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POISSY-ANDRÉSY : Soupçons de harcèlement après le suicide d’un salarié
Publie le mercredi 14 avril 2010 par Open-PublishingUn salarié de Gefco, un sous-traitant de Peugeot, s’est suicidé à son domicile d’Andrésy lundi soir.Ce geste serait lié à ses conditions de travail.C’est ce que dénonce la CGT.
Emotion hier parmi les salariés de l’entreprise Gefco à Poissy. Un cadre de 40 ans a été retrouvé mort par pendaison par son épouse, lundi soir, dans la cave de sa maison d’Andrésy. Ses proches et la CGT estiment que ce geste de désespoir serait le fruit d’un harcèlement au travail. Les forces de l’ordre ont retrouvé au domicile des documents qui accréditent la thèse d’un conflit avec l’employeur.
« Nous sommes tous très choqués, souligne Abbderrahim Aziz, délégué CGT. Nous n’avons pas le cœur à travailler. » Franck était employé comme cadre depuis dix-sept ans dans cette entreprise de logistique spécialisée dans le transport de pièces automobile pour l’usine Peugeot. « Il allait très mal, poursuit le délégué. Il laisse une femme et deux jumeaux âgés de 2 ans. »
Une plainte pénale envisagée
Le syndicat se dit prêt à déposer une plainte pénale pour harcèlement moral car il estime que la mort de leur collègue est due à la souffrance qu’il endurait au travail. L’enjeu est aussi de faire reconnaître ce suicide comme un accident du travail par le tribunal de la Sécurité sociale. Selon le délégué syndical, les choses ont commencé à devenir difficiles pour Franck il y a environ quatre mois. Il travaillait dans le secteur administratif et aurait commis certaines erreurs dans son travail. Après un entretien avec la direction, il aurait demandé à être muté ou même à bénéficier d’un plan de départ volontaire. « Le directeur a refusé et lui a signifié qu’il était incapable de faire du bon travail ici ou ailleurs, confie Abbderrahim Aziz. Franck avait demandé à être dégradé pour travailler sur les quais au déchargement des camions ou à préparer les commandes. »
« Il y a une semaine, il a été affecté à la réception, et vendredi son responsable lui a donné une tâche qu’il s’est révélé incapable d’effectuer, faute de formation », confie le délégué. Cette dernière humiliation l’aurait conduit à commettre l’irréparable.
La direction de Gefco ne fait aucun commentaire sur l’aspect judiciaire de cette affaire et se dit encore incapable d’apprécier les rapports qui l’unissaient avec son salarié. « C’est un drame pour toute l’entreprise, précise-t-elle. Notre président, Yves Fargues, viendra mercredi présenter ses condoléances à la veuve. » L’enquête se poursuit.