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Pourquoi les révolutionnaires sont plus pâles aujourd’hui qu’hier ?

Publie le mercredi 11 août 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Depuis la révolution française des personnages révolutionnaires ont marqué l’histoire : Robespierre , Babeuf, Marat, Saint-Just en abolissant la monarchie. Puis d’autres ont aussi risqué leur vie pour mettre en place le pouvoir ouvrier avec la commune de Paris qui a été massacrée par les versaillais. Karl Marx avec son ami Engels ont théorisé sur le capitalisme et sa logique de profit et de violence nécessaire à son emprise sur les peuples. Puis les Bolchéviks avec Lénine à leur tête, après l’échec de 1905, ont réussi la révolution d’octobre au prix d’une guerre civile sanguinaire.

La France ouvrière s’est affirmé de nouveau en 1936.La guerre d’Espagne a suscité toutes sortes de bravoure avec les brigades internationales malgré le succès franquiste dû à la non intervention.

Puis la résistance a permis de nouveau à de nombreux militants d’affirmer leur courage et leur forte personnalité, ce qui aboutit à la libération et au programme du Conseil National de la Résistance qui amena la sécurité sociale et la retraite et une nouvelle république .

D’autres militants s’affirmèrent dans la lutte contre les guerres coloniales comme Henri Martin pour l’Indochine et Maurice Audin pour l’Algérie.

Ceux ou celles qui avaient 20 ans en 1968 ont marqué la plus longue grève ouvrière avec les accords de grenelle. Cette génération part à la retraite aujourd’hui .

Pendant deux siècles d’histoire le mouvement révolutionnaire a engendré des milliers de militants sur toute la planète qui ont réussi parfois à vaincre la bourgeoisie et ses valets, mais le plus souvent ont été vaincu ou trahi par les dirigeants mis en place qui oublièrent leurs idéaux de jeunesse .

Mais ce qu’on peut dire c’est que leur martyre , comme Guevara ou Lumumba et bien d’autres tombés au combat contre le capital, est entré dans l’histoire révolutionnaire à jamais.

Sommes-nous dignes en 2010 de ces camarades dans une situation de crise aigüe du capitalisme ?
Là est la question actuelle puisque nous sommes incapables de mobiliser les masses autrement que par des manifs à répétition.

La bourgeoisie remplace ses cadres dirigeants des années 50 par une génération élevée dans la soie comme les cinquantenaires de l’équipe SARKO avec toute les bêtises qu’ils commettent par fainéantise intellectuelle et mépris du peuple appris à Neuilly entre gens friqués.

Notre génération militante des cinquantenaires est-elle aussi élevée dans le coton des lois sociales et de la retraite par répartition, d’où sa pâleur révolutionnaire ? La question est posée malgré les individualités qui combattent avec les sans-papiers, les roms ou les sans-domicile fixe. Certains diront que chaque situation historique est différente et que les dirigeants en place expriment la volonté du moment du mouvement populaire.

Lorsque je vois la faiblesse idéologique des dirigeants actuels de la bourgeoisie dans toute l’Europe, en France et en Italie en particulier pays pourtant avec de fortes personnalités intellectuelles, je ne comprends pas que nous soyons si peu hardis au combat de classe . Sarko n’est pas De Gaulle , Berlusconi n’est pas Andréotti, Merkel n’est pas Adenauer, Cameron n’est pas Churchill. La nouvelle génération bourgeoise est d’une grande nullité intellectuelle habituée qu’elle est à l’argent facile, à la vie sans contrainte et sans morale.

Peut-être que dans une moindre mesure la gauche caviar exprime le reflet miroir de cette bourgeoisie qui a détruit le paternalisme patronal au profit de l’actionnariat mondialisé spéculatif et maffieux. Ceux qui se prétendent "révolutionnaires" sont-ils aussi marqué par la société de consommation obtenue grâce aux trente glorieuses et au mouvement syndical des années 50 et 60 ?

Ces remarques toutes personnelles, autocritiques, dans un confort petit-bourgeois à cent lieues des réalités de pauvreté des quartiers populaires, du Pakistan-Irak-Afghanistan et autres populations dans le besoin, sont-elles pertinentes ou simplement à côté de la plaque marxiste ?

Le mouvement populaire exige des militants révolutionnaires inventifs,soucieux du détail dans le rapport de forces, si possible courageux sur le plan stratégique sans tomber dans l’aventure sans lendemains qui chantent. La faiblesse actuelle de nos adversaires, dans leur crise historique, mérite un peu plus de hardiesse et d’inventivité comme le font les résistants afghans avec leur petits moyens militaires face aux drones aveugles et la soldatesque US armée jusqu’aux dents.
La forme du combat mobilisateur du peuple reste posée. Pourtant nous avons plus de moyens de réflexion, de connaissances, d’apparatchiks permanents nourris au marxisme et autres philosophies révolutionnaires.

