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Quand la classe ouvrière se réveille ....
Publie le dimanche 10 octobre 2010 par Open-Publishing4 commentaires
La classe ouvrière ne dort jamais que d’un oeil, elle est dure au mal et souvent elle aime son travail . Certains affirment qu’elle a disparu ou qu’elle n’est plus fondamental pour produire des richesses. D’autres la traitent comme de la valetaille sans intérêt et sans idées ... Et pourtant elle est toujours là dans sa diversité professionnelle,elle laisse parfois passer l’orage de l’exploitation inhumaine comme en chine ou en inde, mais elle est toujours là pour produire les richesses matériels et financières dont elle ne profite pas ou si peu.
Sa résistance au mal, sa débrouille pour s’en sortir, sa solidarité fraternelle dans le travail commun font de cette classe un outil révolutionnaire, comme l’a très bien défini Karl Marx, pour transformer la société. Elle est capable d’endurer des coups terribles comme les licenciements,le chômage partiel ou total, les répressions syndicales et les mises au placard, les grèves interminables et les vexations de toutes sortes que lui inflige le patronat sans vergogne et sans morale. Et pourtant elle attend le moment favorable pour sa vengeance et pour laver toutes les vexations qu’elle a subi.
La mondialisation capitaliste mène une lutte de classe terrible contre la classe ouvrière pour l’entraîner dans une pauvreté permanente avec des salaires de misère et une exploitation éhontée de sa force de travail. La valeur ajoutée de son travail remplit les coffres-forts des rentiers et de l’actionnariat des grands milliardaires de la planète. Cela ne peut plus durer !
Elle est dure au mal... Mais à un moment donné ça suffit, elle dit stop. Et tout d’un coup nous la voyons se redresser, reformuler ses revendications, se débarrasser des "jaunes", conspuer le bourgeois patron, le secouer parfois en le cloîtrant dans son bureau, en un mot donner toute sa noblesse à cette magnifique classe de travailleurs. Dans l’action elle prend conscience de sa force et entraîne d’autres couches sociales à ses côtés, elle imprime à l’histoire une autre dynamique que la bourgeoisie en son temps d’ascension. Nous la voyons heureuse de prendre le pouvoir en ses mains pour transformer la société et en finir avec l’exploitation de l’homme par l’homme. La bourgeoisie a imposé l’argent comme seul vecteur de promotion humaine, la classe ouvrière imposera la satisfaction des besoins pour tous par un travail commun bien fait .
Les évènements actuels où nous la voyons reprendre confiance en elle-même , malgré les "jaunes" démagogiques sociaux-démocrates, prouvent vraiment qu’elle ne dormait que d’un oeil et qu’elle attendait la ’faute’ des valets du capital avec leur crise systémique dont ils ne peuvent se dépêtrer. Elle comprend de mieux en mieux qu’elle a les clés de l’avenir en ses mains comme le prévoyaient les théoriciens marxistes.
Nous vivons un moment historique et à notre petite place au sein de ce grand corps social dite "classe ouvrière" nous sommes fiers d’en faire parti du smicard os aux plus qualifiés d’entre nous , y compris l’ingénieur créateur et de production sans oublier les savants qui planchent sans arrêt pour trouver de nouvelles solutions à la maîtrise des nouveaux matériaux de l’avenir. Pour donner toutes ses possibilités au développement du travail humain dans la coopération et la fraternité il faut se débarrasser de la classe exploiteuse actuelle sans remords. La classe ouvrière en est capable car elle en subit le poids tous les jours en rageant et tapant du pied devant son établi ou sa chaîne de montage.
Les mouvements de colère et d’action qui s’expriment partout sur la planète ne peuvent qu’inquiêter nos ennemis de classe comme les commanditaires du fouquet’s qui ont mis Sarko à l’Elysée.
Oui quand la classe ouvrière se réveille l’histoire se remet en marche dans le bon sens ... On ne peut pas toujours vivre en enfer ....
Bernard SARTON , section d’Aubagne
Messages
1. Quand la classe ouvrière se réveille ...., 10 octobre 2010, 16:18
Euh, la classe ouvrière était au lit, elle m’a invité à l’y rejoindre. J’y suis allé, le lit était encore chaud, mais vide,... la classe ouvrière est partie sans laisser d’adresse,... et en oubliant de faire la révolution que l’on attendait depuis plus d’un siècle.
Je suis triste et ne sais plus quoi penser !
