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MADAGASCAR • Daewoo gagne le gros lot
Le sud-coréen Daewoo va se lancer dans la culture de maïs et la production d’huile de palme à Madagascar, où le groupe bénéficie d’une licence d’exploitation de terres immenses pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Un accord signé avec le gouvernement malgache en juillet 2008 lui accorde 1,3 million d’hectares de terres, soit l’équivalent de la moitié des terres arables de la Grande Ile, rapporte le Financial Times. Les Sud-Coréens comptent de ce fait renforcer la sécurité alimentaire de leur pays, quatrième plus gros importateur de maïs.
Le plus remarquable est que Daewoo ne devrait rien payer pour ce privilège, selon le quotidien financier britannique. En contrepartie, Madagascar, où plus de 70 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, se contentera des emplois créés par l’exploitation des terres ainsi que des investissements réalisés par l’entreprise dans les routes, l’irrigation et les infrastructures de stockage des récoltes. La production de maïs devrait débuter dès 2009 sur 2 000 hectares. Au final, 1 million d’hectares de terres y seront consacrés, contre 300 000 hectares pour les palmiers à huile. "Daewoo entend développer la culture de ces terres arables pendant quinze ans et espère fournir la moitié des importations de maïs de la Corée du Sud." Le Financial Times note que de plus en plus d’entreprises asiatiques investissent dans des projets à Madagascar, des mines de nickel en passant par les centrales énergétiques.
Courrier International
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http://www.boursorama.com/conseils/detail_conseil.phtml?news=6115805
A louer, 1 million d’hectares, gratuitement…
L’offre peut, en ces temps de franche disette financière, paraître fantaisiste. Mais que l’on ne s’y trompe pas, elle est en réalité des plus sérieuses !Ainsi la Corée du Sud vient-elle de signer avec Madagascar un bail de 99 ans portant sur la location de 1,3 million d’hectares de terres potentiellement arables, soit tout de même l’équivalent de la moitié de la superficie de la Belgique...
Détail croquignolet ou troublant, la Corée ne paiera aucun loyer pour l’usage de ces terres ! Mais il est vrai que les travaux de viabilisation devraient représenter un investissement de 6 milliards de dollars, pris en charge, lui, par Séoul.
Un tel accord paraît d’emblée répondre aux intérêts des deux parties : d’une part, Madagascar donne un coup d’accélérateur à la filiale agroalimentaire, l’un des axes de développement prioritaires de l’île, d’autre part, la Corée, 4e importateur mondial de maïs, pourrait à terme en produire jusqu’à 4 millions de tonnes sur place. Qui plus est, il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres : ainsi le conglomérat britannique Lonhro ambitionne de louer 2 millions d’hectares en Afrique tandis que les pétromonarchies du Golfe ont depuis longtemps déplié leurs cartes d’état-major pour étudier de tels desseins.
De tels développements ne manqueront évidemment pas de provoquer un concert de hurlements, lamentoso furioso, des chœurs traditionnels de l’Armée Verte... Alors, néocolonialisme nauséabond avançant à visage masqué ou bien plutôt pragmatisme incontournable et mutuellement bénéficiaire ? Il va de soi que nous ne prétendrions jamais – ô grand jamais !... - trancher un débat aussi épineux et sulfureux...
Boursorama