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mardi 1er février 2011 par Yann Fiévet

Les tenants de la Droite extrême qui gouverne la France aujourd’hui et la grande majorité des intellectuels qu’il nous reste après la disparition au cours de la dernière décennie de plusieurs figures remarquables du discours critique susurrent quotidiennement aux oreilles du citoyen souvent déjà assoupi la même petite musique lancinante. C’est l’air de la résignation que tous nous fredonnent à l’unisson. Le chœur de la Gauche que l’on ne peut même plus nommer réformiste et les solos opportunément promus par la médiacratie ronronnante accompagnent harmonieusement l’orchestre. Ce bel ensemble se trompe cependant quant à son audience réelle : si une partie du peuple semble attentive, bercée qu’elle est par les langueurs sirupeuses de la symphonie jouée par la « révolution conservatrice », l’autre partie du peuple est tristement engluée dans son désarroi duquel lui parviennent quelques sonorités généralement agaçantes. On a donc grand tort de prendre pour une écoute soutenue ce qui est un sentiment d’impuissance partagée par nombre de spectateurs désarçonnés par l’œuvre – de destruction massive – que les musiciens chevronnés prétendent donner pour le bien de tous.
À en croire les compositeurs et mélomanes du temps, nous serions condamnés à accepter certaines évolutions fatales et à les accélérer pour espérer résoudre les multiples crises qui frappent nos sociétés. Pour résoudre la crise écologique, il faut laisser les Multinationales grossir encore et s’emparer du développement durable dont le sort passe inéluctablement par le Marché totalisant. Pour résoudre la crise financière, faisons confiance au sens moral des banquiers renfloués par l’argent public pour qu’ils produisent enfin un capitalisme vertueux. Pour résoudre la crise sociale, comptons sur la générosité des nantis grâce ( !) à laquelle ils sauront inventer les formes modernes de la bienfaisance à usage des démunis. Pour résoudre la crise politique, renforçons le maillage des réseaux de la communication décérébrante et panoptique faisant ainsi vivre enfin pleinement l’idée que la politique n’est plus qu’une affaire d’image. Pour résoudre la crise identitaire, il suffit de ne plus laisser entrer « chez nous » tous ceux qui n’y sont pas officiellement invités et d’expulser ceux qui, tous comptes faits, n’étaient que tolérés à condition de se tenir bien.
Un dogme gouverne la volonté d’imposer à tous la résignation : le Dieu capitalisme est indépassable et pour durer il doit croître toujours. Une fois épuisées les réserves de pétrole conventionnel, Il va dévorer d’autres entrailles de la Terre afin d’en extraire de quoi alimenter ses exigeants foyers. C’est le prix à payer pour Sa survie. La malbouffe industrielle et l’agriculture chimique provoquent l’explosion du nombre de cancers dans les pays riches et inversent déjà la courbe de l’espérance de vie aux États-Unis. C’est le prix à payer pour Sa survie. Chez l’oncle Sam les 20% des habitants les plus riches possèdent 84% de la richesse tandis que les 40% les plus pauvres n’en possèdent que… 0,5%. Et l’Europe est sur ses traces. C’est le prix à payer pour Sa survie. Pour que l’Hôpital et l’École deviennent rentables, ces lieux jusqu’ici protégés ne doivent plus être respectivement l’affaire des soignants et des professeurs mais celle des commerçants. C’est le prix à payer pour sa survie. Tous ces dégâts collatéraux sont criminels, le résultat d’une fuite en avant mortifère, probablement consciente désormais. C’est le prix obligé du Progrès, nous serine-t-on.
Las ! Décrétons que tout cela est parfaitement idiot, d’une idiotie crasse même. Qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Humanité de poursuivre sa route sur ce chemin somme toute si fragile. Que nous voulons une économie du partage en lieu et place de l’économie de la confiscation qui chaque jour gagne du terrain. Osons proclamer partout comme le faisait « l’homme qui rit » de Victor Hugo que « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Ne nous laissons pas intimider par les laudateurs de la Croissance comme unique moyen de notre salut. Raillons ceux qui voient dans la surconsommation le maintien d’une identité digne que la destruction du lien social ne permet plus. Réclamons moins de biens mais plus de liens. Les défenseurs du vieux monde ont des armes ? Oui, et ils s’en serviront quand ils ne s’en servent pas déjà. Nous en avons d’autres, et autrement plus convaincantes à bien y réfléchir. Appelons encore La Boétie à notre rescousse : ils sont grands car nous sommes à genoux. Oui, indignons-nous ! Et marchons.
Yann Fiévet est l’auteur du livre « Le monde en pente douce », Editions Golias, 2009
Messages
1. RÉSIGNEZ-VOUS !, 12 février 2011, 21:47
MOUVEMENT 1/ indignez vous , mais surtout ne bougez pas
MOUVEMENT 2/ résignez vous ,rendez vous aux urnes et voter DSK
ou AUBRY ,ou SARKOSY .
