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Réponse du syndicat de magistrature aux propos de ségolène royale
Publie le jeudi 1er juin 2006 par Open-Publishing3 commentaires
SEGOLENE ROYAL
"La gauche devrait tenir
un autre discours"
par Hélène Franco,
vice-présidente du Syndicat de la magistrature,
juge pour enfants au tribunal de Bobigny
Ségolène Royal propose une série de mesures pour prévenir la délinquance des jeunes. Ses propositions sont au moins aussi fermes que celles de Nicolas Sarkozy. Que vous inspirent ces idées ?
– Les plus grandes craintes. Il y a un brouillage des clivages traditionnels entre la droite et la gauche sur le dos des mineurs en difficulté et de leurs familles. Alors que la gauche devrait tenir un autre discours, fondé sur l’éducation et pas sur l’exclusion, Ségolène Royal parle de mise à l’écart, d’enfermement. Ce sont bien des mesures d’exclusion.
Ces solutions simplistes ont fait la preuve de leur inefficacité, puisque ce sont les choix du gouvernement depuis 2002.
Elle propose notamment d’instituer des "stages" dans des "écoles de parents" à la première incivilité de leurs enfants, dès l’école primaire. Est-ce réaliste et sensé ?
– La plupart des parents que je rencontre en tant que juge pour enfants ne sont pas démissionnaires. Ils sont perdus, désorientés, et attendent des conseils, du soutien, un accompagnement.
Pénaliser les parents pour les actes de leurs enfants mineurs est contre-productif. Cela achève de discréditer les parents aux yeux de leurs enfants. Punir à la fois le mineur et toute sa famille est absurde.
On doit donner la primauté à l’éducatif, comme le prévoit l’ordonnance de 1945. Ca marche. Sauf que quand c’est la solution que je choisis, l’enfant n’a son premier rendez-vous avec un éducateur que quatre à six mois plus tard.
Quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. Là, un certain nombre de politiques veulent faire campagne sur le dos des mineurs en difficulté et de leurs parents. C’est d’autant plus navrant que ça vienne d’une personnalité de gauche.
Ségolène Royal souhaite que les rôles de chaque service soient beaucoup plus cloisonnés, en l’occurrence que la police ne s’occupe plus que de la grande délinquance. Qu’en pensez-vous ?
– Comme on le constate depuis 2002, les missions de la police relèvent du maintien de l’ordre. Il y a une forte présence policière, et un véritable discours guerrier : on parle de "reconquérir" certains quartiers, certaines rues.
Il faudrait réinstaller une police de proximité, qui aurait une mission de prévention.
Nous avons également besoin d’une police judiciaire qui ait les moyens de mener des enquêtes longues et lourdes. Comme la police de proximité, elle a été sacrifiée depuis quelques années.
Aujourd’hui, la police devrait pouvoir à la fois renouer le lien social et mener des enquêtes difficiles. Deux aspects négligés depuis 2002. Il faut qu’il y ait cet équilibre. Voilà pourquoi la proposition de Ségolène Royal n’est pas bonne.
Propos recueillis par Julie Coste
(le jeudi 1er juin 2006)
© Le Nouvel Observateur
Messages
1. > Réponse du syndicat de magistrature aux propos de ségolène royale, 1er juin 2006, 20:20
Ils prennent les français pour des idiots. Comme si les parents étaient les responsables, les incapables les imbéciles. La france d’en bas quoi. Eux sont supérieurs, leurs enfants réussissent.
C’est l’idéee d’une aristocratie, de gènes supérieurs, de sang bleu. C’est toujours la voie pour justifier ses privilèges.
Les médias les confortent dans cette image de peuple imbécile, que ce soient les pubs qui les dépeignent comme des idiots ou les publics qui ne réprésentent que des publics.
Ah la scène médiatique ! il faut le sang bleu pour pouvoir y accéder. Sinon pour eux on est soit des voyous bronzés de banlieue soit des crétins qui piaillent au pied de la scène et achètent des magazines people, et envoient des sms, des cochons de payants quoi.
Tous "people", journalistes, politiques, animateurs, tous en haut, tous sur "la scène médiatique". Tous financés par les mêmes banques, les mêmes maîtres. Tous parlant d’une seule voix, condamnant d’une seule voix et toujours les mêmes, les pauvres, les banlieues qui ouvrent leurs gueules, qui se rebellent et se révoltent.
2. > Réponse du syndicat de magistrature aux propos de ségolène royale, 1er juin 2006, 23:22
La plupart des parents que je rencontre en tant que juge pour enfants ne sont pas démissionnaires. Ils sont perdus, désorientés, et attendent des conseils, du soutien, un accompagnement. Pénaliser les parents pour les actes de leurs enfants mineurs est contre-productif. Cela achève de discréditer les parents aux yeux de leurs enfants. Punir à la fois le mineur et toute sa famille est absurde. On doit donner la primauté à l’éducatif, comme le prévoit l’ordonnance de 1945. Ca marche. Sauf que quand c’est la solution que je choisis, l’enfant n’a son premier rendez-vous avec un éducateur que quatre à six mois plus tard. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. Là, un certain nombre de politiques veulent faire campagne sur le dos des mineurs en difficulté et de leurs parents. C’est d’autant plus navrant que ça vienne d’une personnalité de gauche.
Ce qui nous prouve bien que Ségolène n’a de socialiste que le nom, d’ailleurs les prémices de son programme ont de lourds relents du style "travail-famille-patrie"
1. > Réponse du syndicat de magistrature aux propos de ségolène royale, 2 juin 2006, 14:30
"Ségolène Royal a-t-elle fumé la moquette ?"
C’est ce que demande le juge pour enfants JP Rosenczveig.
http://jprosen.blog.lemonde.fr/jprosen/