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Pénalisation de la pauvreté et privatisation de l’action sociale

Publie le mercredi 17 septembre 2008 par Open-Publishing
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L’indigent et le délinquant
Pénalisation de la pauvreté et privatisation de l’action sociale

(Editions Syllepse - Septembre 2008)

La nouvelle note de la fondation Copernic vient de paraître. Consacrée à l’extension du contrôle social, elle propose une analyse des causes et des moyens de lutter contre la pénalisation de la pauvreté et la marchandisation du social.
Cette note est disponible en librairie ou par commande en ligne aux éditions Syllepse.

Les auteurs :

Michel Chauvière, sociologue, ancien président des «  États généraux du social  »
Didier Gelot, économiste
Catherine Lebrun, syndicaliste SUD-ANPE
Benjamin Poiret, directeur de cabinet, Mairie de Paris (2001-2008)
Évelyne Sire-Marin, magistrate
Mylène Stambouli, maire-adjointe Ville de Paris  ; chargée de la lutte contre l’exclusion (2001-2008)

De nombreuses lois ont été votées ces dix dernières années en matière de procédures pénales qui ont en commun de mettre en place un contrôle policier des populations en situation de marginalité et de déboucher sur une conception des rapports sociaux qui désigne les pauvres et les exclus comme des délinquants en puissance.

Contrôles et fichages de la population issue des quartiers dits «  en difficulté  », des enfants scolarisés, des parents démissionnaires, sont les seules réponses apportées par les gouvernements successifs à l’approfondissement des dégâts provoquées par les politiques libérales de destruction des services publics.

Ces différentes lois modifient en profondeur les missions et les modes d’intervention des professionnels de l’action sociale, de la santé ou de l’éducation et engendrent un processus de marchandisation de l’intervention sociale. La chasse aux fraudeurs s’impose alors comme une nécessité financière et morale.

C’est à la compréhension de ce processus que cette Note de la Fondation Copernic veut participer. Elle remplirait sa fonction si elle permettait que s’engage parmi les professionnels de la justice, de l’action sociale, les élus et les associations qui luttent contre les ravages du libéralisme, une analyse des causes et des moyens de lutter contre la pénalisation de la pauvreté et la marchandisation du social.

Messages

  • Educatrice en prévention spécialisée, par ma fonction, par mon rôle, je suis au coeur de ce qui s’appelle "contrôle social". Et ma profession est en première ligne, visée dangereusement depuis un certain nombre d’années. Les politiques et leurs affidés ( fonctionnaires des municipalités placés à des postes stratégiques) semblent mettre de grands espoirs en nous pour que nous participions au fichage de ceux qu’ils désignent comme étant potentiellement des délinquants en puissance : les jeunes des quartiers. Ceux-là cumulent généralement les deux handicaps que vous nommez:pauvreté et exclusion, et jusqu’à 25 ans, ils sont exclus de la plupart des dispositifs d’aide, hormis quelques subsides accordés pour des formations qui ne servent à rien.

    Que dire des listes qui circulent, toutes constituées par des gens bien intentionnés et bien naïfs aussi, persuadés qu’ils agissent pour le bien de tous. Et, pourquoi se méfier puisqu’est mis en avant " le secret partagé" ? Associatifs divers et variés s’engouffrent dans ce qu’ils croient être de leur responsabilité, pour le bien de tous,et peut être,croient-ils ainsi prendre un petit pouvoir,et avoir plus de puissance que ces "plus pauvres qu’eux". Inconsciemment bien sûr !

    La philosophie d’action de la prévention spécialisée ( anonymat, libre adhésion, secret professionnel, etc...) tendrait à nous mettre à l’abri de ces dérives sécuritaires et policières. Encore faut-il avoir une forte conscience politique de ce qui se trame, jour après jour, acquérir une bonne connaissance des lois, un esprit critique solide à la lecture de celles-ci. Rien n’est jamais gagné !

    Pour faire ce travail, il faut être militant. Malheureusement, nous savons que certaines équipes ont totalement perdu cet esprit-là. Elles y ont été aidées par leurs employeurs qui ont tendance à recruter des gens sans formation ou presque, car plus malléables et revenant moins cher aux collectivités. Qui plus est, ils sont recrutés, pour beaucoup ,sur les quartiers même.

    Alors, oui ! Votre lutte me paraît essencielle et juste.