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REFORME DE LA SECURITE SOCIALE :

Publie le dimanche 16 décembre 2007 par Open-Publishing

une nouvelle forme de progrès social

Par le Dr Pierre CORNILLOT

La mise en condition de l’opinion publique, c’est-à-dire vous et moi, est un travail sans relâche pour ceux qui nous gouvernent. L’un de leurs grands chevaux de bataille est de nous persuader que notre système social coûte trop cher et que chacun de nous en abuse effrontément. Les coûts de la santé sont en première ligne, et le déficit de la branche maladie de la Sécurité Sociale est régulièrement agité pour nous convaincre qu’il va falloir s’attaquer à ce problème et prendre les mesures douloureuses nécessaires. Remboursement de la dette sociale, contribution sociale généralisée, déremboursement des médicaments, forfait hospitalier, franchise médicale et j’en passe. Curieusement, ce sont toujours ces cochons de payants qui doivent mettre la main à la poche alors que l’Etat, toujours au-dessus de tout soupçon a tout bonnement nationalisé la Sécurité Sociale (sous Juppé en 1996) sur l’argument fallacieux que les organismes responsables se révélaient incapables de maîtriser la gestion de l’ensemble, alors que les gouvernements successifs n’avaient fait que pourrir volontairement la situation.

Les dernières trouvailles pour réduire le déficit de la branche maladie ont donc consisté à alourdir encore la part du coût des soins supportés directement par le patient : le forfait hospitalier et le déremboursement des médicaments dits à service médical rendu insuffisant représentaient pour une personne tant soit peu malade des dépenses directes non remboursées, quelles que soient les cotisations versées par ailleurs. Mais la dernière trouvaille en préparation viserait les patients atteints d’une affection de longue durée (ALD). Ces patients souffrent d’une affection généralement dégénérative et difficilement curable, du type cancer, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, diabète, séquelles d’accidents vasculaires cérébraux sans parler de toutes les affections invalidantes congénitales ou acquises qui atteignent le système nerveux, le système musculaire, le système ostéo-articulaire, l’appareil circulatoire, l’appareil respiratoire, le fonctionnement mental, et j’en passe.

Or le classement d’un patient en ALD entraînait jusqu’ici le remboursement à 100% des frais de soins, de transport médicalisé et d’hospitalisation (sauf le maudit forfait) occasionnés directement par l’affection. Un nombre important de patients atteints de ces différentes maladies invalidantes se trouvent justement faire partie du groupe social peu enviable mais grandissant des personnes âgées. Dans leur grande intelligence, nos experts gouvernementaux en économie de quatre sous ont vu là une niche de dépenses abusives à réprimer. La grande idée serait de moduler le niveau de prise en charge des dépenses en fonction des revenus, vision géniale quand on sait que les dits patients sont à 90% des retraités ou des actifs invalidés par leurs troubles. Bien sûr, on va nous rebattre les oreilles avec quelques abus montés en épingle pour justifier cette nouvelle et écœurante atteinte à la solidarité nationale, tout en mettant en péril les frêles équilibres financiers qui régissent toute cette population.

Alors, au moment où le chef de l’Etat passe son temps à faire en même temps des petits cadeaux aux entreprises si méritantes qui sont écrasées sous les charges sociales (on est prié de pleurer…) sans se soucier du coût de ces cadeaux en termes de manque à gagner pour les recettes de la Sécu, on est pris d’une sainte colère pour tenter de savoir où s’arrêtera ce démembrement du système social français sans consulter quiconque sauf sans doute une bande de « godillots » qui mangent dans la main de leur maître.

La crise du système social français est profondément surfaite et manipulée pour nous faire accepter une participation directe de plus en plus élevée et une aggravation sans exemple de notre endettement national dont tout le monde sait qu’il sera remboursé par les naïfs que nous sommes ou que seront les générations suivantes.

Peut-être serait-il bon de chercher à savoir si notre Président a à voir avec un certain Sarkozy Nicolas qui tenait le ministère du budget dans le gouvernement Balladur entre 1993 et 1995, et qui a participé à l’endettement le plus grave de ces vingt-cinq dernières années (des milliers de milliards de francs) sur l’argument imbécile que c’est en soulageant la trésorerie des entreprises que l’on créerait des emplois. Résultat : néant. Cet argent emprunté sur le dos des Français et à leur insu a seulement permis à ces entreprises d’améliorer artificiellement leur comptabilité pour mieux boursicoter…

Alors, au moment où les pouvoirs publics s’apprêtent à « couillonner » les plus malades tout en graissant la patte des plus nantis, on est en droit de s’interroger sur le sens commun de ceux qui prétendent nous diriger : devons-nous conclure que la voyoucratie si bellement relevée à propos des incidents de Villiers-le-Bel est une maladie qui frappe aussi bien et même mieux les beaux esprits et les riches citoyens qui nous gouvernent, que les petits casseurs des banlieues ?

logo.jpgSeul problème, les voyous en col blanc et en grosse voiture ne risquent pas de rencontrer les CRS, et bientôt grâce à notre Président, ils vont pouvoir ne plus craindre les méfaits de la justice fiscale et financière. Que croyez-vous que peut représenter dans ce contexte, un pauvre patient atteint d’une affection de longue durée ? Une nouvelle catégorie d’« emmerdeurs » et de profiteurs, sans doute…

2008 s’annonce bien !

Votre Santé.org, 16-12-2007

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