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POUR UNE POLITIQUE DE JUSTICE SOCIALE REJOIGNEZ LA CGT

Publie le vendredi 14 octobre 2005 par Open-Publishing

TRACT DE L’UNION FEDERALE DE L’ACTION SOCIALE CGT

Nous sommes environ 15 000 salariés à travailler dans plus de 750 Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Parmi ces CHRS, on compte une centaine de Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (ADA) et Centres Provisoires d’Hébergement (CPH).

On peut rajouter également tous les travailleurs sociaux travaillant dans des associations mettant en œuvre les politiques d’insertion par l’économique, les dispositifs dans le cadre du Revenu Minimum d’Insertion, des Plans Départementaux pour le Logement des Personnes défavorisées (PDLPD) afin de définir tout un pan de l’action sociale regroupant des salariés travaillant avec les personnes les plus en difficulté sociale et les plus pauvres de notre société.

Quelques constats !

Les lois de décentralisation, la loi 2002-02 touchent de plein fouet ce secteur !
En effet, les dispositifs sont de plus en plus cadrés budgétairement, chaque financeur se recentrant sur ses prérogatives met souvent fin à des missions qui existaient.
De plus, la rationalisation des dispositifs amènent, y compris dans le secteur de l’hébergement, à travailler à flux tendu avec des conséquences négatives sur l’accueil et les conditions de travail des salariés, ceci afin de répondre aux pressions de tout ordre (institutionnelles et politiques).

Or, la crise du logement social, l’absence de perspectives de sortie des CHRS, la diminution des aides accordées aux ménages (baisse des aides dans le cadre du Plan Départemental du Logement pour les Personnes Défavorisées) par les Conseils Généraux, la fin des financements et de subventions de l’Etat via les Directions Départementales de l’Action Sociale et Sanitaire (DDASS), viennent assombrir notre travail !

Récemment la mise en place de la loi 2002-02 a substitué la logique de résultats à la logique de moyens. En effet, des conventions entre les DDASS et les associations vont donner des objectifs à atteindre et une évaluation régulière de la rentabilité des établissements sera faite par les financeurs au vu de critères purement économiques.

Ce contrôle va à l’encontre de la finalité de notre travail qui est la réponse aux besoins sociaux.

Les politiques de solidarité nationale sont durement frappées par ces restrictions et expriment une volonté politique de recourir au caritatif, au bénévolat pour faire baisser le coût du travail.

Le Plan Borloo, en application de la politique européenne fondée sur le pacte de stabilité (déficits publics = - 3% du Produit Intérieur Brut) entraînerait des tailles budgétaires inacceptables dans les activités du secteur social.

En programmant la privatisation de l’ANPE par l’instauration de 300 maisons de l’emploi, il permettrait au patronat d’accélérer la précarité (Contrat d’Avenir, Revenu Minimum d’Activité), d’imposer le chantage à l’emploi (véritable travail obligatoire) et l’inégalité intolérable d’une région à une autre avec le clientélisme, la disparition de pans entiers de formations reconnues nationalement contre des « qualifications » régionales qui précipiteraient la fin des grilles de salaires et des conventions collectives. La politique actuelle s’attaque à nos salaires, à la pérennité de nos contrats de travail, à nos conventions collectives, à la reconnaissance d’un statut de haut niveau pour les salariés du secteur associatif.

Derrière ses intentions médiatisées, le plan Borloo n’apporte aucune précision sur les budgets nécessaires à sa politique et ne s’attaque pas à la réduction des écarts de revenus et aux inégalités.
En voulant créer 800 000 emplois dans l’aide à la personne, il n’apporte aucune solution à la précarité caractérisant ce secteur.

LE TRAVAIL SOCIAL FACE A SES DIFFICULTES

Comme nous l’avons expliqué, ces évolutions libérales ont des conséquences sur la structuration de la Société et du salariat. _ Dans l’action sociale, nous sommes confrontés à des difficultés de plus en plus importantes.

Les DDASS veulent un ratio d’encadrement, un coût par établissement similaire pour tous. C’est donc dans chaque département et entre départements d’une même région des arbitrages qui nivellent vers le bas. Il y a donc perte de certaines spécificités dans des établissements, suppression de certains acquis dans des structures au détriment des salariés et/ou des usagers.

La loi 2002-02 vient rajouter des difficultés avec la non prise en compte depuis 2004 du GVT (Glissement Vieillesse Technicité). Les enveloppes fermées auront des conséquences à terme sur le maintien et sur la qualification des emplois.

Il est à prévoir une déqualification, déjà présente dans l’action sociale, qui va s’accélérer avec un glissement des tâches (quelques exemples dans les établissements : polyvalence, moniteur éducateur faisant le même travail qu’un éducateur spécialisé, aides médico-psychologiques préparant les repas à la place du cuisinier, résidents de CHRS assurant les nuits pendant les congés des surveillants, éducateur et surveillant de nuit titulaires remplacés lors de congés par un vigile d’une société privée de sécurité).

A quand l’emploi généralisé de bénévoles ? Sous la forme de volontariat associatif, comme le propose le Gouvernement ?
Quelle aubaine pour le patronat de l’économie sociale que d’avoir de la main-d’œuvre gratuite ou quasiment !

En ce qui concerne l’externalisation des services, on constate que des services techniques (cuisine, entretien, surveillance, maintenance) sont supprimés et sont confiés au secteur privé lucratif, tout ceci financé par l’argent public !

FACE A CE CONSTAT, NOUS EXIGEONS :

1 - Un plan d’urgence pour la formation de professionnels !

2 - La mise en place, dans tous les établissements du territoire français de ce secteur, de la convention collective 1966 appliquée déjà dans 20% des cas.

3 - Une hausse générale des budgets permettant d’embaucher des salariés qualifiés en nombre suffisant et de pérenniser des missions en danger !

4 - Une hausse des budgets sociaux de l’Etat, des Conseils Généraux et Régionaux afin de mener une véritable politique de justice sociale.

5 - L’ouverture de Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale et de Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile afin de satisfaire les demandes d’hébergement non satisfaites ! Ceci toute l’année et pas seulement l’ouverture de Centres d’Accueil d’Urgence l’hiver !

6 - Une construction massive de logements sociaux sur tout le territoire qui devra amener une offre de logements largement supérieure à aujourd’hui, permettant de reloger de nombreuses familles vivant en centre d’hébergement ou hôtel délabré...

7 - La fin de politiques tournées vers la culpabilisation et la stigmatisation des populations les plus démunies