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Plainte contre Domota : Chat échaudé craint l’eau fouet’

Publie le vendredi 13 mars 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

« Nou péké lésé on bann béké rétabli lesklavaj an Gwadloup ».

Eh bien, en lançant cette phrase Elie Domota, au nom du LKP, ne fait que reprendre une inquiétude qui a été transmise de génération en génération à une grande partie du peuple Guadeloupéen.

En effet il y a eu un précédent. Et oui ! Vous avez bien entendu (ou lu). Cela a déjà fait. Je ne suis pas historien mais il me semble que c’est sur les conseils de Joséphine de Beauharnais - femme békée de napoléon - que l’esclavage a été rétabli en Guadeloupe le 16 juillet 1802 après l’abolition de 1794.

Donc vous voyez monsieur le procureur de la république française, lorsqu’on vient s’installer dans un pays on devrait d’abord connaître le peuple avec son histoire.

Car il ne suffit pas de se promener sur le marché, de manger des accras ou de se faire voir sur canal 10 pour connaître les origines de nos maux. Nos mots viennent parfois de nos maux et comme vous étés mal informé ou mal formé nous vous excusons et nous vous disons qu’il est encore temps de vous rapprocher des descendants de Joséphine pour leur dire en reprenant en chœur avec nous : « Nou péké lésé on bann béké rétabli leskavaj an Gwadloup ».

Mario

Source : UGTG

Messages

  • Livre : ’’femmes remarquables aux XIX è siècle” : le cas de Joséphine de Beauharnais24/11/2008 Liesel Schiffer (écrivain et journaliste française née en 1962 études d’histoire à la Sorbonne)

    Extrait =
    = Quels sont ses rapports avec le futur empereur ? Est-ce qu’elle influence ses décisions politiques par exemple ? Elle est en particulier réputée avoir conseillé à Napoléon de rétablir l’esclavage en 1802. Qu’en est-il exactement ?

    Voilà une légende tenace due aux seules origines de Joséphine. Certes, contrairement à l’intellectuelle Germaine de Staël, autre personnage de mon livre qui elle défendit, par exemple, la cause de Toussaint Louverture contre Bonaparte, Joséphine n’a aucune idée particulière, pas de réel point de vue, au sujet de l’esclavage. Je le répète, ce n’est pas une intellectuelle et lorsque l’on voit dans le contexte de l’époque à quel point la notion de racisme était accréditée par tout le système social et combien, par exemple, Condorcet et son club des Amis des Noirs paraissaient originaux et isolés, il est facile de comprendre que Joséphine, loin d’être une révolutionnaire, n’a jamais songé à remettre en cause le système de l’esclavage qui a fait la fortune de ses ancêtres.
    Née dans le monde des békés d’Ancien Régime et peu portée à la réflexion, elle a certainement, comme grand nombre de ses congénères, considéré l’inégalité sociale et raciale comme normale, “naturelle et juste”. En revanche, son “bon fond”, son caractère généreux, l’ont fait intervenir en de multiples circonstances pour aider les gens de tous horizons (y compris ceux qui l’avaient fait emprisonner). Dès qu’elle a eu du pouvoir, Joséphine l’a utilisé pour aider les autres. Mais cette attitude altruiste, spontanée chez la jeune femme, restait, dans la réalité concrète, confinée dans le strict cadre du paternalisme et de la charité. Dans le même esprit, une fois à Paris, Joséphine ne manquait pas d’indiquer dans les lettres à sa mère de “dire bonjour aux Nègres de la plantation”. Observée avec un regard contemporain, la remarque semble humiliante et dominatrice pour les intéressés, mais envisagée avec le recul historique, dans le contexte, elle est au contraire sympathique et pleine d’empathie.
    Quant à l’influence politique de Joséphine sur l’empereur Napoléon, elle était nulle. Bonaparte fut très amoureux de la belle Créole (qu’il appelait “Tête de Créole” quand elle l’exaspérait par ses innombrables dépenses) mais en vrai misogyne, et tous ses écrits en témoignent, jamais il n’aurait accordé à une femme le moindre crédit intellectuel ou politique.

    = En Martinique en tout cas, vous soulignez que sa statue a été décapitée…

    Oui, cela m’a étonnée quand je suis allée à Fort-de-France de voir la statue ainsi, avec de la peinture rouge pour figurer le sang de la décapitation. Je comprends fort bien que l’impératrice, par ses origines sociales, soit considérée comme un symbole du colonialisme et de l’esclavagisme. En revanche, elle ne peut absolument pas, comme je le détaille ci-dessus, être tenue pour responsable du rétablissement de l’esclavage aux Antilles. Donc soit dans le premier cas, on trouve malvenu que sa statue soit érigée sur la grand place de la grande ville de l’île et on retire le monument. Soit on répare un monument témoin d’une native qui a tenu plus que joué, et bien malgré elle, un rôle figuratif dans l’histoire de France. Mais je songe, en écrivant ces lignes, que le maintien de la statue en l’état peut signifier aussi la souffrance et les ambiguïtés des populations noires de ces anciennes colonies devenues territoires français d’outre-mer. C’est, bien sûr, aux Antillais d’aujourd’hui, de toutes origines, de donner la réponse…