1. Quand la classe ouvrière se réveille ...., 11 octobre 2010, 09:26
" la classe ouvrière est partie sans laisser d’adresse "
Si tu quittes ton plumard tu la verras la classe ouvrière.
En grève et dans la rue ! la voilà son adresse de la classe ouvrière !
Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir.
Merci Bernard,ton article est parfait.
LE REBOURSIER
2. Quand la classe ouvrière se réveille ...., 10 octobre 2010, 17:23, par Bernard de Rosny
on dirait que tu te réveilles Bernard... bienvenue dans la guerre de classes au cas où t’aurais oublié...
Vive la Grève Générale expropriatrice !
3. Quand la classe ouvrière se réveille ...., 11 octobre 2010, 15:00, par c@n@ille le Rouge
Réné Andrieu
L’Humanité (qui alors parlait de lutte de classe, d’antagonisme capital travail)
21 mai 1968 :
GULLIVER DEBOUT
Certains affirmaient volontiers que satisfaite de son sort ou tout au moins résignée, la classe ouvrière dormait.
Il faut croire que ce n’était que d’un œil.
Voici que se dresse le Gulliver ouvrier pour la plus grande confusion des divers Lilliputiens qui croyait l’avoir définitivement ligoté.
Dans tout le pays, par millions, les travailleurs se sont mis en grève pour célébrer à leur manière le dixième anniversaire du gaullisme.
Ce qui frappe dans ce mouvement c’est la puissance, bien sûr, mais aussi son extraordinaire sang-froid.
Nous ne sommes plus au temps où les Canuts brisaient les machines qu’ils rendaient responsables de leur misère.
Depuis lors la classe ouvrière a grandi, elle s’est organisée, elle a trouvé dans ses propres rangs des dirigeants en qui elle a confiance, elle sait où elle va et elle sait ce qu’elle veut. Elle repousse les provocations et l’aventure mais elle avance avec une force tranquille vers des objectifs précis. En même temps qu’elle exige la satisfaction de ses revendications immédiates, elle veut un changement de politique, l’instauration d’un régime où l’homme soit enfin à sa vraie place.
Depuis que la classe ouvrière s’est ébranlée, le mouvement a pris une autre dimension. Le drapeau rouge sur la Sorbonne, c’était le signe qu’un vent nouveau soufflait sur la vénérable université bourgeoise. Mais le drapeau rouge sur les grandes usines, cela prend une autre signification. Les féodalités qui détiennent les richesses de la France sont cette fois frappées au cœur, ou à la caisse, ce qui en l’occurrence revient au même.
Non pas qu’il faille sous-estimer la portée de la révolte des étudiants. Non seulement parce qu’elle atteste la faillite du pouvoir dans le domaine décisif de l’Education Nationale. Non seulement parce quelle a créé un terrain propice à la relance des luttes ouvrières. Mais parce qu’elle débouche, pour employer un mot à la mode, sur la contestation du monde tel qu’il est. C’est là l’élément nouveau, cette prise des consciences de l’injustice de l’ordre social par l’ensemble des étudiants qui affirment leur solidarité avec la classe ouvrière et leurs sentiments internationalistes.
Sans doute cette démarche n’est-elle pas exempte de confusion. Il n’en reste pas moins qu’au-delà des extravagances de quelques-uns le mouvement des étudiants mérite d’être considéré avec sérieux et sympathie… Il comporte des traits spécifiques et représente une expérience nouvelle, enrichissante pour tous.
Cependant c’est la classe ouvrière qui, du fait de son nombre et de sa position dans la production reste la force décisive, révolutionnaire jusqu’au bout, adversaire irréconciliable du régime capitaliste. C’est parmi les étudiants que se recrutent les cadres de l’Etat. Le temps passé de la révolte généreuse ou anarchique, un certain nombre d’entre eux ne manqueront pas de s’intégrer au système (si celui-ci dure). Par contre, c’est un sort que l’ouvrier ne risque guère de connaître.
Certains technocrates avaient calculé l’avenir de la France et du Marché Commun avec la précision d’une machine IBM. Rien n’avait échappé à leur sagacité. Rien sauf qu’il existe des hommes, que ce sont eux qui créent les richesses et qu’il leur arrive de demander des comptes.
L’Humanité, 21 mai 1968.
Alors bien sur, il y a du terrain à reconquérir, des définitions à reprendre et à actualiser, des concepts qui ne sont plus opérationnels (ne serait-ce que dans le moment la place d’une organisation communiste absente) mais sur le fond, 42 ans plus tard, la conclusion est d’une extraordinaire fraîcheur.