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Quelles alternatives pour la société de demain ?
Publie le dimanche 18 juillet 2010 par Open-PublishingCe serait prêcher un public convaincu que d’essayer de montrer ici à quel point le système capitaliste assassin, exploiteur et polluant doit être quotidiennement combattu par tous les moyens possibles et imaginables. Mais si nous nous amusions à sonder les militants du milieu anticapitaliste, des communistes aux anarchistes en passant par les altermondialistes et décroissants, peu d’entre eux sauraient répondre à la question "Mais pour faire quoi d’autre ?" autrement que par un "Euuu..." confus et gêné. Les programmes politiques, quant à eux, tournent en rond depuis des décennies, tout en ne proposant à la masse pas de réelle alternative ambitieuse. En gardant toutefois bien en tête que le renversement de la société passe avant tout par les luttes et le militantisme quotidien, montrer au Peuple moins instruit politiquement qu’un "autre monde est possible" est aussi un aspect essentiel de la prise de conscience collective.
Pourtant, et ce depuis des temps immémoriaux où le socialisme marchait encore à quatre pattes en couche-culotte, des écrivains, des philosophes, des économistes, des citoyens ont tenté d’imaginer à leur manière une société meilleure, débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, des classes sociales, de la misère, de l’oppression. Des modèles parfois complètement farfelus, tels les phalanstères de notre ami Charles Fourier au 19ème siècle, mais souvent regorgeant d’idées intéressantes et réalistes, et parfois même ayant eu un réel impact culturel, comme par exemple l’Utopia de Thomas Moore.
Il ne s’agit pas dans cet article de lister toutes les utopies ayant parfois influencé des auteurs importants tels que Marx lui-même, mais de présenter de manière succincte quelques uns de ces projets modernes dans lesquels le mouvement anticapitaliste pourrait se retrouver, afin d’ensuite pouvoir proposer au monde une alternative de société un tant soit peu crédible et tangible. Let’s go on !
* L’économie participaliste, ou parecon, de Michael Albert et Robin Hahnel :
assez connu aux états-unis, il s’agit d’un modèle principalement économique (complété par son pendant démocratique le parpolity), basé sur l’auto-gestion des entreprises, des conseils de travailleurs et de consommateurs où chacun a un impact sur les décisions à proportion de ce qu’elle l’affectera, une planification décentralisée de la production, l’abolition de la hiérarchie, un ensemble équilibré des tâches (chacun doit gérer un ensemble de tâches dont la pénibilité est censé s’équivaloir).
– http://classiques.uqac.ca/contempor...
– http://www.zcommunications.org/znet...
* L’économie distributive, de Jacques Duboin (parfois appelé "socialisme de l’abondance") :
ce système se base sur une monnaie de consommation auto-destructive (détruite à l’usage), semblable à celle imaginée par l’écrivain Edward Bellamy dans son roman d’anticipation Looking Backward (inventant aussi au passage le concept de carte de crédit plus d’un siècle en avance). Pour rester simple, il s’agit de faire chaque mois le total de la production des biens et services, et de répartir ensuite équitablement le pouvoir d’achat selon deux revenus distincts.
– Le revenu social, afin d’offrir de quoi vivre de manière décente à tout un chacun.
– Le revenu lié au "travail" (= contribution à la société permettant de produire ce qui est nécessaire), défini dans le cadre d’un contrat civique personnalisé.
Au menu également : une démocratie économique (production, autogestion, ...) et locale, la notion de contrat civique permettant de gérer "le planning de sa vie", etc.
– http://economiedistributive.free.fr/
* Codename Utopia, par votre serviteur et qui n’a rien à voir avec un certain autre mouvement éponyme :
un manifeste communiste et libertaire se voulant plus complet en décrivant un modèle de société sous ses différents aspects.
sur le plan économique, une monnaie auto-destructive partagée par trois revenus (revenu social, de travail, d’aide), l’auto-gestion des entreprises par les travailleurs, la création sous contrôle de la communauté de ces entreprises, la gratuité des services publics, une valeur des produits définie de manière écologique (temps de travail + impact écologique), la fin du salariat, des logements écologiques pour tous, un partage optimal du travail, l’abolition de l’héritage, une planification décentralisée démocratique, ...
Au niveau démocratique, l’abolition de l’état oppressif, une démocratie directe à tous les niveaux et décentralisée basée sur des logiciels libres, et des mandats impératifs précis et révocables pour les tâches de gestion indispensables.
Une éducation libertaire, débarrassée de tous les dogmes et pédagogies autoritaires (notation, sélection, élitisme, ...), basée sur l’envie d’apprendre plutôt que l’obligé d’apprendre, l’apprentissage de la vie en collectivité et de la réflexion. Bref, une éducation pour s’élever intellectuellement plutôt que "d’apprendre un métier pour le merveilleux monde de l’entreprise".
Enfin, une justice ayant pour seul objectif de protéger la population et non de punir, privilégiant l’aide, la prévention et la réinsertion, sans quelconque jugement moral (impliquant la légalisation des drogues, ...).
– http://codenameutopia.alwaysdata.net
Et, en vrac : l’Amopie, le Projet Orgone, le mouvement Zeitgeist (Project Venus, qui fait un peu sectaire à première vue mais ne l’est apparemment pas), l’holocratie, le sociétalisme.
– http://amopie.free.fr/index.php
– http://projetorgone.free.fr/accueil.htm
– http://www.thevenusproject.com/
– http://holocratie.over-blog.com/
– http://objectifs.societal.org/
Je pourrais également parler des alternatives qui se montent à un niveau local, des écovillages, des communautés hippies, des objecteurs de croissance : le monde fourmille d’idées intéressantes qui sont malheureusement si peu connues du grand public.
D’où le but de cet article, qui est d’aiguiller le lecteur, certes maladroitement et de manière superficielle, sur des alternatives sociales qui seront peut-être le ciment de la société de demain.