La " pâleur " est-elle la stratégie d’aujourd’hui ? La lutte de classe exige pourtant des coups de sang au visage pour régénérer notre énergie révolutionnaire pour en finir avec le capitalisme. La nature se déchaîne du golfe du Mexique au Pakistan, des forêts russes aux inondations chinoises et les pouvoirs sont désemparés devant ces cataclysmes, preuves s’il en est de la faiblesse de la classe dirigeante partout dans le monde, que ce soit dans la gestion des banques spéculatives ou des guerres irakiennes et afghane, même Israël est contraint à la défensive face au Hezbollah libanais .

Les militants révolutionnaires doivent s’enhardir en évitant les pièges grossiers de la bourgeoisie qui appelle au secours les fascistes heureux de leur nouvelle utilité politique. Mais cela ne nous fait pas peur, d’autres avant nous ont fait preuve de courage et d’audace, l’huma du mois d’aoùt programme chaque jour un militant de cette trempe qui nous fait honneur et nous met les larmes aux yeux tout en serrant les poings.

Pâle, rose ou rouge nous devons mériter le terme de "révolutionnaire".

Bernard SARTON,section d’Aubagne

Messages

  • Pourquoi ? C’est fort simple : toute leurs stratégies de changement de système capitaliste ont complètement échoué ! Ils ne veulent pas le reconnaître et continuent à croire aux mêmes sornettes.

    • avec des idées pareilles on n avance pas mon ptit pere
      De toutes les façons on a conditionné les gens pour qu ils soient pieds et mains liés : la bagnole,la maison, la télé hachedé, le camescope japonais ou coréen, et TRAVAILLEZ PLUS POUR GANGER ENCORE MOINS ,

    • Mais non mon "petit père",... ce qui ne fait pas avancer les choses c’est de s’obstiner à vouloir refaire ce qui a échoué. Le problème c’est que les bureaucrates politiques et syndicaux se satisfont parfaitement de cette situation dont ils tirent des privilèges.

      Il nous faut aujourd’hui, en dehors de tous ces escrocs politiques repenser une stratégie de lutte qui ne passe plus par les élections bidons et les stratégies de prise de pouvoir qui aboutissent à une nomenclatura. Il nous faut, à la base, dans des structures alternatives créer des nouveaux rapports sociaux.

      Arrêtons de manifester, de pétitionner, de voter et organisons nous à la base sans ces bureaucrates pourris. C’est dur à admettre mais faudra bien passer par là.

      P.G

  • moi j’ai une idée mais elle risque de ne pas plaire :

    et si la réponse il fallait aller la chercher dans la sociologie des contestataires les plus radicaux au capitalisme :

    aujourd"hui ces idées sont majoritairement portées par des agents de la fonction publique (profs , cheminots , postiers , gaziers...) ou des gens qui veulent en faire partie (vacataires , contractuels, étudiants en sciences humaines...)

    et faire la révolution pour des fonctionnaires ....enfin pourquoi pas, mais cela serait une 1ere dans l’histoire, car normalement lors des révolutions se sont parmi les 1er à se faire couper la tête....

    • Ce ne sont pas seulement les ""révolutionnaires" qui sont timides aujourd"hui (d’ailleurs qu’est-ce que cela veut dire ?)..mais le peuple tout entier..........

      il ne suffit pas de cogner sur des dirigeants politiques où syndicaux (il faut le faire aussi)..mais il faut avoir le courage de regarder ce que ce bon peuple de France ne veut pas voir.............
      Que cette soi-disant élite est une pourriture de droite et d’extrême-droite.............
      Que l’exploitation capitaliste SOUS toutes ses formes, passe comme "une lettre à la poste" faute de réflexion et de courage au quotidien de ceux qui sont exploités, rejetés, vilipendés !!

      le système D..........le chacun pour soi.........le rejet des autres et les religions qui reviennent en force, nous prouve que les cerveaux ne sont pas au rendez-vous !!

      n’est-ce pas une majorité d’ouvriers qui a voté pour sarkozy ?????
      ainsi qu’une grande partie de retraités ????????

      j’ai longtemps défendu la classe ouvrière, je le ferrai encore et encore...........mais je ne suis plus aussi aveugle et confiante que jadis....
      les prolos d’aujourd’hui ont peur de leur ombre..........

      je le constate à chaque manifestation............à chaque fois qu’un problème surgit, ils rentrent la tête dans les épaules et rentrent sagement chez eux..
      vous me direz que ceux qui décrêtent les "manifs" sont les premiers à faire marche arrière............il faut prendre des risques pour faire évoluer les choses et combattre..............PERSONNE aujourd’hui ne veut réellement changer

    • "faire la révolution pour des fonctionnaires"

      j’avoue que je ne comprends pas ce message.......
      où je le comprends trop bien........

      les travailleurs de l’état ne sont pas des français à part entière et tout autant exploités par le système capitaliste ?????????

      mais peut-être que les enseignants et autres travailleurs de l’état, avec un peu plus de sécurité et un peu plus de jugeotte réfléchissent plus au devenir de l’état............cette "sécurité" acquise où gagnée à la force du poignet, où du moins à la force du combat syndical) ils en connaissent le prix..............