Accueil > Réponses à Sorin et Verol à propos de Houellebecq
Réponses à Sorin et Verol à propos de Houellebecq
Publie le jeudi 18 novembre 2010 par Open-Publishing1 commentaire
"Ce qui est communiqué, ce sont des ordres"
"Lisez Houellebecq c’est Baudelaire" dit Raphaël Sorin, lisez-le car il n’y a rien de mieux dit Andy Vérol. L’un le vend, l’autre courtise.
"Et il est le seul à posséder le génie nécessaire pour l’écrire" (Verol). C’est bien là Vérol tout le génie de l’époque n’est-ce pas ? Il n’y a de génie qu’à partir du marché. Il régule, il détermine ce qui doit être publié et quelles forces de diffusions doivent être consacrées au candidat qui, le mieux, sert en vase clos tout ce qui se répond indéfiniment : l’idéologie dominante, le client roi, le client formaté par le marché, le marché sensible à l’appel de l’offre et flexible avec la demande et enfin le prix, auréolé de la marque estampillée : "génie !".
Idéologie, domination, client, marché, offre, demande mais pas d’idées et pas plus de style. Qui vend le plus est un génie ! Le public est averti, et en premier lieu il est averti par la publicité, laquelle opère une véritable injonction. Le public c’est Houellebecq, c’est Thierry Henry, c’est Loana, une somme de génies élus par la vox populi, "librement", c’est à dire avec tous les efforts de la propagande du spectacle, ce grand héritage de Goebbels... Une fable enfantine Vérol ou un variation de la cour de récréation "c’est celui qui dit qui est !". Vous devriez mieux surveiller votre langue...
Chez Houellebecq il y a eu un roman acceptable "extension du domaine de la lutte". Mais il y en a beaucoup d’autres à un tel niveau. Ce roman n’est sûrement pas la marque d’un génie. Ou il n’est génial que pour la part croissante des lecteurs qui ne lisent plus. C’est dans ce vrai paradoxe que tient tout ce qui se fait remarquer. Il est génial pour les lecteurs des "Inrockuptibles", journal qui a véritablement propulsé Houellebecq. Les "Inrocks" est génial pour ses clients. Ses clients sont des cadres. C’est ce qu’il fallait démontrer : pour qui, pourquoi ce "génie" a été fabriqué. Et par conséquent contre qui -nous y viendrons -
C’est pourquoi, ce qui a suivi, "Les particules élémentaires" et "Plateforme" ont encore creusé la forme prédominante du paradoxe en faisaint d’une forme d’écriture très élémentaire, la plateforme prédominante de la particule, sans plus de noblesses, de la littérature : en faisant l’apologie du tourisme sexuel dans l’unique intention de s"apparier aux réseaux culturels (Fogiel et Fredéric Mitterand), en imitant grossièrement les délires racistes de Celine dans une période fort propice à ces sortes d’allégeances. Voilà bien tout le "génie" du siècle : l’opportunisme et la bassesse qui assurent ce qu’on sait de mieux, par ces voies "expéditives", pouvoir obtenir. Le ralliement à la force la mieux armée du moment, par l’apologie de l’hédonisme imbécile et marchand et par la provocation haineuse, est bien la façon de courtiser et de susciter l’envie, les plus sûres.
Son éditeur Raphaël Sorin le classe entre Baudelaire et Novalis. On remarquera l’enflure, propre à l’époque : devant le peu de talents que suscite et traduit le marché, cette extrême pauvreté se compense par la stratégie propre à tous les publicitaires et à tous les politiques de l’époque : la surenchère - l’enflure, le grossissement de la médiocrité par le superlatif laudatif.
– On notera ici qu’un professeur d’informatique s’écriait à tous propos devant la technique "c’est ginial !". -
"C’est génial" est dans toutes les bouches et vient à tous coups saluer le but d’un milliardaire en short, "l’oeuvre" d’un "artiste" contemporain qui ne créé que de la valeur... Tout ce qui est marchand et que favorise les marchands ( : la technique, le sport, la star ac, les livres...), est d’une telle médiocrité, qu’on renonce un temps au vide et à la tristesse infinie de son existence, qu’on "l’oublie", en revenant à la marchandise et au spectacle les mieux favorisés par l’instrument de propagande le plus courru : la télévision. Si Houellebecq est un génie, lisez-le, vous sauverez votre journée après l’avoir consacrée entièrement au travail !
