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Passerelle du Queen Mary 2 : ouverture du procès lundi à Saint-Nazaire
Publie le dimanche 7 octobre 2007 par Open-PublishingPar Véronique Couzinou
SAINT-NAZAIRE - Près de quatre ans après les faits, le procès sur la chute de la passerelle du paquebot "Queen Mary 2" qui fit 16 morts s’ouvre lundi devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
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Le 15 novembre 2003, 15 personnes perdaient la vie et 29 autres étaient blessées lors de l’effondrement d’une passerelle d’échafaudage, montée entre le quai et le paquebot construit aux Chantiers de l’Atlantique. Les victimes avaient fait une chute de 18 mètres, tombant dans la cale sèche où se trouvait le navire. En 2005, une seizième personne succombait à ses blessures.
Cent dix-huit parties civiles se retrouveront dans l’enceinte du tribunal face à dix prévenus, dont deux personnes morales- les Chantiers de l’Atlantique (vendus en 2006 à Aker Yards) et la société de construction de la passerelle, Endel- jugées pour homicides et blessures involontaires. Les prévenus sont des cadres des chantiers ainsi que des employés d’Endel. Ils risquent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
"Nous sommes satisfaits de voir l’instruction enfin aboutir car cela paraît toujours trop long pour les victimes et leurs proches", explique Yves Violette, président de l’Association des victimes de la chute de la passerelle du Queen Mary 2. Il espère un procès "digne et exemplaire où les responsabilités seront mises en lumières et établies". "On n’en veut à personne en particulier mais ce n’est pas la faute à personne", poursuit M. Violette qui espère que les débats d’experts ne déshumaniseront pas le procès.
Me Thierry Dalmasso, avocat de plusieurs prévenus de la société Endel, espère, lui, la mise hors de cause de ses clients, "voire de toutes les personnes physiques de ce procès. Je ne renvoie pas pour autant à la fatalité mais il y a matière à discussion sur la notion de culpabilité dans ce dossier". Et l’avocat de citer l’exemple du procès sur le crash du Mont Sainte-Odile survenu en janvier 1992, où la justice a relaxé les personnes physiques mises en accusation, "sans qu’il y ait pour autant de mépris pour les victimes".
Les experts judiciaires désignés lors de l’instruction avaient relevé plusieurs anomalies dans la construction de la passerelle, mais les deux entreprises mises en cause -les Chantiers de l’Atlantique et Endel- se rejettent la responsabilité de l’accident. Tout l’enjeu du procès reposera sur ces expertises et les éléments apportés au dossier par les diverses parties. Le procès doit se dérouler jusqu’au 23 octobre. AP