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Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

Publie le mercredi 8 février 2006 par Open-Publishing
21 commentaires

Appel en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant

http://www.pasde0deconduite.ras.eu....

Pour signer la pétition, merci d’envoyer un mail à

pasde0deconduite@wanadoo.fr

Une récente expertise de l’INSERM préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge.

Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité.

Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité [génétique] du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne.
Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-e lle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ?

L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.

Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

Cette expertise INSERM intervient au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) [va] engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :

 Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.

 Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.

 Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif. vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.

 Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice.) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

http://www.pasde0deconduite.ras.eu....

Pour signer la pétition, merci d’envoyer un mail à

pasde0deconduite@wanadoo.fr

Messages

  • Je crains que cette volonté de faire avorter les moutons noirs, ne cache en réalité le retour d’un eugénisme des plus sordides.

    • Bonjour, je suis absolument d’accord avec vous et je minquiète que les médias n’en parlent pas !
      Que notre avenir est noir. Le passé nous a amené le nazisme et le présent nous le ramène !! Les trentenaires directement concernés ont déjà beaucoup à faire avec leurs problèmes de travail et le droit de celui-ci qui qui se délite à grande vitesse. Je pense que la génération de 68, qui a prouvé son efficacité, et qui est mainentant concernée par ceci ,( puisque pour la plupart ils sont les grands parents des petites têtes blondes menacées par ce projet), devrait être offensive devant ceci. L’Inserm est une personne morale, mais qui à souhaité cette expertise ? Biensur il sera plus facile de régner sur de gentils moutons, mais quelle tristesse de cette société plane.
      Et pendant ce temps ont nous occupe avec la grippe aviaire, le chikungunya, les JO et le foot sans oublier de nous faire remplir les caisses de la Française des Jeux.

    • Je suis parfaitement d’accord. Ce projet est un projet Hitlerien.... On va selectionner les meilleurs et mettre dans une "case" les mauvais enfants. Et après quel avenir pour eux !!!! Bonjour la pression pour nos enfants et nous parents. Chacun à le droit à une chance dans la vie et là on va l’oter dès la prime enfance...
      Mais où va-t-on...?

  • Oui,

    et il faut faire aussi attention à la prescription de médicaments qui permettent de "calmer" les enfants jugés atteints de "déficit d’attention". Ces médicaments, testés aux USA, risquent de se développer en france pour rassurer les parents et les profs, mais ils ressemblent beaucoup à des psychotropes. L’un d’entre eux s’appelle "Ritaline" , et est la star en ce moment pour dompter les gosses "hyper-actifs".

    http://www.hyperactif.net/pathologies/ritaline.htm

    jyd.

    • Et qui tendent à créer des accoutumances !les compagnies pharmaceutiques ont de beaux profits devant elles,et les mômes de belles galéres !
      Aprés le géne de la violence,de l’adicction au sexe,de la pédophilie,qu’est-ce qu’ils vont inventer ?
      Le systéme est pourri et a bout de soufle,sans solutions,alors il cherche des "dérivatifs".
      Jean Claude des Landes

    • la ritaline est un dérivé d’amphétamine et a le cortège d’effets secondaires de sa classe : insomnie, anorexie et j’en passe.
      En voulant introduire des pédopsychiatres à la maternelle on risquera d’entrer dans une dérive médicamenteuse. Imaginons un petit agité qu’une prof a "dans le nez" ; souvent les gamins expriment une situation de mal-être en s’activant dans tous les sens. Il sera "dénoncé" comme hyperactif et les parents n’auront plus qu’à se plier même s’ils ne pensent lpas complètement que leur rejeton est comme ça "ce sont des spécialistes, vous comprenez". Cette histoire, je l’ai vecue.

  • Merci pour votre article. Je signale pour votre information le projet d’enquête du Docteur Maurice BERGER sur le dosage du cortisol salivaire chez le nourrisson dans les situations de défaillances éducatives parentales graves.
    Cette étude tend à démontrer que le taux de cortisol sanguin est trois fois supérieur au taux de cortisol sanguin de bébés élevés dans des "milieux dits normaux".
    Il faut savoir que le Docteur BERGER a l’oreille des politiques actuelles, de Jacques Alain BENISTI, rapporteur de la commission sur la Prévention de la délinquance....
    Je tiens naturellement à disposition le document du Docteur BERGER pour qui me le demandera...
    Jean Michel COURTOIS
    Service de formation AFORE
    afore-formation@wanadoo.fr
    http://www.afore-formation.fr/

    • Il le semble que cette étude de l’INSERM fasse suite à la crise des banlieues et aient pour but de se donner les moyens de repèrer les futeur casseurs dès la petite enfance.
      Tout cela est très dangereux.
      J’ai vu en rentrée de maternelle un petit se jetter contre la porte de la classe. J’imagine son sort si on apliquait se genre de "méthodes". Dès 3 ans, les enfants ont parfois des façons violentes d’expressions, mais l’école justement leur permet avec l’aquisition du langage et l’apprentissage de la vie de groupe à se sortir de cette vilolence. Cela est flagrant dans l’école ZEP de mon fiston. Certains enfants font des progrès importants en moins d’une année.
      Cette études ne laisse plus de place à l’apprentissage et aux qualités des instituteurs...

      J’espère que nous serons nombreux à signer cette pétition.