Vous allez cher ,très cher peuple de vache a lait , vous subirez une intense
et très riche campagne électorale ,on va vous gonfler la tête a l’hélium
vous propulser dans les hautes sphères du gros mensonge que vous
demandons d’avaler et déguster comme un Don Pérignon ,vous qui n’en
avez jamais bu une goutte de toute votre vie ,on vous offre le nectar
pour cette année emblématique , biblique 2012 car c’est l’année ou le
NOM doit prendre son véritable envole , ça réalisation , son assise ,son
apothéose
2. RÉSIGNEZ-VOUS !, 13 février 2011, 11:15
UE-topie de marché : Comment la nouvelle « gouvernance économique » menace la démocratie
La gouvernance europeenne,a savoir la restructuration du marché du travail,au nom de la competitivité, qui se met en place, unifie les peuples europeens qui se preparent a engager le combat :
Retour au livret ouvrier et fichage généralisé
Par la-sociale • Actualités • Mardi 01/02/2011
Pendant que le peuple égyptien, suivant de près le peuple tunisien, se soulève contre les tyrans et potentats au nom de la liberté, sous l’égide de l’Union Européenne, les vieilles "démocraties" (mais le sont-elles encore ?) mettent en place la cage d’acier informatique qui fera que nos pays ressembleront aux pires cauchemar des romans de science-fiction.
Ce qui se trame avec le "livret de compétences" mérite d’être connu de tous et doit être combattu sans barguigner.
Pour en savoir plus cliquez ici (fichier PDF à lire avec Acrobat Reader)
http://la-sociale.viabloga.com/news/retour-au-livret-ouvrier-et-fichage-generalise
Une fois n’est pas coutume, les Dessous de Bruxelles proposent une traduction d’un article du CEO - le Corporate Europe Observatory. Dans une étude dont nous avons traduit certaines des parties les plus significatives, le groupe de chercheurs basé à Bruxelles revient sur la désormais célèbre « gouvernance économique » européenne... et les menaces qu’elle représente pour la démocratie......
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article140
Comment des generations ont été precipités dans le gouffre du credit esclavagiste,Mardi 15 février à 20h40 sur Arte :
"Prêt à jeter" sur Arte : retour aux sources de la société de consommation
PARIS - A la caserne des pompiers de Livermore (Californie), une ampoule brille depuis plus de 110 ans, les premiers bas en nylon en 1940 ne filaient pas, mais la durée de vie des imprimantes d’ordinateur est programmée pour obliger l’utilisateur à en acheter une neuve.
En décortiquant ces exemples, le documentaire "Prêt à jeter" de la réalisatrice allemande Cosima Dannoritzer, diffusé le 15 février sur Arte à 20h40, remonte aux sources de la société de consommation et à l’origine du concept de l’obsolescence programmée.
Très vite, les producteurs ont compris qu’un produit qui ne s’use pas est "une tragédie pour les affaires".
Dans les années 1920, un cartel mondial des producteurs d’ampoules a ainsi raccourci volontairement la durée de vie des bulbes électriques pour accroître la demande du consommateur. Ce cartel Phoebus pénalisait même les membres dont les produits dépassaient 1.500 heures de fonctionnement.
Une dizaine d’années de procès contre Phoebus l’ont contraint à lever les restrictions sur la durée des ampoules. Sans conséquence toutefois. Alors même que le brevet du filament inusable avait été déposé, cette ampoule éternelle n’a jamais été produite.
Passés à la production en série dans les années 1950, l’industrie automobile, l’électroménager, le design et l’habillement sont devenus plus accessibles, symbolisant "l’American way of life", "liberté et bonheur grâce à la consommation sans limites."
"Celui qui croit qu’une croissance infinie sur une planète finie est possible est soit un fou, soit un économiste, le problème c’est que nous sommes tous devenus des économistes", affirme Serge Latouche, professeur d’économie et philosophe.
Loin du consumérisme, un habitant d’Accra, capitale du Ghana, se plaint, lui, "de tous ces déchets envoyés ici et qu’on n’a pas produits", devant une montagne de vieux ordinateurs arrivant régulièrement par conteneurs des pays riches.
Au détriment de leur santé, une myriade d’enfants en brûle les carcasses en plastique pour récupérer les métaux vendus à des ferrailleurs.
Dans un hangar, Mike a entrepris depuis quelques mois de stocker les carcasses de ces vieux ordinateurs dont les étiquettes permettent de retrouver l’entreprise qui les utilisait. "J’établis une base de données avec les numéros de téléphone de ces sociétés... pour un futur procès", dit-il.
A Barcelone, Marcos a refusé de jeter son imprimante bloquée et d’en acheter une neuve. Grâce à l’internet et les réseaux sociaux, il a contacté un Russe proposant des logiciels qui permettent de contourner le blocage programmé de ces équipements après un nombre donné d’impressions.
http://www.romandie.com/infos/news2/110212072255.oetll06j.asp