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RTT:Le gouvernement a la chasse aux 35 heures

Publie le jeudi 1er juillet 2004 par Open-Publishing
4 commentaires

Hier, devant les patrons de PME, Sarkozy, Raffarin, Bussereau (Budget) et Jacob (PME) se sont engagés à modifier la loi sur le temps de travail.

Et voici le grand retour du détricotage des 35 heures. On croyait le dossier quasi enterré depuis la loi Fillon de janvier 2003, qui avait donné la possibilité aux entreprises de renégocier par branche la durée du travail, et après le « tournant social » postrégionales. Mais, hier, le gouvernement a choisi la journée Planète PME organisée par la CGPME, au Palais des congrès à Paris, pour lancer ce qui apparaît déjà comme le chantier de la rentrée. Pas moins de quatre ministres, Dominique Bussereau, Nicolas Sarkozy, Christian Jacob (PME) et Jean-Pierre Raffarin, sont venus devant les petits patrons s’engager à modifier la réglementation sur la durée du travail.

Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat au Budget et proche de Raffarin, est le premier à qualifier les 35 heures de « norme bientôt obsolète [...] Nous voulons redonner toute sa place au travail. C’est dans cet esprit que nous examinons, sans esprit dogmatique, les possibilités d’assouplissement supplémentaires des 35 heures ». Quelques instants plus tard, Nicolas Sarkozy se lâche : « On m’a préparé un discours. Je vais m’en éloigner pour vous parler franchement et simplement... » Il en vient à la question du jour : « Il faut un raisonnement simple : si on pense que les 35 heures c’est positif, alors il faut les garder, lance-t-il. Mais si on considère, comme je le pense, que les 35 heures, c’est beaucoup d’inconvénients, alors il ne faut pas craindre d’engager une réforme profonde. » Et pour que le coût d’un tel retour en arrière soit le plus minime possible, il envisage de « supprimer toute forme de taxation sur les heures supplémentaires ».

Aides. Il sait néanmoins qu’il est attendu au tournant par les chefs d’entreprise : va-t-il demander en échange une diminution des aides de l’Etat sur les bas salaires ? Depuis plusieurs jours, le Medef, par la voix de Denis Gautier-Sauvagnac, président de la Fédération de la métallurgie, puis de celle d’Ernest-Antoine Seillière, exige que l’Etat renonce à un tel troc. Sarkozy biaise : « La parole de l’Etat sera respectée », affirme-t-il, mais ne renonce pas à plaider son dossier : « La France n’a pas les moyens de consacrer 16 milliards d’euros par an, de façon récurrente plus de 100 milliards de francs, pour empêcher les gens de travailler. » L’examen est une réussite. La salle est debout pour applaudir. On entend « Sarkozy président ! » Un patron de PME, proche de la majorité, admet en privé : « Il va falloir qu’on dise ce qu’on veut : la fin des 35 heures ou l’argent de l’Etat. Cela ne peut plus durer. »

En clôturant la manifestation, Jean-Pierre Raffarin se montre plus prudent et vague : « La France doit augmenter le nombre total d’heures travaillées, a-t-il souligné. Cela veut dire deux choses : d’une part, plus de Français au travail [...] Cela veut dire aussi que nous puissions engager des discussions avec l’ensemble des partenaires sociaux pour que le contrat puisse permettre de travailler plus quand on veut gagner plus. » Le Premier ministre s’interroge aussi sur la pertinence du seuil de 20 personnes en deçà duquel les entreprises échappent de facto à la législation de Martine Aubry. Il fait référence au travail de Patrick Ollier et François Novelli, qui ont orchestré la commission parlementaire d’enquête sur les conséquences des 35 heures. Dans leur rapport, les députés UMP proposaient d’assouplir encore la législation sur le temps de travail, en permettant aux entreprises de négocier directement la durée du travail et en suggérant que les heures supplémentaires ne soient pas majorées. En avril, Matignon avait écarté leurs conclusions. Elles seront finalement examinées à l’automne. En parallèle, Jean-Louis Borloo demandait hier aux partenaires sociaux de mettre la durée du travail dans leur calendrier de négociation.

Siemens. Pour justifier une telle offensive sur les 35 heures, Bussereau prend en exemple « l’accord d’augmentation du temps de travail » signé en Allemagne par Siemens, qui a contraint 4 500 de ses salariés à revenir aux 40 heures sous la menace de la délocalisation. En France, le patronat est lui aussi en train de passer à l’acte, même si le mouvement est minoritaire. En mai, le volailler Doux est revenu aux 39 heures. Le groupe Bosch compte aller plus loin en juin à Vénissieux, en exigeant de ses 800 salariés la recette de Siemens : augmentation du temps de travail sans un sou de plus, ou le départ de la production vers la République tchèque. Très loin du « travailler plus pour gagner plus ».

http://33407.aceboard.net/p-33407-3044-5798-0.htm

Messages

  • Est ce qu’il y a des manifestations de prévu contre ces ignobles chantages des industriels ??
    Ceci est juste une question d’information.

  • Qu’ils nous demandent notre avis. Les français jugeront les 35h par eux-mêmes.

    SARKOSY : DICTATEUR !!!!!!! Tire toi ailleurs qu’on est enfin la paix. Retourne en amérique parler devant les lobbies juifs avec ton accent minable de petit français.

    • Voilà la prochaine grande Raffarinade. Un enterrement de 1ère classe des 35H.Il faut maintenant tous se mettre d’accord (syndicats, mouvement social) pour botter le cul de ce gouvernement sans légitimité et revendiquer les 32H, voire la semaine de 24H et dire que le travail n’est pas la seule valeur, pas plus que la consommation et la croissance à tout prix. C’est incroyable, plus la légitimité est mal en point, plus le politique se croit permis de faire n’importe quoi. C’est à croire que la démocratie fonctionne mal. Il est grand temps que les citoyens prennent les choses en main et gèrent les affaires publiques eux - mêmes.

      Sergio