A mesure que spectacle et marchandise creusent la médiocrité, l’indigence et le grotesque, ce carnaval ridicule s’assure de sa pérennité par la surenchère de superlatifs qui sont censés le mieux servir ses produits et faire le plus d’impression sur ses clients. "C’est super" dans les années 80 est devenu à tous bouts de champs "c’est génial" à la fin des années 90.
Un épicier Corrézien devient un terroriste, un écrivain médiocre un génie. Il n’y a plus de limites... à la bêtise. C’est une bêtise avec des stratégies commerciales, politiques et littéraires, toutes marchandes et idéologiques dont voici les sous bassements véritables. Je veux dire la vérité objective la plus reconnaissable dans l’histoire.
Houellebecq a dit :
"Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza,j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme à la pensée qu’il y avait un musulman de moins. "
et aussi :
"L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux".
Michel Houellebecq a été, avec beaucoup de grandeurs, couronné non pas en dépit de ces phrases mais par elles.
Ce n’est pas, comme le prétend Raphaël Sorin, sous une occupation pareille à 68 qu’il a savouré son prix, avec du champagne, chez Drouant. Ce prix c’est celui d’ une occupation comparable à celle de la grande guerre. La Nouvelle garde Vichyste qui travaillait, de longue date à son retour, opère maintenant à visage découvert, et comme Robert Denoël, Gaston Gallimard et la plupart des grands éditeurs de l’entre deux guerres, les plus puissants éditeurs de l’époque se rallient à la nouvelle garde. Michel Houellebecq ne tient pas de Baudelaire mais de Henri Pourrat. Il est comparable au chantre du Vichysme Claudel, comme ne l’était pas Jean Malaquais, parce qu’il était juif, marxiste, qualifié par Mailer (dans une lettre) de "génie" ; l’avis de Mailer était plus qualifié pour en juger*.
Raphaël Sorin titrait "Michel tu les a bien niqué !". Sorin et Michel Houellebecq ont niqué les arabes d’Irak et les arabes exclus de France. Ils ont niqué les ouvriers qui ont sept ans d’espérance de vies de moins que les cadres et qui jamais n’arriveront à la retraite. Ils ont niqué les chômeurs qui meurrent sept fois plus que les actifs. Ils ont effectivement "niqué" beaucoup de monde, à commencer par la plupart de leurs lecteurs.
M.Sorin participe au règne sans partages de l’argent qui a pour corollaire l’acculturation.
Mais M.Sorin a fait très opportunément coïncider ses "goûts" vers toujours plus de dévoiement à mesure que "l’analphabétisme" réclamait des éidteurs de plus franches dévotions au marché. Orwell disait "le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des ‘‘atrocités’’, mais qu’il détruise la notion même de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir ». (Et voilà Houellebecq au milieu de Baudelaire et Novalis...!) Il écrivait encore, dans 1984 : « Dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement, oublier tous les faits devenus gênants puis, lorsque c’est nécessaire, les tirer de l’oubli pour seulement le laps de temps utile, nier l’existence d’une réalité objective alors qu’on tient compte de la réalité qu’on nie, tout cela est d’une indispensable nécessité. ».
* Le gouvernement du spectacle, qui à présent détient tous les moyens de falsifier l’ensemble de la production aussi bien que de la perception, est maître absolu des souvenirs comme il est maître incontrôlé des projets qui façonnent le plus lointain avenir. Il règne seul partout ; il exécute ses jugements sommaires.
C’est dans de telles conditions que l’on peut voir se déchaîner soudainement, avec une allégresse carnavalesque, une fin parodique de la division du travail ; d’autant mieux venue qu’elle coïncide avec le mouvement général de disparition de toute vraie compétence. Un financier va chanter, un avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson comme jalons dans l’histoire universelle. Chacun peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était d’abord fait connaître. Là où la possession d’un « statut médiatique » a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on a été capable de faire réellement, il est normal que ce statut soit aisément transférable, et confère le droit de briller, de la même façon, n’importe où ailleurs. Le plus souvent, ces particules médiatiques accélérées poursuivent leur simple carrière dans l’admirable statutairement garanti. Mais il arrive que la transition médiatique fasse la couverture entre beaucoup d’entreprises, officiellement indépendantes, mais en fait secrètement reliées par différents réseaux ad hoc.
