous bords,
    de nombreux élus et responsables associatifs,
    et plus de 155.000 personnes lui ont apporté leur soutien.
    www.lesamisdulundi.com

    • 1) Dans les (450) organismes de Sécu ( entreprises privées chargées d’un Service Public), le préavis de grève est obligatoire. Il n’existe pas de préavis "national"

      Ce préavis doit être déposé dans chaque organisme, avec un délai de 5 jours francs (dont 7 jours).

      A la Caisse Régionale d’Assurance Maladie Nord-Picardie, le seul syndicat a avoir déposé un préavis de grève est l’Ufict-CGT ! La CFTC locale n’a rien fait. Comprenne qui pourra !

      2) il ne s’agit aucunement d’une "taxe" : c’est une partie de la masse salariale annuelle qui est volée aux salariés, moins que l’équivalent des salaires + cotisations patronales ! Le profit réalisé par les patrons sur le dos des salariés reste au patronat !

      3) il ne s’agit d’un désengagement de la Sécu, mais bien d’un détournement de fonds de la Sécu ! Ce qui était auparavant les "fonds sociaux" est reversé à la CNSA.

      De plus, la CNAV, la CNAM, la CNAF se débarrassent de tous les établissements médicaux sociaux et retraite que les Caisses avaient contruit pour répondre aux besoins de la population , dans un premier temps ves les UGECAM, et ce qui est programmé, c’est bien leur privatisation ! Cette privatisation a déja eu lieu pour les établissements gérés par les CAF, elle est en cours pour des établissements des UGECAM

      C’est donc bien un démantèlement de la Sécurité Sociale qui est programmé.

      Patrice Bardet

    • Le lundi de Pentecôte redevient un jour férie chômé... en principe
      Le lundi de Pentecôte redevient cette année un jour férié chômé pour une grande partie des Français, mais certains salariés, pour lesquels le 5 juin a été défini comme Journée de solidarité et que la CFTC appelle à la grève, devront tout de même travailler.

      Ce lundi sera chômé pour tous les élèves, les fonctionnaires, qui perdront en revanche une journée de RTT dans l’année, et un peu moins de la moitié des salariés du privé, selon une étude menée auprès de directeurs de ressources humaines.

      Après la canicule de l’été 2003, une loi du 30 juin 2004 avait fait du lundi de Pentecôte une journée travaillée, visant à dégager deux milliards d’euros par an pour le financement de la prise en charge des personnes âgées et handicapées.

      Mais sa mise en place l’an dernier avait suscité un tel tollé, que le dispositif a été assoupli en juillet 2005. Les partenaires sociaux ont désormais la possibilité de choisir la date de cette journée travaillée et non rémunérée.

      C’est désormais seulement à défaut d’un accord de ce type que la journée travaillée reste fixée au lundi de Pentecôte.

      Les salariés dans ce cas sont appelés à la grève par la CFTC, qui estime qu’"un travail sans rémunération correspond à du travail +obligatoire+ ou +forcé+".

      La situation pour le lundi de Pentecôte
      "Dans beaucoup d’entreprises, il y aura des grèves de salariés qui refusent de travailler ce jour-là. Ils ont raison de s’y opposer", a de son côté déclaré François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, pour qui la suppression du lundi de Pentecôte est "surtout une inégalité supplémentaire" vis-à-vis des salariés des petites entreprises.

      Cette année, pour favoriser la souplesse, une circulaire a permis de fractionner la journée de solidarité en tranches horaires.

      Dans l’Education, les quelque 12 millions d’élèves seront dispensés de cours. Les personnels, eux, doivent se plier dans l’année à une journée ou deux demi-journées "consacrées hors temps scolaire à la concertation sur un projet d’école".

      Dans le reste de la Fonction publique d’Etat, le lundi de Pentecôte est non travaillé, mais un jour de RTT est supprimé. Il en est généralement de même dans les Fonctions publiques hospitalière et territoriale.

      A la SNCF, un décret a rallongé de sept heures la durée annuelle travaillée par les cheminots. La Poste ne travaillera pas et un jour de repos sera retenu.

      Chez Air France, la Pentecôte est chômée pour le siège et l’activité sera normale dans les aéroports. Une RTT sera retenue.

      Globalement, un peu plus de la moitié (56%) des entreprises privées interrogées dans le cadre d’une enquête de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDCP) travailleront.

      A l’inverse, comme l’an dernier, des entreprises, comme Total ou TF1, vont faire cadeau à leurs salariés du lundi de Pentecôte.

      Dans la grande distribution, les directeurs de magasins auront souvent le choix au sein de leur enseigne. Tous les magasins Auchan (excepté en Alsace) seront ouverts, ainsi que trois quarts des Carrefour, toutes les Fnac et tous les magasins Casino.

      Dans les professions médicales, le syndicat de généralistes MG-France a recommandé aux praticiens "de fermer leurs cabinets".

      A l’inverse, l’Union des professionnels de la route (UPR) a demandé la levée de l’interdiction pour les poids lourds de circuler, estimant qu’elle alourdit leurs charges.

      Le Premier ministre Dominique de Villepin, estimant que les bénéfices de cette journée étaient "incalculables", s’est refusé jeudi à "balayer d’un revers de main l’initiative de solidarité, sous prétexte qu’il y a des difficultés, sous prétexte qu’il y a peut-être même des incohérences".