      Francesca

    • Afin de faire signer cette pétition au maximun j’imprime l’article et le diffuse autour de moi aux parents d’enfants, afin qu’eux même fassent la chaîne auprès leurs connaissances. Comme vous je souhaite que l’on soient très nombreux à se mobiliser contre ce projet

    • Très sensibilisée aux dérives idéologiques actuelles sous couvert de pseudo-scientisme , j’aimerais lire le rapport de ce Dr Berger sur le dosage du cortisol salivaire chez les enfants , pouvez vous me le faire parvenir ?Merci
      Marie-Gaït GUEGUEN ( psychiatre à Paris )

    • le 22 à asnieres peut etre ?

      pas tres debrouillarde la psy...

       :/

  • ET CELA CONTINUE : on a déjà

    les enfants de 6ans qui en redoublant le CP ne sont pas aptes à passer le BAC
    les enfants de parents divorcés qui obligatoirement ont de graves problèmes psychologiques
    les enfants issus de familles monoparentales ou de l’immigration qui ne peuvent être que délinquants
    Les enfants de famille homosexuelle qui en plus des problèmes psychologiques peuvent être "contaminés"

    Et maintenant dans la même suite nos "amis" les experts mélangent le tout pour nous sortir le problème des enfants en bas ages qui peuvent cacher (les sournois) une prédisposition au "non parfait"
    Finalement un enfant c’est quoi. Comment ces experts le définissent-ils je serai très curieuse de le savoir car les enfants entre 3ANS et 5ans c’est le "tout NON" et "La main levée pour taper" et "C"est à MOI" mais peut être que je n’ai encore rien compris .

    Nous avons la pensée unique, le politiquement correct, la globalisation et bien maintenant nous allons avoir l’enfant unique, correct et global ; tous formatés dans un moule identique plus facile à gérer

    Quel projet audacieux de vouloir créer la pauvreté intellectuelle, éliminer LA diférence , abolir la grande découverte de l’enfant
    Puis pourquoi pas fini les prénoms, les futurs parents choisiront un numéro dans une liste établie par le gouvernement avec la dose de pillules miracles en cadeau .

    Nicole

  • je suis boulversée de lire cela
    je travaillais pour des enfants placés dans une institution ... vous comprendrez alors mon émoi et ma tristesse
    merci pour votre action
    J.O.

  • insupportable " l’évolution actuelle" qui traite la personne avec du chiffre à coup de test pour controler et tout maitriser mais ou est donc passer notre démocratie que certains voudraient imposer à certain pays prétexte inacceptable la peur est suffisament propagandisée pour voter bientot pour le fascisme et la dictature ou va t on rester dans cette dictature douce qui ne dit pas son nom à quand un réveil des consciences et une démocratie partipative ? je suis psychologue en tant que professionnel je me sens trahie en tant que citoyenne je suis révoltée

  • je suis atterrée ....ayant encore de la foi en notre pays (certainement encore trop naîve) je ne peux croire . peux-t-on avoir le texte de ce rapport ? il faut le voir pour y croire ! comment avoir accès à ce rapport ? merci d’avance.

  • Bonjour,

    Interpellé par l’arrivée de l’appel à signature de la pétition sur ma messagerie, j’ai consulté, consciencieusement l’expertise Inserm, directement sur leur site. Je n’ai pas les mots, je suis bouleversé de colère, je n’ai pu m’empecher de laisser ceci sur la messagerie de contact presse de l’inserm, j’ai signé, bien évidemment la pétition.

    Bonjour,

    Appelé à signer une pétition contre votre projet d’étude, je me suis informé de la réalité des textes proposés. Je ne sais s’il est question d’en faire un projet de loi. Une chose est sure : il est tout à fait scandaleux de savoir que de pseudos éminents psycho and co aient été payés pour écrire soit de telles abérrations, soit de telles évidences (du style : en effet un mauvais développement du langage entrave la mise en oeuvre d’une bonne sociabilité). Avez vous pensé de ce fait à vous appliquer à vous memes votre soi disant dépistage des troubles de conduites ?

    Je suis profondément choqué, attristé de voir à quel point le contribuable peut-etre abusé et manipulé. Laisser toute une population payer pour une étude des plus stérile...

    Quant à la validité d’une telle étude, je m’interroge : vous citez les contributeurs du projet ; que de belles et longues études, que de noms ronflants d’éminentes écoles mais... Combien d’entre vous ont vu leurs études sanctionnées d’un diplome concret et valable car il n’en est fait aucune mention dans le texte. Je pourrai, à ce titre, écrire moi aussi ce genre de balivernes et me réclamer éminent thérapeute...

    Un internaute bouleversé.

  • Réellement atterrés par cette expertise, nous avons bien évidemment signé et diffusé votre charte auprès de tous ceux qui pouvaient apporter leur soutien.
    Nous sommes deux thérapeutes travaillant depuis quinze ans avec les familles et nous avons rédigé un ouvrage sur notre pratique constructive qui repose à la fois sur le dialogue et sur l’action. Il existe des moyens d’accompagner les familles qui permettent de construire un équilibre satisfaisant pour tous ses membres et ceci sans recourir à un diagnostic pathologisant ou à des étiquettes très difficiles à retirer ! Du moins notre pratique nous en donne-t-elle la preuve chaque jour. À découvrir donc…

    http://www.metamorphoses.fr/