(Commentaires sur la société du spectacle, Guy Debord)
http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=3337&titre=Houellebecq-un-prix-merite-Vive (Andy Verol)
http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2010/11/houellebecq-il-les-a-tous-niqu%C3%A9s.html (Raphaël Sorin)
Messages
1. Réponses à Sorin et Verol à propos de Houellebecq, 18 novembre 2010, 22:46, par Raphaël Zacharie de IZARRA
HOUELLEBECQ, ROI DES "CONCIERGES EN REVOLUTION"
Avec sa tête de pauvre type Houellebecq écrit des livres de pauvres types.
Auteur d’une littérature minable écrite pour des minables qui l’adulent, cette face d’avorton a la plume rase, le verbe bas, la pensée vile.
Houellebecq est le chantre des ratés. D’où son formidable succès.
Dans ses livres il a placé sans complexe le Dupont sur un trône -celui de l’insignifiance mais peu importe, un trône est un trône à ses yeux- revendiquant le droit de faire régner la loi du commun -pour ne pas dire du rien du tout- sur les étagères les plus prisées des bibliothèques. Au nom de son air d’abruti.
Chez Houellebecq les petits présentés comme des victimes de leur petitesse gagnent toujours du début à la fin : avec lui c’est la revanche des eaux troubles de la sexualité sur l’onde pure de l’esprit, le triomphe de la fosse des sentiments sur la verdure des sommets, la gloire du quotidien inepte sur l’intemporel vol de l’âme, la victoire des êtres médiocres et de leur oeuvres crasseuses sur les neiges éternelles de l’Art.
L’époque étant comme on le sait à la totale dégénérescence littéraire, Houellebecq est le plus fameux de ses représentants.
De ce déchet de notre civilisation en pleine dérive culturelle, on a fait une légende vivante.
Roi des Dupont auxquels il s’adresse, Houellebecq est un produit marketing performant, inusable, réutilisable à chaque rentrée littéraire ! Il suffit juste de changer l’emballage de ses bouquins chaque année. Bref, la gloire des éditeurs. Pardon, des vendeurs de papiers.
Houellebecq est un phénomène : chacune de ses apparitions télévisées est un événement.
Dès que passe sur les écrans plats de la France attablée sa tête molle de vieux puceau frustré et libidineux, il fait chavirer le coeur des ménagères monoparentales ménopausées, miroiter des jours encore plus tièdes aux concupiscents concierges constipés, espérer un sirop de bonheur pseudo littéraire toujours plus vil et fade aux minus malades, comme lui, de leur existence de nabot.
Complément à l’article
Pour rappel, voici ,un extrait de l’interview par Vignale (texte numéro 509) au sujet de la littérature :
Vignale - Quels sont les auteurs contemporains qui ont vos faveurs littéraires ? Houellebecq vous touche-t-il davantage qu’un Beigbeder, un Zeller ou un Moix ou bien vous ne lisez que les morts ?
Raphaël Zacharie de IZARRA - Je suis fièrement inculte. Vierge de bien des influences mais non point sans avis. Je connais les titres et les têtes des écrivains actuels, mais guère plus. Rares sont ceux qui ont su me plaire avec leurs mots. Je possède une intuition étrange : je sais reconnaître un auteur de valeur sans ouvrir un seul de ses livres, juste en lisant sur ses traits. Car la Littérature transparaît sans fard sur la face des auteurs dignes de ce nom. Sur leur front, moi je la vois dans sa vérité. La Littérature ne m’échappe pas.
J’ai l’oeil pour ces choses. Et lorsque je vérifie les écrits de l’auteur ainsi sondé, je constate que je ne me trompe jamais. Celui qui parle en auteur mais qui n’a pas l’éclat de la Littérature entre les deux yeux, je le sais avant même de lire sa première page.
J’estime sans l’avoir lu que Houellebecq, s’il possède effectivement quelque plume (pour avoir survolé de très loin une ou deux de ses pages, je n’ignore pas de quoi je parle) manque singulièrement de hauteur ne serait-ce que parce qu’il a commis l’impudeur de montrer sa face aux caméras de télévision. Trivialité impardonnable pour un auteur digne de ce nom.
http://izarralune.blogspot.com/2007/05/509-vignale-me-pose-dix-questions.html
Raphaël Zacharie de IZARRA