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Obstacles multiples pour le rapprochement France-Otan

Publie le mercredi 2 avril 2008 par Open-Publishing

mer. avr. 2, 2008 6:40 CEST par Yves Clarisse

BRUXELLES (Reuters) –

Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan reste pour l’instant une vue de l’esprit qui doit avant tout surmonter les réticences britanniques à la création d’une véritable Europe de la défense.

Ce rapprochement n’est pas officiellement à l’ordre du jour du sommet que les dirigeants de l’Alliance atlantique tiendront à partir de mercredi à Bucarest, mais il sera dans toutes les conversations et Nicolas Sarkozy, qui est à l’origine de l’initiative, saisira l’occasion pour exposer ses idées.

L’objectif affiché par les autorités françaises est de parvenir à un accord en 2009 qui, selon des diplomates, serait porté sur les fonts baptismaux lors d’un sommet de l’Otan doublement symbolique, puisqu’il serait franco-allemand et aurait lieu à Strasbourg et à Kehl, à cheval sur la frontière.

Mais un brouillard persistant entoure le projet qui n’a fait l’objet d’aucune réunion formelle ou informelle de l’Otan.
"On est encore dans les limbes", estime un diplomate. "On ne change pas 40 années de politique d’un claquement de doigts."

Certes, la volonté du président français de voir la France réintégrer la structure militaire de l’Otan dont le général de Gaulle avait claqué la porte en 1966, forçant l’Alliance à quitter Paris pour Bruxelles, a été saluée par les Etats-Unis.

"Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan est un beau lot et nous sommes prêts à aider le président Sarkozy à y arriver", a expliqué un diplomate américain.

Le contexte n’est plus du tout le même qu’en 1995, lorsque Jacques Chirac avait déjà exprimé la même intention.

Son projet avait alors été tué dans l’oeuf.

LES NOUVEAUX PIONS DE LA FRANCE

Jacques Chirac avait en effet exigé en contrepartie que le commandement Sud de l’Otan, basé à Naples, soit confié à un officier européen et les Etats-Unis s’étaient braqués.

Le commandant américain de Naples a en effet une "double casquette" : il a autorité sur le flanc Sud de l’Otan, mais aussi sur la VIe flotte américaine qui croise en Méditerranée.

L’autre exigence de Jacques Chirac, qui voulait créer un pilier européen de défense "autonome" de l’Otan avait aussi suscité une opposition féroce à Washington, même si Tony Blair s’était engagé en 1998, lors du sommet franco-britannique de Saint-Malo, à renforcer l’Europe de la défense.

La France avance désormais d’autres pions.

Nicolas Sarkozy a tout d’abord séduit les Etats-Unis en adoptant une ligne "dure" vis-à-vis de l’Iran et en décidant d’envoyer un millier de soldats supplémentaires en Afghanistan pour aider les Etats-Unis dans un combat essentiel pour eux.

Paris a également abandonné l’idée de revendiquer Naples : "Pour les Américains, ce n’est pas négociable", dit-on à Paris.

Le président français prend bien soin de marteler sa vision d’une Europe de la défense très différente de celle de Chirac.
"Dans notre esprit, l’Europe de la défense n’est pas un substitut à l’Otan", a-t-il déclaré la semaine dernière.

Les Etats-Unis ont d’ailleurs multiplié ces dernières semaines les déclarations de soutien à la création d’une Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), dont ils ne craignent visiblement plus qu’elle fasse de l’ombre à l’Otan.

Mais d’énormes obstacles demeurent.

LE ROYAUME-UNI SUR SES GARDES

Depuis Saint-Malo, les Britanniques se sont montrés peu empressés, comme en témoigne leur refus de débloquer un budget conséquent pour l’agence européenne de la défense qui est censée mettre en commun les projets, par exemple pour les blindés.

Ils continuent également à freiner des quatre fers sur la montée en puissance de l’embryon de "quartier général" européen chargé de piloter les opérations de maintien de la paix que les Européens mènent sans l’Otan, comme au Congo ou au Tchad.

"Les Britanniques sont sur leurs gardes", dit un diplomate.
L’actuelle structure de commandement et de contrôle ne dispose que d’une poignée d’officiers et, pour chaque opération, il faut construire une cellule que l’on démantèle ensuite.

Londres soupçonne toujours la France de vouloir créer un quartier général rival du Shape de l’Otan, ce que Paris dément.
Si la France ne revendique plus Naples, il faudra faire ailleurs de la place pour accueillir les officiers français, qui sont 120 à peine à être "insérés" - pas "intégrés" - à l’Otan.

Or, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui disposent chacun de quelque 2.000 officiers au sein de l’Alliance atlantique, devraient - même très progressivement leur faire de la place, ce qui priverait Allemands et Britanniques de postes très prisés.

La France réclame aussi une rénovation de l’Otan.

Dans une tribune publiée le 20 mars dans le journal La Croix, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a tourné en ridicule une organisation qui compte "plus de 22.000 personnes employées à plein-temps (pour 66.000 hommes en opérations !), près de 320 comités divers".

"Nous avons besoin d’une Alliance plus réactive et flexible", a-t-il écrit.
Morin a insisté sur le fait que l’Otan ne devrait pas agir comme un "gendarme mondial", mais intervenir là où elle peut être utile, comme en Afghanistan, tout en adoptant une stratégie globale allant au-delà de la seule réponse militaire.

Enfin, la Turquie dispose d’un droit de veto sur la coopération entre l’Otan et l’UE et la position de Nicolas Sarkozy, qui estime qu’elle n’a pas sa place dans l’Union, n’est pas de nature à l’inciter à se montrer souple


OTAN, ONU, EUROPE,USA, etc etc etc ......!?!?!?!?!?!?

France 35 mds d’euros de fric pour engrosser ces généraux ?
Et les caisses qui sont vides pour payer les profs et les instits, la commission de rédaction d’un livre blanc tellement blanc qu’il en est translucide, des débats sans vote et les socialos qui pleurnichent en motion de censure inaboutissable, qu’ont ils fait pour éviter cela durant les années du lunettard ancien troskard ?

La planète est mal barrée avec de tels énergumènes à prétendre gérer les quelques 9 milliards d’humains de demain !