Pour Laporte, lécher Sarko est une bonne valeur du rugby !

Rugbyman...

C’est Laporte qui le dit : « S’il avait joué au rugby, il aurait occupé un poste clef, demi de mêlée et probablement capitaine de l’équipe ». Malheureusement, petit et complexé, pas très d’accord pour recevoir des coups et adorant jouer perso depuis sa tendre enfance pour accéder, comme il l’avait prévu, à la plus haute fonction de l’Etat, Nicolas Sarkozy était loin d’être prédestiné pour toucher « la gonfle ».

Mais l’amour rend aveugle et dans une telle situation affectivo-politicienne, l’objectivité est tapée en touche. Un parcours sans faute (mis à part la trahison pro-balladurienne), son opiniâtreté à la tâche a effectivement de quoi rendre admiratif le premier quidam venu.
De là à comparer le bonhomme à un possible joueur de rugby, c’est méconnaître ou volontairement oublier quelque part ce qui construit vraiment la personnalité d’un membre du XV local ou international.

Et de ce point de vue-là, Laporte a peut-être des leçons à recevoir : le tout est plus que les parties qui le composent ; modestie, vaillance et esprit collectif se développent dans les écoles de rugby depuis le plus jeune âge ; le capitanat est confié à celui qui est capable de montrer l’exemple, quitte à se sacrifier dans le combat pour le bien des partenaires ; fair-play, franchise, bravoure plutôt que mensonge, magouille et individualisme.

Le milieu de la politique, des finances, des affaires n’a absolument rien à voir avec celui de la culture, des arts et du sport. Torchons et serviettes : voilà que pour satisfaire un « ego » qui prend de plus en plus d’importance, l’entraîneur de l’équipe de France de rugby, nommé futur Secrétaire d’Etat aux Sports, n’en finit pas de passer la pommade à son ami-patron. Le sport en général est apolitique et vouloir mélanger les genres en faisant de cette pratique virilo-culturelle un éventuel tremplin pour améliorer l’opinion « droitière » des Français tout en préparant sa carrière ministérielle est proprement malhonnête.

Le peuple de l’ovalie sent progressivement venir l’exploitation que risquent d’entretenir les deux amis si, par malheur ou par bonheur, la coupe du monde de rugby revient prochainement à l’équipe de France. Le rugby n’a pas besoin de se fourvoyer dans un projet de gouvernance annonciateur de luttes sociales. Pour le bien et l’avenir de ce sport, que Laporte fasse son travail d’entraîneur et surtout qu’il ne confonde pas le jambon X et le ballon ovale.

Il est des terrains sur lesquels il est délicat de courir, sauter, pousser, déborder, raffûter, percuter si les fondamentaux ne sont pas mis en œuvre : les valeurs du rugby font partie de ces fondamentaux.

Lambi

Article paru dans le JIR (La Réunion) du 30 juillet 2007

http://www.clicanoo.com/article.php3?id_article=161431