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Qui gouverne l’Organisation de Libération de la Palestine aujourd’hui ?

par PFLP

Publie le jeudi 19 juin 2014 par PFLP - Open-Publishing
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Par Khaled Barakat

L’article suivant a été initialement publié sur le site Web en langue arabe du FPLP le 18 mai 2014 :

« Si nous ne parvenons pas à défendre notre cause, alors il faut changer les défenseurs, pas la cause. » – Ghassan Kanafani

Khaled Barakat

Nous savons tous que ceux qui monopolisent l’Organisation de Libération de la Palestine traitent cette institution palestinienne la plus importante, l’OLP, comme s’il s’agissait d’une ferme privée du « Président », Abu Mazen, et ce qui s’impose est la loyauté et l’obéissance à lui, le propriétaire. Ceci est un fait qui ne peut être nié. On ne dit pas quelque chose de nouveau quand on constate que l’arène palestinienne n’est pas une exception, ni qu’elle est loin de la réalité des régimes arabes gouvernée par le dirigeant, le roi ou le prince, considérant que le roi incarne le peuple et la nation, ou selon la logique du roi Louis XIV, qui a déclaré en 1655, « l’Etat, c’est moi ! “[Je suis l’État !]

C’est exactement le cas de Mahmoud Abbas, le Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine et la substance de la relation entre lui et le système politique palestinien, gouverné aujourd’hui selon la logique de Louis XIV. L’Organisation de Libération de la Palestine est dans un état de mort clinique, transformé depuis l’Organisation pour la libération et le retour, fondée par des réfugiés, des personnes démunies, les classes populaires, les révolutionnaires et les intellectuels, en une Organisation pour dissimuler ses échecs, les échecs des régimes officiels arabes et pour fournir une couverture pour ce qu’on appelle le « processus de paix » et les négociations avec l’occupation sous l’égide impériale des États-Unis.

Ce n’était pas la vision des Fedayins [les premiers combattants révolutionnaires palestiniens ] quand ils ont rétabli l’organisation en 1968 ; elle était destiné à être une voix pour le peuple palestinien, pas un fardeau sur leur dos. Elle était censée être un large front national, d’être « notre maison » [beituna] – une maison pour le peuple et non pour ceux qui vivent dans le palais. Le « leader » de cette institution palestinienne considère aujourd’hui quelle est sa ferme personnelle, dont il avait hérité et qu’il mérite, et le reste des membres, des forces, factions et organisations – et, en fait, les masses du peuple palestinien – comme des esclaves ou des serviteurs de ses intérêts, qui n’ont pas voix à la direction et sont exclus de la prise de décisions.

L’état général d’exclusion des masses palestiniennes est public et connu de tous. Ce que nous savons d’autre : que la direction de l’Organisation n’a plus de légitimité morale, populaire, juridique ou autre , et quand nous disons cela, ses défenseurs se dressent pour défendre la « légitimité », alors qu’en fait ils défendent leurs propres intérêts mesquins. Il n’y a pas de « légitimité » pour ce genre de dirigeants. Lorsque les Palestiniens considèrent que l’OLP est une réussite historique, ils se réfèrent à leur réalisation – parce que cette organisation et le mouvement de libération nationale n’a pas été créé par le “Président”, mais a été créé par les fédayins, les guérilleros, les pauvres, les martyrs, les réfugiés, les prisonniers. Il a été créé par la volonté collective de notre peuple et non par un mouvement, ou organisation ou parti.

La condition de l’Organisation de Libération de la Palestine ne répond pas aux besoins ni aux aspirations du peuple palestinien, car elle a été vidée de son contenu : son essence, la signification de son nom et sa Charte nationale et il n’en reste rien d’autre que son logo. Pire encore, l’Autorité Palestinienne, établie par l’OLP pour être son « bras », aujourd’hui définit les politiques de l’Organisation, tout simplement parce que c’est une autorité dont la légitimité découle d’« Israël » et des Etats-Unis – pour ne pas mentionner son financement. C’est comme si ce bras a avalé le corps de l’organisation !

En d’autres termes, l’Autorité Palestinienne, qui comprend les appareils de l’exécutif et de la sécurité, a dominé l’OLP, de la même façon que les services de sécurité dans les « états » arabes sont les vrais dirigeants de ces pays : définissant les politiques intérieures et extérieures, la politique étrangère et les programmes scolaires. Tous ceux-ci sont déterminés par les généraux et leurs cohortes dans des costumes coûteux qui déterminent la politique, c’est-à-dire « le régime ».

Aujourd’hui, nous voyons l’évanouissement des petites factions palestiniennes, qui ont accepté la réalité de l’OLP en contrepartie des allocations mensuelles et ont donc accepté la logique du maître des esclaves et n’ont pas cherché pas à modifier la réalité. En fait, ils ne veulent pas changer cette réalité car cette relation maintient leur existence politique et leurs mensualités.

À l’exception du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, il n’y a aucune faction palestinienne de l’OLP qui ose dire la vérité et répondre à l’injustice des politiques de la direction palestinienne hégémonique de l’Organisation. Sinon, comment comprendre la position de M. Yasser Abed Rabbo, le Secrétaire du Comité exécutif, le chef d”orchestre de la dite « Initiative de Genève » basée sur la vente de droit au retour, plus important à l’OLP que la voix des réfugiés palestiniens et des dirigeants du mouvement des prisonniers -dirigeants nationaux respectés comme Ahmad Sa’adat, Marwan Barghouthi ou Abbas Sayyed ? Alors que les vrais dirigeants, alors que le peuple palestiniens se réfère à eux, n’ont rien à dire, mais sont emprisonnés, assassinés, ou isolés.

Cette direction a détruit les objectifs de l’OLP et ses institutions populaires. Elle a effacé le rôle du Conseil National Palestinien (CNP), détruit les fédérations et syndicats populaires (depuis l’Union Générale des Etudiants Palestiniens, jusqu’à l’Union Générale des Travailleurs Palestiniens, jusqu’à l’Union Générale des Femmes Palestiniennes) et transformé les combattants de la liberté palestiniens en policiers. Ce processus n’a pas commencé avec la direction de Mahmoud Abbas, mais en fait il a commencé depuis des décennies, commençant par l’adoption du slogan de « l’État » et de sa substitution du but de libération. L’accord d’Oslo (“Déclaration de Principes”), signé en 1993, et ce qui a suivi depuis a été le résultat de ce processus et non la cause. C’était le pacte entre la direction de l’OLP et les capitalistes palestiniens sous le slogan de le « état indépendant de Palestine » – sans la libération nationale et sociale – ce qui nous a menés là où nous sommes aujourd’hui – sans indépendance, sans autodétermination ni libération.

Par conséquent, ce qu’il est nécessaire maintenant, c’est le ré–institution, une fois de plus, comme en 1964, et puis de nouveau en 1968 – d’un front de libération nationale unifié palestinien – qu’on l’appelle l’Organisation de Libération de la Palestine ou autrement – qui unifie les Palestiniens une fois de plus pour réaliser pleinement leurs objectifs nationaux : le retour des réfugiés et la libération de la Palestine.

http://pflp.ps/english/2014/06/19/q...

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